En terre Kunié

En terre Kunié

Tant qu’à avoir gagné au vent, nous atterrissons à l’Ile des Pins directement sur la côte est – celle exposée aux alizés. Il est 6h lorsque nous approchons des récifs qui gardent l’entrée de la Baie d’Oro, mais j’attends encore un peu avant de tirer Heidi du lit, car elle m’a repassé le quart peu de temps auparavant. Ca laissera aussi le temps au soleil de monter, histoire d’avoir une lumière un peu meilleure pour entrer dans cette baie très vaguement hydrographiée. Je me fais d’ailleurs quelques frayeurs en tournant en rond pendant ce temps, puisque par endroits, les fonds remontent sans crier gare de 25m à 3m ! Ca donne toujours des hauts-le-cœur d’avoir du corail visible très distinctement juste sous la coque (mais bien-sûr invisible à distance…)

Tout se passe finalement sans encombre, et une fois entrés dans la baie, nous sommes déjà bien protégés de la mer qui reste bien agitée au dehors. Nous profitons de notre faible tirant d’eau pour nous glisser – parfois avec à peine 20 ou 30cm d’eau sous la quille – tout au fond de la baie, passé un joli « champignon » de corail. Joli endroit pour se reposer, nous sommes seuls au mouillage – seul un catamaran de charter viendra nous rejoindre plus tard – et nous ne devinons qu’à peine l’hôtel Méridien situé à terre, construit dans un style mélanésien et parfaitement bien intégré dans la nature environnante, ainsi qu’un camping caché lui aussi dans les arbres. Après la sieste récupératrice, et une fois la lumière plus douce, nous débarquons pour découvrir ce nouvel environnement. Première constatation : il y a bien plus de touristes ici qu’ailleurs, car l’Ile des Pins est réputée être l’une des perles du Pacifique, mais cela semble rester très raisonnable.

Nous nous promenons à terre entre les fameux pins colonnaires, ceux qui ont donné à l’île son nom occidental. On ne les trouve nulle part ailleurs et leur silhouette est si caractéristique qu’on comprend sans peine que Cook ait ainsi baptisé cette terre, qu’il n’avait pu qu’apercevoir de loin au sud de la « Nouvelle-Calédonie » récemment découverte. Il n’avait en effet pas pu débarquer, ne parvenant pas ni à trouver d’abri pour ses navires, ni même d’ouverture dans les brisants pour s’en approcher. Il n’aperçut donc les pins qu’à la longue-vue, et c’est pourquoi l’île s’appelle ainsi et non Kunié, son nom mélanésien (Cook utilisait toujours le nom autochtone lorsqu’il parvenait à en prendre connaissance). Au milieu de ces fameux pins, donc, le chemin que nous empruntons nous mène à la piscine naturelle, un beau bassin d’eau turquoise adossé au récif qui l’alimente en eau vive, et cerné par la forêt. Deux « rivières salées » le relient ensuite à la Baie d’Oro, et c’est le long de la première et directement dans le lit de la seconde que nous allons et venons. Comme tous les touristes, pourtant certainement moins nombreux en cette fin d’après-midi, nous prenons un bon bain rafraîchissant.

Le lendemain, notre expédition sera un peu plus exclusive : avec l’annexe, nous sillonnons la partie inaccessible de la Baie d’Oro (en raison de la faible profondeur du seuil à l’entrée), entre les îles qui portent sur la carte les noms de Kunumbot et Mënëia. Les langues mélanésiennes (ici probablement le Kunié, parmi les 28 langues kanakes, celle que l’on parle à l’Ile des Pins) et leur prononciation restent d’une opacité désespérante pour nous, mais c’est semble-t-il le jardin secret des Kanak. Aussi, contrairement à notre habitude et particulièrement en Polynésie, ne faisons-nous même pas un effort pour apprendre à dire quoi que ce soit, même pas « bonjour », « merci », ni « au revoir ». Le récif vers lequel nous nous dirigeons après porte, lui, le nom de Ndjëndjemaré, et plouf, nous voici de nouveau à l’eau, sans touristes cette fois-ci. Nous descendons le courant, qui nous pousse du récif vers l’intérieur de la baie, et qui diminue un peu la visibilité. Mais les poissons sont nombreux et surtout les coraux sont fabuleux : de toutes les couleurs qui tapissent le fond de l’eau, le bleu est le plus frappant. Certains coraux branchus n’ont que la pointe bleutée, tandis que chez d’autres ce sont toutes les ramifications de la structure qui viennent accentuer la couleur de l’eau déjà turquoise. Et finalement, notre petit snorkeling s’achève au pied du champignon de corail qui verra passer le lendemain Fleur de Sel dans l’autre sens.

