Loin des yeux, mais pas du cœur
Plus encore que les autres jours, nous nous sentons aujourd’hui plus Européens et Belges que jamais. Tout comme les attentats de Paris ou d’ailleurs, ceux de Bruxelles nous révulsent, mais peut-être qu’ils nous attristent plus encore tant nous y avons de bons souvenirs. Secrètement nous espérons que Bruxelles restera à l’avenir aussi agréable, belle et joyeuse qu’elle l’a toujours été, même si notre raison nous dit qu’inévitablement rien ne sera plus comme avant. Amis Belges, Bruxellois, Flamands, Wallons, Européens, même si nous sommes loin, nous nous unissons avec vous par la pensée et en prière, et nous souhaitons à tous beaucoup de courage pour surmonter ces difficiles épreuves. Surtout, que Bruxelles garde l’âme qui est la sienne, ce sera notre victoire à tous.
Ce qui me choque le plus, cependant, c’est de lire combien certains persistent à se fourvoyer dans leur impasse. Il est illusoire et fallacieux de réclamer plus de tolérance (“éviter les amalgames”, dit-on) tout en prônant le repli sur soi (fermer les frontières). On en vient à se demander combien faudra-t-il encore d’horreurs similaires, combien de vies devront encore être déchiquetées, avant qu’on se réveille de ce cauchemar. C’est à l’inverse une plus grande fermeté, doublée d’une plus grande union, qu’il faut mettre en oeuvre.
Fermeté car la tolérance est souhaitable, mais elle ne peut pas tolérer l’intolérable. La primauté inconditionnelle des valeurs et mode de vie européens et occidentaux doit être réaffirmée haut et fort comme préalable à toute installation de migrants économiques. Ils peuvent venir enrichir progressivement nos cultures, mais en respectant d’abord les us et coutumes existants. Nous ne pouvons plus nous permettre d’accueillir tant de gens qui ne souhaitent pas s’intégrer chez nous. Le temps de l’angélisme naïf est terminé.
Le temps de l’égoïsme aussi, car ce n’est pas en jouant le chacun pour soi comme le font les états européens – la France en tête, tout comme le Royaume-Uni – que nous sortirons de cette ènième crise européenne. Au contraire, reconnaissons que nos différences patentes mais superficielles sont finalement bien moins importantes que nos similitudes latentes et bien plus profondes, et que la diversité fait notre richesse tandis que “L’union fait la force” comme le dit à juste titre la devise belge qu’il convient de rappeler en ce jour. La solution passe par l’union, la fédération des peuples européens, mais pas celle devenue bouc-émissaire des pompiers-pyromanes populistes à la recherche de votes faciles – il est trop facile pour les politiciens de tous bords de blâmer une UE qu’ils ont tous sabotée. Non, une véritable union – politique et pas seulement monétaire – dotée de réels pouvoirs souverains (législatifs, exécutifs et judiciaires). Ce n’est pas la libre circulation intérieure qu’il faut remettre en question, c’est la réelle protection des frontières extérieures de l’Union par une police aux frontières d’envergure européenne l’impossibilité d’agir des Etats membres seuls, faute d’une véritable politique commune et faute de véritables services européens (police aux frontières, services de renseignements, etc.), qui est problématique [modification du propos suites aux ratés de communication entres services des Etats membres]. C’est ainsi que l’on mettra fin au cirque morbide que l’on observe aujourd’hui, que l’on restaurera la santé économique et la prospérité de notre continent, et que l’on pourra construire la société juste, dynamique et moderne dont chacun rêve en ayant peur de s’en donner les moyens.
La peur est maintenant à nos portes qu’on le veuille ou non, le moment est donc venu d’être enfin audacieux et ambitieux. Alors que certains ne prévoient qu’une descente en flammes, au contraire pour paraphraser “Apollo XIII” :
– This could be the worst disaster Europe has ever experienced.
– With all due respect, Sir, I believe this is going to be our finest hour.
One Reply to “Loin des yeux, mais pas du cœur”
C’est exactement mon avis.