De Humahuaca à San Pedro de Atacama

De Humahuaca à San Pedro de Atacama

Pendant que Fleur de Sel se repose – du moins on l’espère – son équipage est en “vacances”, loin de là. Vu le temps imparti, nous avons décidé de ne pas pousser jusqu’au Pérou, ce qui aurait imposé de voyager sans relâche. Le Lac Titicaca et Macchu Pichu seront pour une autre fois, et nous nous sommes contentés du sud de la Bolivie, dont voici le carnet de voyage.

Vendredi 20 mai – Après une journée de repos et d’acclimatation à l’altitude, nous voici de nouveau sur la route, à bord du bus qui relie Humahuaca à La Quiaca. La transition se fait en douceur entre la Quebrada de Humahuaca qui s’était déjà bien élargie et l’Altiplano. Ce haut-plateau n’est pas exactement plat, car serpentent ici ou là quelques petits vallons au milieu de collines arides aux couleurs parfois chatoyantes (ocre, rouge, jaune), et striées de veines multicolores. Par endroits, on voit quelques dunes de sable clair, et même les touffes d’herbes ont du mal à subsister dans ce semi-désert d’altitude. En revanche, les lamas sont légion, et comme en Australie on aperçoit des panneaux attention kangourous, ici ce sont les panneaux attention lamas qui sont plantés sur le bas-côté. Au bout de deux heures et demi, nous atteignons la ville frontalière de La Quiaca, poussièreuse au possible, et aux allures de Far-West. La seule différence, c’est qu’à 3’500m nous sommes vite essoufflés en portant nos sacs-à-dos. Après un dernier déjeûner aux confins de l’Argentine, on parcourt cependant à pied les 2km qui nous séparent de la frontière. Un pont franchit un ruisseau bien maigre, mais dont la largeur du lit laisse à penser qu’il sait prendre de l’embonpoint à la saison des pluies. C’est alors que commence l’attente. Une file de trente personnes environ mettra deux heures à effectuer la sortie d’Argentine. Pour les touristes ça semble rapide, mais pour les Boliviens la tâche semble plus ardue (et plus chère !). Du côté bolivien du pont, tout se passe dans un bon désordre mais en un quart d’heure à peine tout est réglé. Ah, cette sacrée administration argentine… Mais nous voici maintenant à arpenter la rue principale de Villazón, la jumelle bolivienne de La Quiaca. Tout semble à la fois similaire et différent. Ce sont les mêmes indiens fourbus de baluchons énormes, mais les femmes portent maintenant la jupe et le tablier traditionnels. Quant à leurs longs cheveux dont les tresses se terminent par des décorations, ils sont coiffés d’un chapeau melon. Les gens semblent beaucoup plus volontaires pour réussir à nous vendre n’importe quoi, et à notre arrivée à la gare routière, la vendeuse de chaque compagnie se précipite sur nous pour tenter de nous attirer vers son bus. Finalement, nous trouvons de quoi effectuer le trajet vers Sucre, et nous tuons les deux heures qui nous restent à arpenter les rues pas exactement proprettes de Villazón, avant d’embarquer dans un flota en route vers le nord.

