Thème : Houle

La plus inhospitalière des côtes [2] : Ningaloo Reef, Pilbara et Broome

La plus inhospitalière des côtes [2] : Ningaloo Reef, Pilbara et Broome

En un peu plus de 24 heures d’une navigation pour une fois agréable et sans histoire, nous passons de la région de Shark Bay à celle du Ningaloo Reef. Nous retrouvons alors le domaine de la grande houle, qui constitue un paramètre essentiel pour l’exploration de cette côte difficile. Ici aussi, de nombreux navires ont terminé leur course, et malheureusement, lorsque nous approchons de Coral Bay, le petit village touristique du sud du Ningaloo, nous tombons en pleine opération de recherche en mer : deux hommes partis pêcher à bord de leur bateau à moteur ne sont pas rentrés la veille et plusieurs bateaux, un hélicoptère et un avion ratissent la zone plusieurs jours durant. Nous ouvrons l’oeil également, et alors que pour effectuer notre approche nous empannons deux fois le long du récif, nous voyons sans mal comme il peut être sans pitié : la grande houle du large vient terminer sa course au-dessus du corail dans un fracas majestueux et incessant, déployant à chaque rouleau une puissance phénoménale. Malheureusement, nous constatons vite que la passe est bien trop large pour abriter le mouillage de Maud’s Landing vers lequel nous nous dirigeons. Mais nous n’avons pas le choix, car il est interdit de rentrer dans Coral Bay proprement dite, tant elle est damée de corail, bien trop dangereux pour qui ne connait pas bien le coin.

La plus inhospitalière des côtes [1] : Abrolhos et Shark Bay

La plus inhospitalière des côtes [1] : Abrolhos et Shark Bay

Il faut environ 48 heures de mer pour rallier les Iles Abrolhos au départ de Rottnest, mais pour nous cela s’est fait en deux temps. Nous avons en effet fait une halte un peu avant la mi-parcours parce qu’un front assez musclé a décidé de venir perturber notre remontée de la côte ouest. Parmi les rares abris possibles sur cette côte, nous avons opté pour les Green Islands, et nous sommes donc entrés dans le récif frangeant qui déborde la côte au nord de Perth, récif que nous longions quelques milles au large, passant d’ailleurs dans la nuit le site du naufrage du Vergulde Draeck. On peut alors mouiller derrière deux jolies îles (verdoyantes, comme le nom l’indique, et c’est suffisamment rare pour être relevé), que relie un banc de sable à marée basse. L’endroit est rouleur, mais c’est tout ce qu’il existe dans le coin. Nous laissons donc là le vent tourner au nord-ouest, puis à l’ouest, puis au sud-ouest, tandis que nous dansons à chaque marée haute. Enfin, après deux jours, nous nous extrayons de là, non sans subir une nouvelle session de shaker le temps de nous frayer un passage entre les récifs et de sortir du lagon, car la grande houle de sud-ouest est maintenant bien prononcée. Le lendemain, nous approchons enfin des Abrolhos, mais ce n’est qu’à quelques milles à peine que l’on aperçoit enfin ces îlots à fleur d’eau, et découverts par Houtman en 1619.

Escale à Freo

Escale à Freo

Nous sommes déjà le 25 mars, mais nous sommes en passe de réussir notre pari, passer de la côte est à la côte ouest australienne par le sud. Après le South West Cape de Nouvelle-Zélande, le South East Cape de Tasmanie, Fleur de Sel va désormais virer le Cape Leeuwin, l’un des grands caps de la route des clippers, et pour nous le premier des trois grands. C’est dès le lendemain de notre visite par la terre que l’on s’y attelle par la mer, profitant d’une accalmie simultanée de la houle et du vent, si bien que nous osons nous faufiler au travers de la longue chaussée de roches qui débordent le cap – chaussée qui impose en temps normal de passer très au large, très au loin de la côte. En ayant bien repéré notre route sur les cartes et sur de multiples photos satellites, nous trouvons un passage où l’on n’a jamais moins de 7m d’eau, et nous doublons le cap alors que le soleil s’installe. Pour les Australiens, nous venons de changer d’océan, laissant derrière nous le Southern Ocean pour attaquer l’Indien. Et ça s’annonce plutôt rocailleux ! En effet, il faut bien déborder la côte en restant au moins 5 milles au large, sous peine de finir comme l’une des nombreuses épaves de la région.

La tournée des gouverneurs (et autres acolytes) [2]

La tournée des gouverneurs (et autres acolytes) [2]

