Pentecôte dans l’eau à Ténia
Le temps fort de ce week-end de la Pentecôte a indubitablement été notre visite à l’Ilot Ténia. Mais surtout, « nous » a repris tout son sens, car Heidi a rejoint l’équipage de Fleur de Sel vendredi soir, après 3h de route. J’ai pu la récupérer à Port Ouenghi, où Miss Twinguette est sagement restée stationner pour le week-end. Et tôt le lendemain matin, avant que la brise ne se lève, nous avons redescendu la Baie de St-Vincent. Passant entre les Iles Ducos et Hugon, nous avons ensuite mouillé devant l’Ilot Ronhua, dans 2m d’eau à peine. Cet îlot ressemble à ceux du lagon sud, petit et tout juste boisé. Les îles, en revanche, sont grandes et montagneuses, chose qui n’existe pas du côté de Nouméa (à l’exception de l’Ile Ouen, au sud de la Grande-Terre).
Le snorkeling fut sympathique mais pas exceptionnel, la visibilité n’étant pas bonne, les coraux jolis mais les poissons très petits. Mais au moins avons-nous bien nagé ! L’endroit étant exposé, nous avons fait retraite pour la nuit, allant mouiller dans la baie tout proche, au NW de l’Ile Hugon. Une baie bien large où, le vent tombant et passant au NE, nous avons passé une nuit bien tranquille. Tôt le lendemain, nous avons remis en route cap à l’ouest pour faire une visite à l’Ilot Ténia, où nous ne pensions rester que quelques heures. Ici encore l’endroit est exposé, encore qu’un platier de corail et une belle langue de sable nous protègent, tout au moins à marée basse.
La particularité de ce site, c’est le crochet que forme le récif à la sortie de la Passe St-Vincent. Comme en plus il est possible de passer en annexe par-dessus le récif (sauf peut-être à marée basse de vives-eaux), c’est une aubaine : il est possible à un demi-mille du bateau au mouillage de plonger sur le tombant extérieur, le tout protégé des vagues et de la houle ! Fabuleux… Il est vrai que la visibilité n’était pas au rendez-vous, se limitant certainement à moins de 20m, ce qui n’est déjà pas si mal. Nous avons donc exploré les failles, les anfractuosités et les crevasses, regorgeant chacune de poissons de belle taille et constituées de belles constructions coralliennes. J’ai même eu la chance de voir de manière fugace un banc de dauphins passer au loin sous l’eau !
Puis, jugeant, dans l’après-midi, que le mouillage était assez protégé à marée haute pour y passer la nuit, nous y avons élu domicile. Mais le vent a soufflé plus que prévu pendant la nuit, si bien qu’autant la nuit fut bonne au début, autant elle fut plus agitée sur la fin, ce qui nous a valu des prolongations une fois la marée haute passée vers 4h. Nous avons ensuite récidivé sur le récif, explorant vers l’ouest à partir du point d’accès sur le tombant, là où la veille nous avions nagé vers l’est. Rebelotte pour les coraux et les poissons, même si la visibilité ne s’était pas améliorée. De nouveau le bonheur, d’autant que le soleil était de la partie, alors que la météo l’avait donné perdant d’avance…
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, il a fallu faire route vers Port Ouenghi, dans un bon alizé établi d’abord dans le nez, puis sur le travers. Mouillage à l’ouvert des jetées et transbordement en annexe pour Heidi qui a ensuite rejoint Vavouto en voiture. Et pour ma part, j’ai redescendu la Baie de St-Vincent, que j’ai quittée par le Canal Leprédour à l’ouest, avant de mouiller Fleur de Sel sous le vent de l’Ile Puen. Fourbu, assommé par le vent et le soleil, mais heureux de ce bon week-end !