Samedi 21 mai – La route de nuit n’est pas de tout repos. A de rares exceptions près, le trajet jusqu’à Potosí n’est que de la piste, et les cahots du bus n’aident pas à se reposer. De plus, le car est plein de personnes debout dans l’allée, qui s’appuient allègrement sur nous dans les virages, et qui transportent toutes sortes de choses avec eux lors de leur trajet entre deux villages. A la montée et à la descente, on se fait bousculer. Nous essayons donc de nous imaginer le paysage que l’on parcourt, qui nous semble montagneux et superbe au clair de lune, car nos heures de sommeil seront rares avant d’arriver à Potosí vers 4h30 du matin. Il nous faut prendre une correspondance, chose que le personnel du bus règle en deux temps trois mouvements avec une autre compagnie, et nous voilà maintenant assis dans un bus un peu moins mouvementé, mais où le chauffage ne fonctionne pas. Au petit jour, nous sommes transis de froid, et nous nous emmaillottons de notre sac de couchage. Heidi sombre alors dans un profond sommeil, alors que j’admire les superbes vallées que nous franchissons successivement en descendant vers Sucre (2’700m d’altitude environ). C’est la capitale constitutionnelle de Bolivie, même si le gouvernement siège à La Paz, et il s’agit d’une belle ville coloniale aux bâtiments à la blancheur éclatante. Après un bon petit-déjeuner pour nous remettre d’aplomb, nous parcourons le centre-ville animé. Une petite montée à la tour de l’Iglesia de La Merced permet de surplomber la ville, tandis que d’autres jolis monuments s’égrènent le long des rues.

Dimanche 22 mai – La journée débute par un excellent petit-déjeuner de fuits frais au marché. Puis, avant de quitter Sucre, nous visitons la lumineuse cathédrale à l’occasion de la messe dominicale, malheureusement un peu triste. Il faut dire que le mélange orgue-guitare n’est pas des plus heureux. Puis nous rejoignons la gare routière où nous essayons un autre moyen de transport que le bus : la voiture partagée, censée être à peine plus chère, et surtout bien plus rapide. C’est effectivement le cas puisque nous parcourons en 2h le trajet effectué en 4h par le bus, avec un chauffeur à la conduite valaisanne : parfaite maîtrise du véhicule sur les routes de montagne, mais il est recommandé aux passagers de bien s’accrocher… C’est ainsi que nous atteignons, de jour cette fois-ci, Potosí. Ce nom parfois méconnu devrait pourtant ne pas être oublié. Car c’est ici, au prix de millions d’esclaves morts, qu’a été extrait l’argent qui, en exagérant à peine, a financé le développement européen pendant des siècles. La ville, cependant, parait plutôt pauvre, et comparée à Sucre, nous parait nettement plus décrépite. Dimanche après-midi, le centre est déserté, et nous déambulons donc tranquillement dans le calme qui règne sur ses rues, jalonnées par de nombreuses églises. Cette balade tranquille nous convient parfaitement, car nous sommes maintenant à plus de 4’060m d’altitude. Potosí est l’une des villes les plus hautes du monde, et l’air se fait rare, si bien que nous sommes très vite essoufflés. De manière insolite, c’est à cette altitude que nous fêtons mon anniversaire, dans un bon restaurant.

Lundi 23 mai – La matinée ne sera pas de tout repos, car à l’heure où tous les enfants en uniforme se rendent à l’école, nous allons à la mine ! Eh oui, le dédale de galleries creusées au fil des siècles est devenu attraction touristique, et nous allons donc nous faire une idée – très superficielle, certes – de la vie des mineurs, qui ne sont plus employés aujourd’hui par l’état bolivien, ni par une société privée, mais qui continuent à extraire le minerai par leurs propres moyens, rassemblés en coopérative. Nous passons d’abord au marché des mineurs, car il est de tradition de leur offrir un présent. Tandis que d’autres achètent des feuilles de coca, nous optons pour quelques rafraichissements, ainsi que pour un bâton de dynamite – si, si ! Nous visitons ensuite les “raffineries” de minerai, très artisanales, et où la sécurité est pour le moins sommaire. Puis nous voici en train de crapahuter dans de sombres galleries à 4’300m d’altitude, au fond desquelles on rencontre des équipes de quelques pauvres bougres qui gagnent leur vie en faisant la taupe. Ancien mineur lui-même, le guide nous raconte quantité d’anecdote à propos de la vie des mineurs. Ainsi, non loin de l’entrée se trouve une statue décorée : il s’agit d’El Tio, l’oncle, qui est en fait le diable. Les mineurs partent du principe que Dieu règne sur terre et dans les cieux tandis que dans l’enfer qui est le leur, seul le respect du démon peut les protéger ou leur apporter la prospérité. Nous offrons nos quelques petits cadeaux aux différentes équipes que nous rencontrons, même si la discussion n’est pas toujours facile car ils parlent surtout Quechua. A la sortie, nous sommes soulagés d’être de retour à l’air libre, que nous pouvons respirer sans nous étouffer de poussière. C’est une expérience unique que nous venons de vivre là, et pour rien au monde nous ne souhaiterions devoir faire ce travail. En revanche, nous restons sur notre faim car le guide nous parait manquer de recul sur son ancien métier. Aucune mention historique n’est faite, et pourtant le poids de l’histoire vaut ici son pesant d’argent. Quant à l’impact écologique, aux risques sécuritaires, à l’influence sociale des mineurs dans la vie de la ville, et à la poursuite coûte que coûte d’une activité arrêtée car elle ne nourrissait plus ses travailleurs, toutes ces problématiques sont occultées ou mises de côté. On repart de là en n’ayant l’impression de n’avoir vu qu’une seule face de la pièce (en argent, bien-sûr).