Au petit jour, Fleur de Sel double le Cape Sorell, du nom du troisième lieutenant-gouverneur de Tasmanie et successeur de Davey. S’ouvrent alors devant nous les portes de l’enfer ! Hells Gates est le nom de l’étroit chenal, large de moins de 100m, qui donne accès au Macquarie Harbour. Nous avons déjà rencontrée plusieurs fois le nom de ce gouverneur de la Nouvelle-Galles-du-Sud, et si on le trouve maintenant en Tasmanie, c’est parce qu’il avait autorité sur le lieutenant-gouverneur de Tasmanie. Le plan d’eau qui porte son nom est le second plus grand d’Australie après Port Philip et il n’a rien à voir ni avec Port Macquarie ni avec Lake Macquarie, tous deux en Nouvelle-Galles-du-Sud. Le courant contraire n’était pas trop fort, nous faisons notre chemin dans le chenal d’accès, mais nous constatons que la visibilité n’est pas bonne, et nous ne voyons donc pas le Mt Sorell qui domine la côte est de cette mer intérieure. Au fur et à mesure que nous progressons vers le sud, l’odeur de fumée s’intensifie, et c’est alors que nous apprenons l’ampleur des incendies qui ont frappé la Tasmanie. Nous venons mouiller sur la côte ouest, dans la Double Cove, entourés d’une belle forêt d’eucalyptus élancés. L’heure du repos a sonné et comme nous captons du réseau mobile pour la première fois depuis 15 jours, les siestes alternent avec les emails, d’autant qu’il nous faut organiser la logistique des colis que nous n’avons pas pu recevoir à Kettering.

La tournée des gouverneurs (et autres acolytes) [1]

La tournée des gouverneurs (et autres acolytes) [1]

La côte sud tasmanienne est longue d’une quarantaine de milles, orientée exactement est-ouest, et elle ne comporte aucun abri sérieux. Pire, des îles, îlots et récifs sont parsemés un peu au large, ce qui fait de cette région un lieu de passage certes spectaculaire mais dangereux. Nous avons donc bien choisi notre météo pour faire le “saut” de la côte est à la côte ouest, un jour avec peu de houle et avec du vent d’est, malheureusement un peu trop faible.

Tahiti – Mo‘orea … et retour

Tahiti – Mo‘orea … et retour

Un grand plaisir que cette traversée. Du largue, tout du long, pas un grain, pas trop de vagues, c’était très agréable. Fleur de Sel a tellement tracé – particulièrement sur le début du parcours, où elle a avancé de 78 milles en 12 heures, et même plus de 21 milles en 3 heures – qu’on s’est retrouvé un peu en avance à Tahiti, après une quarantaine d’heures de mer. C’est donc dans à la lueur de la Lune qu’on a deviné dans la nuit la masse de l’île, non pas noire mais blanche, enveloppée de nuages tandis qu’il faisait beau par ailleurs. Nous avons donc poursuivi un peu au sud de la Presqu’île pour empanner à l’aube, le tout afin d’arriver au niveau du récif après le lever du soleil. Heureusement la passe de Vaiau est bien balisée car la houle brise avec violence et forme des rouleaux impressionnants. C’est un spectacle grandiose et malgré les vagues qui déferlent de part et d’autre, nous nous faufilons en sécurité au travers de cette entaille qui mène vers deux bassins profonds et bien protégés.

Les Marquises du Sud

Les Marquises du Sud

Déjà une semaine s’est écoulée depuis notre arrivée dans la baie de Hanavave sur la petite Fatu Hiva. Il est temps de mettre le cap au nord et de jeter un coup d’œil aux autres îles de l’archipel. Vu la distance à parcourir jusqu’à Hiva Oa, pour être sûrs d’y atterrir de jour, nous levons l’ancre au milieu de la nuit, éclairés par la lune. Les seules autres lumières sont l’Aranui et quelques pécheurs sur la pointe. Une petite navigation tranquille commence et nous visons la pointe Est de Hiva Oa dans l’espoir de mouiller – éventuellement – dans une des baie du Nord de l’île, à Puamau. Ce petit village endormi sous le cocotier possède un site archéologique avec quelques grands tikis (statues marquisiennes) en pierre pas trop mal préservés et mis en valeur pour les touristes. La houle du nord se sera t’elle assez calmée pour nous laisser nous abriter dans cette baie ?

Fatu Hiva

Fatu Hiva

Pour les plages de sable blanc, bordées d’eaux turquoise et limpides, ce n’est pas la bonne adresse. A de très rares exceptions près, les Marquises ne sont pas l’archipel typique et mythique des mers du sud. Et pourtant, leur simple nom évoque chez le voyageur, fut-il de salon, un paradis pacifique, que l’on peine pourtant à se représenter – s’imaginant souvent la carte postale précédemment décrite avec une vahiné qui se déhanche lascivement sous un cocotier.

Tentative à Pitcairn

Tentative à Pitcairn

Peu de monde connait le nom de Pitcairn. Mais ceux qui ont déjà entendu parler de cette minuscule île perdue dans le Pacifique savent le plus souvent combien son histoire est mêlée à la célèbre mutinerie de la Bounty. Pour ma part, depuis que dans mon enfance Bonne-Maman m’avait offert l’incroyable récit des Dix-neuf hommes contre la mer, il y a toujours eu quelque part dans le sud du Pacifique l’image de la Bounty et de sa chaloupe. Or, sur la route entre Rapa Nui et les Gambier se trouve la fameuse île de Pitcairn, une escale à ne pas manquer pour tous ceux qui ont lu et relu les histoires de marins ! Seulement voilà, et sans rentrer dans le détail de l’histoire de la Bounty que vous trouverez certainement bien résumée sur Internet, ou mieux encore, racontée dans les trois romans de Nordhoff et Hall, si Fletcher Christian et les siens avaient choisi de s’y terrer pour échapper à toute recherche, c’est aussi car l’île était très difficile d’accès. Pitcairn allait donc nous donner du fil à retordre.

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