Thème : Pacifique

Sur la route de Mallicolo et de Santo

Sur la route de Mallicolo et de Santo

Malheureusement, nous n’avons pas vu grand-chose de l’île de Paama. A notre arrivée, il restait moins d’une heure avant la tombée de la nuit, et nous avons opté pour le premier mouillage, le plus au sud de l’île, en face de l’école du village de Lehili. L’île s’estompait de temps à autre sous un nuage chargé de crachin, et nous espérions que le récif détaché à notre sud-ouest protègerait quelque peu le mouillage. Las, la nuit fut animée par le clapot contournant la pointe sud et par les rafales nombreuses au passage de chaque grain. Au matin, le temps grisâtre et humide ne se prêtait guère à une exploration à terre. Et surtout, les prévisions nous proposaient encore une journée de navigation viable avant une nouvelle détérioration accompagnée d’une rotation du vent le lendemain. C’est donc sans aller à terre que nous avons levé l’ancre, en longeant la côte de l’île vers le nord en guise de compensation. Nous avons au passage remarqué que le mouillage en face du village de Liro aurait peut-être été plus protégé du clapot contournant l’île, mais qu’a contrario une petite houle de sud-ouest y entrait. Difficile de savoir si nous aurions mieux dormi là ou pas. Mais déjà Paama s’évanouissait dans une nouvelle averse.

Province Shefa

Province Shefa

En arrivant à Efaté la mer est toujours bien haute, le vent ayant soufflé à 25 nœuds toute la nuit. Nous avons du réduire la voilure pour freiner Fleur de Sel et éviter une arrivée trop matinale. Et puis, passée Pango Point, l’eau devient plate, et subitement le temps se met au grand beau. C’est donc sous un soleil radieux que nous parcourons les derniers milles vers Port Vila. Le bord de mer n’est alors qu’une succession de luxueuses villas et de quelques resorts, exposées au nord-ouest sur le bord de mer, donc face au soleil couchant de l’hémisphère sud. Nous prenons alors un corps-mort juste derrière Iririki Island, chez Yachting World, la base d’accueil des yachties.

En terre de caractère

En terre de caractère

Seuls 35 milles séparent Aneityum de Tanna. Mais on se rappellera que la raison principale de notre départ du mouillage d’Anawamet est le roulis. Le vent souffle donc fort et il fait un temps à grains, avec un air bien humide. Le pont aussi, d’ailleurs, ne va pas tarder à être mouillé, aussi bien par les embruns que par les averses. Les lignes de traîne vont rester désespérément inertes, malgré les 6 nœuds de moyenne. Et une heure ou deux après le départ, on pourrait presque se croire loin au large, non seulement car la houle est bien formée et haute, mais aussi car Aneityum a disparu dans les nuées. Tanna, elle, ne se montrera que quelques heures plus tard, alors que nous sommes à moins de 10 milles, et nous n’aurons évidemment jamais aperçu la haute île de Futuna que nous laissons 30 milles dans l’est (à noter qu’il ne s’agit pas de l’île sœur de Wallis mais d’une autre île homonyme, cependant également peuplée de gens d’origine polynésienne).

Anatomie d’une île autonome

Anatomie d’une île autonome

Joli lever de soleil, mais en dépit des apparences au large le vent souffle à plus de vingt noeuds et de légères ondes entrent dans le lagon et viennent balancer le bateau toutes les 6-8 secondes...