Mardi 24 mai – Avant de quitter Potosí, nous visitons de bonne heure la Casa de la Moneda, l’hôtel de la monnaie. Le joli bâtiment colonial abrite quelques oeuvres d’art, quelques artéfacts archéologiques de la région, mais c’est surtout ici que l’on frappait les pièces d’argent qui ont longtemps fait la richesse de la couronne espagnole. On visite les fourneaux où l’argent était coulé et moulé en lingots. Ceux-ci étaient ensuite laminés par d’énormes presses en bois et à traction animale, et ces presses sont encore à poste, presque intactes, et occupant deux étages du bâtiment – impressionnant ! Puis les pièces étaient découpées et marquées aux emblèmes de la couronne. La Moneda ayant servi jusqu’à récemment, on y voit aussi les appareillages fonctionnant à la vapeur puis à l’électricité qui ont pris le relais. Après notre visite dans les mines, nous voyons ici la suite du processus, ce qui complète bien le panorama. Enfin, nous avons la chance de pouvoir visiter la Cathédrale, qui est encore en travaux de rénovation. Les couleurs d’origine, recouvertes de blanc par le libérateur Bolivar, car elle rappelaient trop la monarchie, sont remises à jour. Une fois finie d’être restaurée, la Cathédrale n’en sera que plus superbe. Mais il est maintenant l’heure d’avancer, et nous nous rendons à la gare routière où notre bus partant pour Uyuni à 12h30 nous attend. Du moins le pensions-nous, puisque notre bus semble annulé et nous voici transférés à une autre compagnie, dans un bus basique partant une demi-heure plus tôt. N’ayant pas le choix, nous voici en route de manière plus sommaire que prévu, mais finalement tout se passera bien. Bien que moins confortable, notre voyage se fera tout de même dans des paysages sublimes, la piste passant tout d’abord dans des vallées arides, puis par quelques cols avant de déboucher sur l’Altiplano au sens propre, s’étendant à perte de vue, alors que nous arrivons à Uyuni.

Mercredi 25 mai – Nouvelle journée de pause, alors que nous sommes à Uyuni. En effet, d’une part il nous faut choisir la compagnie qui nous emmènera jusqu’au Chili, au cours d’une petite expédition de trois jours. Mais en plus, alors que nous sommes à 3’670m d’altitude, une nouvelle pause d’acclimatation s’impose, car depuis que nous sommes arrivés à Potosí, je subis des maux de tête persistants, surtout la nuit. Nous avions choisi d’atteindre l’Altiplano depuis l’Argentine, car la montée pouvait se faire de manière relativement douce, mais malgré cela, il semble que les hautes altitudes fassent des leurs. C’est la raison pour laquelle nous faisons si attention à l’altitude de nos étapes. Enfin, il fait couvert, contrairement à tous les autres jours, et il aurait été dommage de poursuivre notre visite dans ces conditions. Tout se conjugue donc pour nous permettre de prendre un bon repos après des étapes pas toujours reposantes. Finalement, pour la poursuite de notre voyage nous nous accordons avec Estrella del Sur, compagnie qui nous propose le tour que nous voulons faire, et qui nous semble plus sérieuse que certains concurrents.