Nous hésitons sur notre prochaine destination : nous étions tentés de nous rendre plus au sud, vers l’atoll Nëkanmué, le récif circulaire qui déborde l’extrême pointe sud-est du territoire, mais l’alizé déjà bien au sud devrait maintenant tourner vers le sud-ouest en forcissant. Une situation particulière, qui risque de rendre le mouillage trop exposé. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois, et nous tournons finalement à gauche à la sortie. La navigation est très agréable : passées quelques patates de corail, nous voguons dans le lagon, au travers sur eau plate. Un bonheur après notre escapade aux Iles Loyauté ! A la mi-journée, nous atteignons la Baie de Gadji, un nouvel eldorado pour dériveur puisqu’ici encore, nous nous frayons une chemin par moins de 2m de fond pour finalement jeter l’ancre dans tout juste assez d’eau pour ne pas toucher à marée basse. Le sable au fond est blanc, l’eau à peine assez profonde pour prendre une légère teinte turquoise, et en plein soleil tout cela est franchement éblouissant ! Plein d’îlots nous entourent, assurant une bonne protection contre le clapot.

C’est dans cette vaste piscine que nous allons passer plusieurs jours. En raison d’un petit anticyclone qui a migré hors de son bassin habituel, le vent a l’air décidé à rester au sud-ouest, mais avec le soleil. C’est tant mieux, car cela nous donne à la fois le temps de profiter du coin, mais aussi de travailler un peu. Nous sommes déjà toute fin septembre, et si la météo le permet nous avons l’espoir de nous élancer d’ici quelques semaines à peine vers la Nouvelle-Zélande. C’est sera temporairement fini des tropiques et des navigations plus sportives nous attendent – encore que la Nouvelle-Calédonie soit déjà plus exigeante qu’ailleurs sous les tropiques. Après un an au chaud, il nous faut donc nous assurer que Fleur de Sel soit en état de marche. Bien installée pour plusieurs jours, Heidi continue donc à confectionner une nouvelle capote, déjà commencée aux Tonga. La capote de descente existante a déjà subi plus de trois ans de maltraitance entre nos mains, sans compter ce qu’elle avait vécu auparavant. On ne voit plus grand-chose au travers des fenêtres qui ont été transparentes dans leur jeunesse, le tissu n’est plus vraiment étanche et les coutures sont en train de lâcher partout. Bref, à part faire encore un peu d’ombre, elle ne remplit plus vraiment son office !

Pendant ce temps, je fais une révision et lubrification complète de l’accastillage de pont et du régulateur d’allure, notre fidèle équipier discret, peu gourmand et infatigable. Il faut aussi jouer de l’époxy et du silicone pour divers masticages, recollages, et joints à refaire. Notamment, nous reposons le petit panneau de pont tout à l’avant, au-dessus du lit breton, pour s’assurer qu’il n’y aura pas de fuite de ce côté-là. Le tour de toutes les glaces de panneaux de pont a aussi droit à du scotch pour pallier aux éventuels défauts d’étanchéité induits par les UV après un an sous l’implacable soleil tropical. L’ignoble gazinière Eno a le droit à un demi-démontage pour accéder au bouton de l’allume-gaz. Il faut lui passer une petite brossée sur les contacts pour qu’il daigne refonctionner, ce qui est nettement plus pratique que de devoir craquer une allumette à chaque fois qu’on allume un brûleur, particulièrement lorsque ça bouge beaucoup en mer. Et enfin, un petit nettoyage pour les winchs de pied de mât ne fait pas de mal, surtout lorsque les cliquets ne cliquetaient plus à cause du sel.