L’ancre de Fleur de Sel repose maintenant dans la baie d’Anelcauhat (ou Anelgowhat, il faut s’habituer aux orthographes multiples et variées), et sous ses barres de flèche flottent le pavillon de courtoisie vanuatais et le pavillon jaune de quarantaine. Nous abordons le pays par un port qui n’est pas un port d’entrée officiel. Mais nous ne sommes pas hors la loi pour autant : avant de partir nous avons demandé à la douane du Vanuatu la permission d’aborder à Anelcauhat, et nous avions reçu en retour (et dans les 3 heures !) un beau document officiel nous donnant l’autorisation demandée. On nous demande juste d’appeler la police d’Anelcauhat sur VHF 16 pour faire les formalités, ce que nous faisons. Mais aucune réponse. Nous attendons, et cela nous arrange bien, car le mouillage est très protégé et tranquille et on peut se reposer avant d’aller à terre. Le lendemain matin, toujours aucune réponse, et nous mettons donc l’annexe à l’eau pour débarquer. La station de police est simple et spartiate (aucune trace de poste VHF…), et l’officiel en short et t-shirt nous délivre le permis de navigation jusqu’à Port-Vila en échange des frais de douane et de quarantaine. Pas d’inspection phytosanitaire, la seule contrainte est de ne débarquer aucun aliment frais provenant d’ailleurs, et nous réalisons alors que nous aurions pu apporter bien plus de fruits, légumes et viande.

Nouveau départ et petits soucis

Nouveau départ et petits soucis

Terre à l'horizon ! Un nouveau pays, un grand moment...

Nous nous étions fixés la date du 30 juin pour terminer de travailler, et en programmant la sortie pour carénage au 1er juillet, cela nous obligeait quelque peu à respecter le timing (en fait il y a quand même eu un peu de retard). Fleur de Sel a donc été hissée au sec sur le travelift de Nouville, et nous avions devant nous une semaine pour gratter la coque et la nettoyer au karcher (une journée qui nous a permis d’ajouter “Brut de Corail” à notre gamme de parfums), la poncer (une autre journée), et la peindre en passant 2 à 4 couches d’antifouling selon les endroits (une journée à chaque fois). Comme nous avons fait recaler le bateau pour pouvoir peindre les endroits préalablement inaccessibles et que la pluie s’est immiscée dans le jeu (ce qui nous donnait le temps de nous occuper des passe-coques à revoir), la semaine prévue a tout juste suffi. Le 8 juillet, Fleur de Sel retrouvait enfin son élément, tandis que Port Moselle nous retrouvait une place pour quelques jours.

Deux ans mais pas beaucoup plus

Deux ans mais pas beaucoup plus

Le passe-câble fait maison pour faire un angle le plus doux possible...

C’était le 4 mai 2013 que Fleur de Sel faisait officiellement son entrée en Nouvelle-Calédonie. C’est-à-dire il y a tout juste plus de deux ans. Lorsque nous sommes revenus sur le Caillou, nous ne savions pas si nous y resterions deux mois, un an, ou deux, ou qui sait trois ou cinq ? Finalement, nos recherches avaient été positives, et nous nous étions lancés dans des défis professionnels. Pour Heidi, l’expérience Koniambo s’est arrêtée en février, ce qui nous a permis d’aller fêter son anniversaire (avec un retard négligeable) à Melbourne mais en avion, Fleur de Sel restant sagement à Port Moselle.

Le début du mois de mai, c’est aussi un bon soulagement pour nous, car si l’année dernière la saison cyclonique (décembre-avril) n’avait pas été impressionnante, avec deux dépressions proches mais “maniables”, cette année on n’est pas passé loin de la catastrophe, avec Pam. Nous n’osons penser au sort de Fleur de Sel si ce terrible cyclone avait ciblé la Calédonie. Mais revenons à des pensées plus exaltantes, car nous avons des projets plein la tête, l’objectif étant de boucler mes affaires dès que possible pour attaquer la suite du voyage en commençant par le Vanuatu pendant cette saison navigable. Puis ce sera le cap vers le sud de l’Australie à la saison estivale, et pour le reste nous vous invitons à voir la suite du programme actuel sur notre page “Parcours” mise à jour. Nous sommes donc en plein préparatifs, car cela fait deux ans que Fleur de Sel s’est quelque peu muée en appartement flottant. Nous avons continué à l’entretenir, mais moins que d’habitude et avant de repartir certaines choses sont à revoir, à remplacer, à rénover.