Jeudi 26 mai – Dans la matinée, nous voici installés dans un 4×4, en compagnie de Maryline et Xavier (suisses), de Michael (allemand) et de Clíona (irlandaise). Javier sera notre chauffeur durant trois jours, et si au début, la piste semble plutôt facile, plusieurs fois par la suite il nous sera donné d’admirer l’endurance et la concentration nécessaires à ce parcours qui ressemblera parfois à du rallye. Après un rapide passage au cimetière de trains d’Uyuni, nous nous dirigeons directement vers l’attraction phare de notre tour : le Salar de Uyuni. Plus qu’une simple saline, il s’agit d’un véritable désert de sel, et de surcroit le plus grand du monde. Nous roulons sur la croûte de sel, qui atteint par endroits 8m de profondeur, afin d’atteindre tout d’abord le site d’extraction de sel des habitants du village de Colchani. Les petits tas de sel, prêts à être ramassés, font un avant-plan superbe devant l’immensité blanche du désert. Nous arrivons ensuite à un ancien hôtel contruit en briques de sel. Une cinquantaine de kilomètres plus loin, nous atteignons l’Isla Incahuasi, une colline recouverte de cactus, et surplombant les 13’000km² du Salar. La vue de là-haut est époustouflante, car nous sommes cernés par une étendue immense d’un blanc intense, et seul le volcan Tunupa, au loin, nous surplombe. Les lunettes de glacier ne sont pas de trop pour admirer le panorama ! Après un bon déjeûner – sur une table en sel et avec une nappe aux motifs traditionnels boliviens, s’il vous plait – la suite de la route, vers le sud, est moins évidente. A cette saison-ci, certains endroits du Salar sont encore recouverts d’eau, si bien que nous parcourons une bonne vingtaine de kilomètres à allure réduite, dans 10 à 20cm d’eau saturée de sel. Les montagnes environnantes se reflètent dans la gigantesque mare que nous traversons pour renvoyer au ciel son image quasi-parfaite, mais salée. Inutile de dire à quel point cette épreuve est exigeante pour la voiture, qui sera rincée dès l’arrivée, et les navigateurs que nous sommes savons à quel point l’eau salée est corrosive ! Quant à la nuit, nous la passerons dans un endroit non moins corrosif : un hôtel de sel, c’est-à-dire construit en briques de sel, avec des lits dont les matelas sont également posés sur des sommiers en briques de sel. Inhabituel pour le moins !

