Une semaine de mer à terre
Une fois le continent sud-américain perdu de vue, la navigation est devenue beaucoup plus tranquille. Pas que durant notre première journée de mer elle ait été stressante, loin de là. Il n’y avait eu que deux pêcheurs vagabonds à esquiver pendant la nuit, mais une fois en mer, plus besoin de se soucier des courants de marée, et la météo annonçait que le vent frais devrait mollir un peu pour nous mener tranquillement au nord-ouest. Lors de cette première journée au large, nous ne verrons qu’un tanker nous passer sur l’avant, cap au sud. Plusieurs oiseaux virevoltent autour de nous, jouant avec les vagues. Mais dès le lendemain, force était de constater que nos prévisions, qui dataient encore de notre départ de Valdivia, étaient optimistes, et le vent a si bien molli qu’il en est tombé complètement. Et nous voici donc au moteur pendant une bonne partie de la journée, entrecoupée de séances de « voile sportive » à près de 1 nœud…
Pensées sud-américaines
A quoi occupe t’on nos journées ? Vous êtes nombreux à nous le demander, et il nous est souvent difficile d’y apporter une réponse, tant les journées ne se ressemblent pas. De même qu’une journée de travail peut être différente d’une autre, et qu’on ne pourra les résumer qu’en disant « une journée au bureau », de même pour nous ce sont souvent des journées de bricolage, du moins lorsque nous sommes au port ou au mouillage. Car ne nous méprenons pas : comme je l’ai entendu dire, la grande croisière c’est le fait de travailler sur son bateau dans des lieux exotiques ! C’est pourquoi reprendre la mer est pour nous un plaisir, car on se sert enfin de tout ce que l’on passe son temps à entretenir. Et puis avant de partir, on se dit qu’une fois qu’on sera en nav’, on pourra faire ceci, ou consacrer un peu de temps à cela. Mais ce serait se tromper en pensant qu’une journée en navigation n’est pas moins remplie, même s’il n’y a rien à faire ! Car tout prend du temps, aussi bien les tâches ménagères que la simple surveillance du cap, des voiles ou la veille anticollision, et puis il s’agit de ne rien faire, mais 24h sur 24. Il y en a donc presque toujours un de nous deux qui se repose pour être à peu près d’aplomb lorsqu’il faudra prendre le relais. C’est là tout le paradoxe de notre vie atypique, où l’on a le temps sans vraiment en avoir beaucoup plus. Et pourtant, au milieu de tout ça, une fois en mer, il est une chose à laquelle on peut se laisser aller : penser…
Préparer sa croisière dans le Grand Sud (Patagonie et Terre de Feu)
De San Pedro de Atacama à Valdivia
De Humahuaca à San Pedro de Atacama
Pendant que Fleur de Sel se repose – du moins on l’espère – son équipage est en « vacances », loin de là. Vu le temps imparti, nous avons décidé de ne pas pousser jusqu’au Pérou, ce qui aurait imposé de voyager sans relâche. Le Lac Titicaca et Macchu Pichu seront pour une autre fois, et nous nous sommes contentés du sud de la Bolivie, dont voici le carnet de voyage.
De Valdivia à Humahuaca
Entre églises, volcans et océan
L’archipel de Chiloé – la Isla Grande étant flanquée de nombreuses îles plus petites sur sa façade orientale – est connu pour ses jolies églises en bois. Ces constructions, qui remontent pour la plupart au XIX° siècle, et au XVIII° pour les plus anciennes, sont l’une des attractions touristiques principales de Chiloé, et 16 d’entre elles sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Au départ de Castro, nous avons pris un petit bus rural pour nous rendre à Dalcahue, petite ville un peu endormie que vient égayer le dimanche un marché artisanal. Malheureusement, nous n’avons pu voir que l’extérieur de l’église, puisqu’elle était fermée. Heureusement, en revenant à Castro, la cathédrale étaient ouverte. Splendide intérieur de bois, qui donne une atmosphère on ne peut plus chaleureuse.
Retour chez les hommes
Ce qui n’était encore qu’un début en arrivant à Puerto Aguirre s’est par la suite accentué. Les salmoneras et les bateaux de pêcheurs, premiers signes de la présence des hommes, ont été suivis de petits villages, de bateaux plus nombreux, d’exploitations aquacoles toujours plus imposantes, sans parler du trafic incessant à la radio. Clairement, nous étions de retour dans la civilisation, avec ses bons côtés – comme la proximité des hommes – et ses mauvais côtés – comme la proximité des hommes… Malheureusement, même dans ces régions relativement isolées par rapport à d’autres plus intensément colonisées (la baie de Rio, les côtes européennes, etc.), nous avons relativement vite commencé à croiser des signes de pollution, qu’il s’agisse de flotteurs à la dérive, de tuyaux de ferme aquacole perdus, on encore d’irisations d’hydrocarbures à la surface des eaux portuaires. Après la relative communion que nous avons vécue pendant des semaines avec la Nature, ce fut inévitablement un choc.
Arrivée à Chiloé

C’est un mois et demi après avoir quitté Puerto Natales que nous avons atteint la grande île de Chiloé. Nous vous proposons déjà quelques unes des photos de ces derniers mois, mais également vous pouvez nous suivre sur le tracé mis à jour sur la page parcours. A bientôt !