Dans notre dernière Lettre du Bord, nous vous parlions du moteur, qui avait été l’objet de nos attentions sur la fin 2014, histoire de lui faire une révision complète. Il y avait aussi eu la réfection des parquets, entièrement revernis. Mais la liste de nos travaux en cette première moitié de 2015 s’allonge notablement…

Pam : tout va bien ici, pas au Vanuatu

Pam : tout va bien ici, pas au Vanuatu

Pam au moment où elle frappe de plein fouet l'île de Tanna

Ce court message pour rassurer ceux qui seraient inquiets. La Calédonie a été placée en pré-alerte et il y a eu alerte cyclonique dans les Loyautés car c’est passé pas loin là-bas. Mais à Nouméa nous avons du sale temps sérieux, mais sans plus : de la pluie et de bonnes rafales (nous aurons eu au plus fort 33 noeuds en moyenne, et des rafales à 52 noeuds). Mais ce n’est pas pire qu’en d’autres coins de la planète. Et d’ailleurs le vent a tourné, la pression remonte, ça commence à se calmer et peut-être même à se dégager. Donc pas d’inquiétude pour nous.

Diaporamas de Nouvelle-Zélande !

Diaporamas de Nouvelle-Zélande !

Diaporama Nouvelle-Zélande Ile du Sud

Fleur de Sel est de retour à Nouméa depuis un bon mois maintenant, et le quotidien a repris ses droits après quelques mois itinérants. Le convoyage Koumac-Nouméa en solitaire s’est passé sans histoire, d’une traite bien au large du récif. Finalement, peu de grandes nouvelles et peu d’histoires croustillantes à vous mettre sous la dent.

C’est pourquoi j’en profite pour partager avec vous trois diaporamas de photos de Nouvelle-Zélande, que certains d’entre vous ont déjà eu l’occasion de voir. Alors où que vous soyez, n’hésitez pas à aller découvrir ce pays des antipodes !

Changement de décor

Changement de décor

L'impressionnante usine de Vavouto

Changement de conditions après être arrivé à Gatope : tout d’abord notre nuit n’a pas été des plus reposante car nous avons vite compris que la plage de Gatope est la boite de nuit de la commune de Voh. Heureusement Fleur de Sel était mouillée relativement loin du rivage. Mais le samedi matin, lorsque nous avons débarqué, des fêtards étaient encore attablés devant leur pile de canettes et de bouteilles. Pour notre part, nous filions vers notre rendez-vous d’un genre particulier : à 7h50, nous prenions le deuxième départ des journées portes ouvertes organisés par l’usine de Koniambo Nickel (où travaille Heidi). Sans rentrer dans les installations, nous avons néanmoins pu faire le tour du site, que Heidi connaît bien mais que je n’avais encore jamais pu voir. Je découvre donc l’imposante usine pyrométallurgique et sa centrale électrique, le convoyeur de minerai, le port et le belvédère d’où l’on admire l’ensemble. Ainsi pourrai-je mieux m’imaginer le cadre de travail (et de vie) de Heidi. Puis après avoir été pris en stop par deux fois – de Vavouto à Voh, puis jusqu’à Gatope – car nous avons laissé la voiture à l’usine, nous retrouvons Fleur de Sel sagement au mouillage et l’annexe sur la plage où on l’avait laissée.

De passe en passe

De passe en passe

Juste avant de regagner l'abri du lagon, et malgré la grisaille, on voit bien l'usine de Vavouto

Malheureusement le temps n’aura pas été extraordinaire ces derniers jours, mais Fleur de Sel a malgré tout progressé à bonne allure. Hier jeudi, tout d’abord, le réveil s’est fait sous le crachin. Il a fallu chercher la motivation pour se mettre en marche, après avoir compulsé le fichier GRIB, les bulletins de prévisions, les cartes radar et les photos satellites. On y croit, ça doit être faisable, on se lance. En début de matinée, même au-dehors de la passe de Gouaro, le vent est faible. Mais après avoir été chercher la bande nuageuse au large, il monte ensuite progressivement pour bien souffler dans nos voiles. Fleur de Sel taille au large, car sur 80 milles le lagon n’est pas navigable. Alternant les bords de grand-largue, nous passons au large de Poya et de Népoui pour atteindre notre objectif une heure avant le coucher du soleil : la passe de Goyeta. Encore une bonne heure et nous atteignons l’Ile Koniène, pratiquement le seul abri entre Népoui et Voh.

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