Thème : Faune

Plongeons et dragons

Plongeons et dragons

En longeant la côte de Flores, on prend toute la mesure du danger que représenterait ici une navigation de nuit. Comme souvent sur les îles volcaniques, le littoral est le plus souvent très abrupt – c’est-à-dire qu’assez souvent le sondeur, qui porte toutefois jusqu’à 180m de profondeur, arrête de capter les fonds dans les minutes qui suivent la sortie du mouillage. Et pourtant, on trouve des DCP (dispositifs de concentration de poissons, en anglais FAD, fish aggregating devices) mouillés à parfois des milles au large ! Ils peuvent prendre diverses formes, allant du simple baril, à la simili-cahute flottante, ou encore au beau flotteur surmonté d’une feuille de palmier ou d’une perche de bambou. Une chose est certaine, de nuit ce serait un obstacle sérieux. Il y a des zones où il y en a partout. Ailleurs il y en a moins, sans doute parce que les fonds atteignent des milliers de mètres, mais comme la bathymétrie est particulièrement imprécise sur les cartes du coin, difficile de savoir.

Escale à Freo

Escale à Freo

Nous sommes déjà le 25 mars, mais nous sommes en passe de réussir notre pari, passer de la côte est à la côte ouest australienne par le sud. Après le South West Cape de Nouvelle-Zélande, le South East Cape de Tasmanie, Fleur de Sel va désormais virer le Cape Leeuwin, l’un des grands caps de la route des clippers, et pour nous le premier des trois grands. C’est dès le lendemain de notre visite par la terre que l’on s’y attelle par la mer, profitant d’une accalmie simultanée de la houle et du vent, si bien que nous osons nous faufiler au travers de la longue chaussée de roches qui débordent le cap – chaussée qui impose en temps normal de passer très au large, très au loin de la côte. En ayant bien repéré notre route sur les cartes et sur de multiples photos satellites, nous trouvons un passage où l’on n’a jamais moins de 7m d’eau, et nous doublons le cap alors que le soleil s’installe. Pour les Australiens, nous venons de changer d’océan, laissant derrière nous le Southern Ocean pour attaquer l’Indien. Et ça s’annonce plutôt rocailleux ! En effet, il faut bien déborder la côte en restant au moins 5 milles au large, sous peine de finir comme l’une des nombreuses épaves de la région.

La tournée des gouverneurs (et autres acolytes) [1]

La tournée des gouverneurs (et autres acolytes) [1]

La côte sud tasmanienne est longue d’une quarantaine de milles, orientée exactement est-ouest, et elle ne comporte aucun abri sérieux. Pire, des îles, îlots et récifs sont parsemés un peu au large, ce qui fait de cette région un lieu de passage certes spectaculaire mais dangereux. Nous avons donc bien choisi notre météo pour faire le “saut” de la côte est à la côte ouest, un jour avec peu de houle et avec du vent d’est, malheureusement un peu trop faible.

B.A.-BA de la Calédonie

B.A.-BA de la Calédonie

Maquis minier au Cap N'Dua

Je profite de ces moments de navigation pour vous abreuver avec un article pour ceux qui ne connaissent pas, et/ou qui ont du mal à comprendre l’environnement dans lequel nous vivons depuis plus d’un an. Voici donc un petit précis sur la Calédonie. On ne veut pas y rentrer dans le détail sur chaque sujet (on ne le pourrait d’ailleurs pas), mais on vous renvoie plutôt vers d’autres liens si nécessaire. Commençons donc par l’environnement naturel.

Sous le soleil du Fiordland

Sous le soleil du Fiordland

Lever du jour sur le Mt Pembroke. Après 3 semaines de Fiordland, Fleur de Sel approche du mythique Milford Sound.

Au lever du jour, nous passons déjà les Iles Solander, et c’est bon signe : nous sommes arrivés hors d’atteinte du courant, qui ne nous renverra pas dans le Détroit de Foveaux. Le vent faiblit ensuite, nous abandonnant aux effets de la grande houle, mais cet épisode ne dure pas, et dès la mi-journée le vent reprend. Ainsi, en milieu d’après-midi nous approchons, à pleine vitesse et sous un ciel maintenant limpide, de la fameuse Puysegur Point. Un cap comme il en existe tant d’autres sur la côte du Fiordland, battu sans pitié par les vagues. Seulement celui-ci est surmonté d’un phare et d’une station météo, si bien qu’il est devenu mythique à nos yeux, à force d’entendre les relevés de vent. Trente invariablement, quarante souvent, cinquante parfois, on ne lésine pas sur les nœuds dans ce coin, que l’on imagine encore pire à la mauvaise saison. Alors lorsque Fleur de Sel s’engouffre dans l’étroit passage Otago Retreat, entre la pointe et Coal Island, on est non seulement heureux de regagner l’eau plate après l’épreuve du South West Cape, mais on pousse en plus un ouf de soulagement, après avoir terminé l’étape la moins évidente de notre navigation néo-zélandaise.

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