Vive les vacances !

Vive les vacances !

Nous voilà donc enfin en route et notre fière Fleur de Sel galope joyeusement sur les flots. Alors qu’est-ce que nous avons bien pu fabriquer sous le célèbre soleil de Bretagne entre octobre et mars ? Non, nous n’avons pas fait un marathon de toutes les crêperies et cidreries du pays, ni déterré de nouveaux menhirs pour concocter une nouvelle théorie sur la vie et les mœurs d’Obélix. Alors quoi ?

Vue de notre bureau...
Vue de notre bureau…

Je ne sais même pas si j’arriverai à faire une liste exhaustive et parlante tellement les jours se sont succédés rapidement durant ces quelques mois à la Trinité-sur-Mer. Le seul répit fut aux alentours de Noël lorsque nous sommes allé voir nos familles et amis. Autrement, nous n’avons malheureusement pas visité grand-chose à terre en Bretagne, ni profité de la vie locale qui est bien existante, même en hiver. Mis à part une excursion avec des amis à Locronan, Quimper et le Ménèz-Hom (presque le point culminant de la Bretagne : 330 m. Non il ne manque pas de chiffre 🙂 ), nos ballades se faisaient plutôt entre les accastilleurs et les magasins de bricolages, situés entre Vannes et Lorient. Nous avons même eu le prix du plus grand consommateur de boulons et vis par l’accastilleur de la Trinité-sur-Mer (et ne lui dîtes pas que nous lui avions fait des infidélités dans les magasins de bricolages des alentours…).

Nos mains, poignets et dos se rappellent encore de ces mois, fort instructifs il faut dire, mais physiques. Nous  avons eu de très belles journées, d’autres glacées, et d’autres encore à avancer le mieux possible malgré la tempête qui soufflait et le bateau qui valsait dans le port. Le temps en hiver en Bretagne est très dynamique et très appréciable lorsqu’on est habitué au stratus étouffant de Genève.

Nous étions certes décalés dans les horaires et nous décollions tard, mais souvent nous n’étions pas à la maison avant 23h, avec du travail à faire là-bas également… Il est arrivé plus d’une fois que nous ne soyons pas couchés avant 3 heures du matin, mais pas pour faire la fête. Nous avons donné ce que nous pouvions pour avoir une Fleur de Sel la plus fiable et la plus confortable possible. Le résultat n’est pas toujours parfait et il reste du travail à faire en route, mais nous ne sommes pas peu fiers de ce qui a été accompli.

En premier lieu, il a fallu bien une semaine pour vider le bateau et répartir son contenu de manière plus ou moins ordonnée dans la maison qui nous a été chaleureusement prêtée. Ensuite, nous avons commencé à démonter le bateau, pour pouvoir décaper, poncer et repeindre l’intérieur (car la peinture blanche s’écaillait de manière catastrophique), pour refaire ou consolider certaines pièces de menuiseries et certains tasseaux qui supportent les aménagements, pour pouvoir refaire les installations électriques 220V et 12V, pour revoir l’installation de gaz (avec des tuyaux qui étaient à remplacer avant 1988…) et pour le nettoyer le plus à fond possible (il a déjà fallu une journée rien que pour nettoyer le réservoir d’eau douce).

De plus, nous avons fait tomber une grande partie du lambris du plafond car nous avions remarqué des fuites. Une fois les trous bouchés, nous en avons profité pour faire une vraie isolation. La découpe des plaques de styrodur pour les ajuster aux caissons du plafond (aucun n’avait d’angle droit) n’a pas été de tout repos.

Et, il nous a fallu remonter tout cela. Entre autre, il fallait repasser certains câbles électriques, les mettre dans des gaines protectrices et changer leur passage dans le bateau qui se trouvaient trop souvent dans les fonds, installer des presse-étoupes, refaire les tableaux électriques et tous les branchements. La réfection du système électrique était un des plus gros travaux sur Fleur de Sel et étant donné que le bateau est en aluminium, il est très important que le système soit fait très soigneusement et soit sous contrôle, sous peine de corrosion électrolytique accélérée.

Autrement, avec de l’aide éclairée, Nicolas a pu brancher et fixer le chauffe-eau (dont nous profitons avec beaucoup de plaisir maintenant). Après cela, nous avons également changé l’évier dans la cuisine, refait l’intérieur du réfrigérateur dont l’odeur devenait intenable, changé la cuisinière un peu trop rouillée à notre goût, posé un nouvel évier et installé une pompe à eau de mer en plus de celle d’eau douce. Nous avons fabriqué des bacs fermés pour les batteries et une nouvelle boite pour les bouteilles de gaz.

En même temps, à l’extérieur, nous avons installé un mécanisme pour la prise de ris au cockpit, monté un deuxième enrouleur pour la trinquette, posé de nouveaux panneaux solaires avec un nouveau cadre, repeint et vérifié l’éolienne, changé l’échelle de bain qui était pliée, changé les « vitres » des plupart des panneaux de ponts et hublots, mis un revêtement de pont en liège sur les passavant et au fond du cockpit, refait les bancs de cockpit, changé l’arbre d’hélice et l’accouplement au moteur, changé et nettoyé des cordages, des filières, refait de multiples rivets, mis de nouveaux coinceurs et poulies…

Mais, le plus dur a probablement été le décapage de la coque sous la ligne de flottaison pour refaire la peinture anti-salissures (appelée antifouling). Merci infiniment à toutes les personnes qui nous ont aidées pour ce travail extrêmement pénible. Et après le décapage jusqu’à l’aluminium, il a fallu refaire toutes les couches de peinture : primaire, époxy et antifouling . Malheureusement,  les températures étaient limites durant le mois de janvier pour l’application de ces peintures  et il y avait des temps de séchage à respecter. Donc petit stress en plus, car le bateau devait retourner à l’eau à une date précise et non négociable. Heureusement, tout s’est finalement bien passé. De plus, nous sentons notablement la différence lorsque nous naviguons aujourd’hui et notre caravane des mers n’a jamais été aussi rapide !

Autrement, j’oublie l’installation d’une cuve à eaux noires et de nouvelles toilettes, faire une housse pour un matelas en forme de V et biseauté sur les côtés… et je ne sais plus ce que j’ai oublié d’autre… (ah, si, remplacer les lampes par des lampes à LED, remplacer de la moquette par du liège, refaire le lino de la salle de bain, etc.) Et ensuite, il nous a fallu bien une semaine pour charger le bateau et essayer d’y ranger nos affaires le mieux possible…

Grandes marées à La Trinité-sur-Mer
Grandes marées à La Trinité-sur-Mer

Souvent durant nos travaux, nous n’avions aucune idée de comment faire  et nous avons procédé par tâtonnements. C’était très intéressant mais bien évidemment il nous a fallut beaucoup plus de temps qu’un expert averti. Nous avons souvent reçu de très bons conseils et avons eu la chance de rencontrer des gens adorables qui n’ont pas été avares de recommandations et d’encouragements.

Désormais, nous profitons enfin de vacances bien méritées !

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