Mais malgré tout cela, nous n’oublions pas que nous sommes seuls au mouillage dans un site superbe. Nous en profitons donc chaque jour à l’occasion d’une pause bien méritée. Petite promenade sur l’îlot qui nous protège. Pas une ride sur l’eau de notre côté, mais c’est décoiffant du côté au vent, et entre les deux une végétation dense et basse, avec des oiseaux qui nichent dans les branches. Mais surtout, c’est sous l’eau que nous en profitons le plus. A un demi-mille en annexe se trouve le tombant entre notre zone de hauts-fonds et le fond du lagon, par 40 mètres. Le récif y est superbe, coloré et poissonneux, tant et si bien que nous y retournerons une deuxième fois. Ici les chasseurs ne doivent pas être légion car on trouve non seulement beaucoup de petits et moyens poissons, mais aussi de bien gros ! J’aperçois même sous l’eau une tortue qui « plane » tranquillement jusqu’à ce qu’elle m’aperçoive. C’est alors la fuite éperdue ! Et puis, alors que je plonge pour faire le tour d’une patate de corail, je me retrouve nez-à-nez avec un requin à aileron blanc qui la contournait en sens inverse. Le squale semble tout aussi surpris que moi et plus effrayé encore, et le voilà qui part comme une flèche… sur Heidi, qui avait suivi la scène du dessus, faisant du bruit pour tenter de me prévenir que de l’autre côté de la patate se trouvait un requin. Nous en sommes donc tous quittes pour une frayeur, Heidi, le requin et moi, et tout finit bien !

Quatre jours après notre arrivée à Gadji, le vent revient finalement à son sud-est habituel et nous pouvons alors faire le trajet vers la Baie de Kuto. Huit milles à vol d’oiseau le long de la côte ouest de l’Ile des Pins, mais vingt milles à parcourir car il faut contourner le gigantesque Récif Dunienta. A en croire les photos satellite, il pourrait bien y avoir un raccourci, mais la mi-journée coïncide alors avec la basse mer donc pas question de tenter la chose. A la passe qui permet de sortir du lagon « intérieur », nous rencontrons un flot rentrant de plus de 3 nœuds contraires, alors que la marée descend ! C’est à n’y rien comprendre et nous avons bien besoin de toute la puissance du moteur pour nous faire passer car le vent est un peu fainéant. A la réflexion, heureusement que nous ne nous sommes pas engagés dans le « raccourci », car si nous y avions rencontré un tel courant dans 1m d’eau parsemée de patates, l’aventure aurait bien pu mal se terminer.

La Baie de Kuto, ainsi que sa jumelle la Baie de Kanuméra (elles sont exposées à l’ouest et au sud respectivement) bordent l’île des Pins, ne sont séparées que par un isthme étroit, et donnent accès à la presqu’île de Kuto. C’est un très beau mouillage, parmi les plus beaux du Pacifique disent certains. Sans aller jusque là, car elle est occupée par un hôtel et par l’appontement du Bético, le ferry qui relie l’île à Nouméa, c’est tout de même un beau site et bien protégé par temps d’alizé en plus. Surtout, et c’est ce qui fait sa renommée, le sable y est fin, très fin, le plus étonnamment fin. Si fin en fait qu’il vient se glisser partout et qu’il est très difficile de s’en débarrasser. Mais cela dit la longue plage en demi-lune est vraiment belle, et nous profitons quelques jours de ce site. En fait, nous profitons aussi d’une connexion Internet, chose que nous n’avons pas vue depuis Nouméa il y a un mois – si l’on fait exception d’une rapide connexion à Ouvéa. Météo, logistique, skype, tout y passe, et c’est bien pratique de pouvoir faire tout ça depuis le bateau grâce à notre antenne WiFi.

Le surlendemain de notre arrivée, quelle n’est pas notre surprise au petit matin de voir surgir un mastodonte. C’est l’un des paquebots de la P&O, qui amène des milliers d’Australiens visiter les îles du Pacifique Sud. Les chaloupes font un ballet incessant toute la journée pour convoyer les passagers à terre en matinée et les remmener à bord l’après-midi. La baie presque paisible, à peine occupée la veille par quelques touristes de l’hôtel ou du camping voisin, se retrouve prise d’assaut par les croisiéristes. Les habitants de l’île, pourtant à peine aussi nombreux que ceux du paquebot, sont là pour accueillir les visiteurs avec danses, musique, artisanat, et au moment du déjeuner avec toutes sortes de casse-croûtes dont les prix ne sont affichés qu’en dollars australiens !