Vendredi 27 mai – Seul problème du sel : ce n’est pas un très bon matériau quant à l’isolation phonique. Nous voici donc réveillés de bonne heure, ce qui nous permet d’aller admirer le lever du soleil sur le Salar de Uyuni. Puis, après un bon petit-déjeûner – non salé, en dépit des apparences – notre équipée poursuit sa route vers le sud, en passant de temps à autres non loin de quelques vigognes, cousines sauvages et plus menues du lama. Après le village de San Juan, nous traversons encore le Salar de Chiguana, aux dimensions nettement plus modestes que son voisin, puis nous quittons la plaine pour commencer à grimper. La Cordillère des Andes est ici constituée de volcans, et dans les heures qui suivent, ce sont leurs cônes plus ou moins réguliers qui nous entourent. Certains arborent des couleurs rougeoyantes par endroits. Quant à l’Ollagüe, qui est encore actif, il fume sans discontinuer, et nous restons soigneusement à distance. Les creux, eux, sont occupés par des lagunes aux dimensions variables selon la saison et aux couleurs variées selon les minéraux qui s’y trouvent. C’est au bord de la Laguna Cañapa, saturée de cristaux blanc de potassium, que nous déjeunons, avant de poursuivre notre route cahoteuse. Quelle n’est pas notre suprise de trouver des mouettes andines à cette altitude ! C’est que nous sommes maintenant bien au-dessus de 4’000m, et subitement la végétation disparait. Nous venons d’atteindre le Desierto Siloli, que surplombent de superbes montagnes où l’ocre vient se mélanger au blanc, au gris et au rouge, les Puntas Coloradas. Quelques kilomètres plus loin, parmi un amas de roches volcaniques, l’une d’entre elle a une forme unique : l’Arbol de Piedra, dont le tronc étroit supporte un “feuillage” de pierre bien plus large. Enfin, après près de 9h de route, ou plutôt de piste parfois aux allures de rallye dans le désert, nous atteignons la Laguna Colorada, rougeâtre non pas en raison des flamants roses qui y vivent, mais à cause des microorganismes marins que l’on peut y trouver. Pourtant, non seulement nous sommes en montagne, loin de la mer, mais en plus, nous sommes maintenant à 4’280m d’altitude. C’est sur ses bords, dans un minuscule village qui rassemble quelques refuges, que nous allons passer la nuit. Nuit que nous redoutons, d’ailleurs, car il va faire très froid, près de -20° dehors. Après une soirée au coin du poêle, et après avoir admiré le splendide ciel étoilé, nous nous glissons sous une pile de couvertures, non sans avoir enfilé nos sous-vêtements thermiques.

Samedi 28 mai – Le réveil de cette ultime journée bolivienne est matinal. A 5h nous sommes levés pour pouvoir être en route à 6h, tandis qu’il fait encore bien nuit. Le but est d’arriver au lever du jour au volcan Sol de Mañana, car son sommet, à plus de 4’900m d’altitude, est un vaste champ de fumeroles. Contrairement à ce qu’affirment les Boliviens, il ne s’agit pas à proprement parler de geysers, mais le spectacle n’en est pas moins grandiose car dans l’intense froid matinal, les colonnes de vapeurs sulfureuses s’élancent à des dizaines de mètres de hauteur. Par endroits, la boue bout, avec des bulles aux teintes grisâtres. Sur le bord, un peu de jaune trahit la présence de soufre, et l’odeur est par endroit si forte que l’on peine à respirer. En revanche, en s’approchant à la bonne distance, on parvient à réchauffer nos pieds congelés. A la descente, nous atteignons alors la Laguna Salgada, qui fume par endroits, en raison de sources chaudes. Dans un petit bassin, nous pouvons nous baigner dans une eau à près de 40° qui nous revigore à merveille. Il est 8h du matin, et nous sommes à 4’400m d’altitude : insolite ! Enfin, nous traversons le petit Désert Salvador Dali – ainsi nommé en raison de la ressemblance du paysage avec les tableaux de l’artiste – pour atteindre les lagunes jumelles, Blanca et Verde, dont on distingue malheureusement mal les couleurs tant la lumière est maintenant dure. Notre parcours bolivien s’achève non loin, car notre chauffeur Javier nous dépose au poste frontière Chili-Bolivie, au pied des volcans Licancabur et Juriques. Un minibus viendra nous prendre côté chilien pour nous faire descendre de 2’000m, en direction de San Pedro de Atacama. D’en bas, alors que la chaîne de volcans surplombe le Désert d’Atacama, on est loin de penser que derrière s’étend l’Altiplano, bien plus élevé, et que dans son isolement, il recèle des paysages si grandioses et uniques.

One Reply to “De Humahuaca à San Pedro de Atacama”

  1. Hola Nicolas y Heidi!

    if I write in Spanish you will understand nothing, as my grammer leaves a lot to the imagination. I am now back in NYC, back at my desk :(. I still have a bad sunburn, but I smile when I see it as I remember the wonderful time I had in South America.
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