Ce jour là, nous avions prévu de gravir le Pic Nga, le point culminant de l’île. En chemin, nous ne croiserons pas une dizaine de passagers du paquebot ! Pourtant, déjà durant l’ascension, mais surtout de là-haut, la vue est superbe. L’île, dont la terre rougeâtre fait écho à la végétation verte et aux reflets légèrement gris, est ceinturée par les récifs. Au loin, ce sont donc le turquoise et le bleu dense qui s’entremêlent au fil des caprices du corail. Dans le nord-est, nous devinons la Baie d’Oro où nous étions arrivés, et dans le nord on voit le dédale d’îles de la Baie de Gadji. Dans l’est, c’est la Baie d’Upi, parsemée de blocs, et qu’il nous reste encore à voir. Mais la vue est peut-être la plus saisissante dans l’ouest, où l’on peut contempler le dédale de récifs que nous avons contournés pour venir à Kuto, et dans le sud, où quelques îlots débordent l’île, et où se trouve l’atoll Nëkanmué. L’appareil photo est lourdement mis à contribution tandis que nous tentons également de graver au fond de nos yeux la vue du haut du sommet de l’île la plus proche du paradis.

Si une écrivain japonaise a donné ce dernier surnom à l’Ile des Pins, c’est certainement pour vanter les mérites touristiques de la belle Kunié. Mais au risque de paraître un esprit chagrin, si l’Ile des Pins est la plus proche du paradis, il est une chose qu’on peut en déduire à coup sûr, c’est que ce n’est pas le paradis. Chose dont nous allions nous rendre compte dès le lendemain… Ce jour là, nous quittons Kuto vers l’est, et nous allons mouiller en Baie de St-Joseph, une baie très protégée, et fermée par un seuil que nous avons franchi encore une fois grâce à notre faible tirant d’eau. Un excellent abri que nous comptons utiliser alors qu’un petit front doit amener du fort vent et des grains pendant la nuit suivante. L’autre intérêt de cette baie est d’être située à proximité du village principal de l’île, Vao. Enfin, disons en tout cas moins loin que Kuto, puisque nous n’aurons à marcher que 5 ou 6 km aller-retour au lieu de 14. Cela fait plus de deux semaines que nous n’avons pas vu de magasin et nous avons besoin de provisions. La petite épicerie de Kuto procure le nécessaire, mais quelques fruits ou légumes nous feraient du bien !

Nous profitons de nous rendre à Vao pour essayer de faire la coutume, c’est-à-dire d’apporter une petite offrande pour se présenter et demander l’hospitalité dans la Baie de St-Joseph. Mais cela devient vite compliqué. Le chef (qui est aussi le maire) n’est pas là, et on nous recommande de nous rendre au point information tourisme. La charmante dame qui nous accueille – et en qui nous reconnaissons la chef de chœur d’un des ensembles vocaux que nous avions applaudis à Nouméa, nous la félicitons d’ailleurs pour leur superbe prestation – est toute désolée non seulement de nous apprendre que nous avons mouillé dans une zone interdite et réservée aux locaux, mais en plus qu’elle n’est pas du clan auquel appartient cet espace et ne peut donc rien faire pour nous. Comme nous sommes très embêtés, non seulement car nous nous retrouvons en porte-à-faux, mais en plus car la mer est maintenant basse et que nous ne pourrons pas ressortir avant le lendemain matin, elle nous donne les noms des chefs de clans à aller voir pour expliquer notre situation. Nous ajoutons donc plusieurs kilomètres à pied à notre promenade que nous voulions tranquille et courtoise. Finalement nous ne trouverons personne, les personnes à voir étant à chaque fois absentes. Nous rentrons donc bredouilles et peu tranquilles à bord, car l’employée du point tourisme nous avait dit qu’un chef de clan pourrait nous apporter sa protection, sans quoi il se pouvait (sans que cela ne soit évidemment souhaitable) que nous subissions des démonstrations d’agressivité. Traduire que cela peut aller jusqu’au caillassage du bateau, selon l’état d’ébriété des agresseurs…

La nuit fut agitée par les bourrasques qui ont soufflé fort. Et le manque de sérénité quant à notre situation n’a pas aidé à trouver le sommeil. Nous prévoyons donc de ne pas rester là et de sortir du bassin vers 9h lorsque la marée sera haute et que l’on y verra bien pour se frayer un passage. Les yeux petits suite à l’animation de la nuit, c’est cependant vers 7h que nous sommes tirés du lit par des cris. « Oh ! Vous ne savez pas que vous êtes dans notre réserve ? Faut partir ! Maintenant ! » L’énergumène qui nous réveille ne veut rien entendre, il nous menace d’appeler la gendarmerie, et ne veut certainement pas que nous attendions la marée haute. Histoire de lui donner le change, nous enlevons notre taud, ce qui prend un peu de temps, mais qui montre que nous nous affairons pour le départ. Une demi-heure plus tard nous levons l’ancre et cheminons lentement vers la sortie, le fort vent de face nous ralentissant et c’est tant mieux : ça donne le temps à la marée de finir de monter et on y verra peut-être un peu mieux. Après avoir franchi le seuil, nous allons mouiller un peu à l’extérieur et récupérer en avalant un petit-déjeuner.

Et puis un peu plus tard, nous revenons en arrière vers Kuto, en passant d’abord par l’Ilot Brosse, une petite île plate qui a la forme marrante d’une brosse vue de loin : un manche sans arbres d’un côté, la brosse hérissée de pins colonnaires de l’autre. La mouillage n’y est pas bon, car nous sommes mal protégés de la forte houle qui contourne l’îlot. Nous tentons un snorkeling, mais l’eau est trop agitée et la visibilité trop médiocre. La baignade se transformera en séance grattage de coque… Et puis nous regagnons Kuto en soirée, sa belle plage, son hôtel et ses quinze bateaux au mouillage. Finalement, nous nous en tirons bien, sans casse, avec une expérience locale authentique, ce dont peu peuvent finalement se vanter à l’Ile des Pins si touristique, et au moins avons-nous subi le plus fort du vent dans un bon abri.

C’est vraiment dommage d’ailleurs, d’avoir interdit l’accès à la Baie St-Joseph car c’est justement un excellent mouillage, le seul bon par vent de sud-ouest dans le coin. Les raisons à cela ? Oh, chacun y allait de la sienne. C’est une décision de la tribu, c’est pour éviter la pollution (toujours le prétexte impossible à contredire que l’on nous oppose, comme si des amoureux de la mer comme nous s’amusaient à balancer les bouteilles plastiques à l’eau…), c’est une réserve (de pêche ? on ne sait pas …) L’Ile des Pins fait en tout cas partie du parc marin du lagon sud de Nouvelle-Calédonie, et cela permet certainement de réglementer l’accès, encore que ce ne soit indiqué nulle part, contrairement aux autres zones protégées… Finalement, nous avons surtout l’impression que ce vaste remue-ménage permet de donner de nombreux prétextes pour permettre aux fameuses pirogues à voile de remonter tranquillement vers la Baie d’Upi sans que les voiliers ne puissent, eux, y accéder en annexe comme nous espérions le faire. Il faut que les touristes (des paquebots et des hôtels) puissent faire leur excursion en pirogue « traditionnelle » à voile (mues par des moteurs hors-bord…) sans avoir de voiliers sur leurs photos-souvenirs. Cela élimine probablement aussi la concurrence des voiliers de charter venus de Nouméa. Quant à nous, tant pis, nous n’aurons pas vu la Baie d’Upi parait-il si belle avec ses pirogues à voiles, mais nous ne ferons certainement pas de publicité pour leurs excursions aux méthodes un peu trop musclées à notre goût.

C’est malgré tout avec un très bon souvenir de notre visite en terre – et mer, puisqu’elle semble être propriété privée également… – kunié que nous quittons Kuto tôt le surlendemain. Nous venons de passer presque deux semaines à l’Ile des Pins, et il nous faut revenir à Nouméa pour préparer le grand saut qui nous attend maintenant. Nous nous attarderons tout de même quelques jours en chemin avant de rejoindre la grande ville, car il semble qu’au niveau météo rien ne presse pour l’instant.

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