Année : 2011

Notre traversée des Andes

Notre traversée des Andes

Dans l'Estéro de las Montañas, nous verrons une quantité phénoménale d'oiseaux évoluer dans des décors mi-marins mi-montagnards. Superbe !

Bernardo O’Higgins et José de San Martin, les deux héros de l’indépendance chilienne et argentine, l’ont fait en leur temps. Pour avoir franchi les Andes un peu comme un Hannibal ou un Napoléon sud-américain, ils sont encore vénérés aujourd’hui des deux côtés de la cordillère. Un peu plus au sud, et surtout de manière bien moins épique, Fleur de Sel a aussi connu son moment de vertige andin, elle qui par la suite sera cantonnée à une navigation au pied du plus long relief du monde. Car le beau temps dont nous avions profité en longeant le détroit de Magellan rendait bien évident le fait que sur notre tribord, les montagnes étaient là, toujours en encore. En approchant de l’embouchure du Canal Smyth, une énorme calotte glaciaire scintille d’ailleurs dans le soleil déclinant.

Photos & panoramas de Terre de Feu

Photos & panoramas de Terre de Feu

Vue prise de la rive ouest de la Caleta Horno (Argentine)

Entre réparation de guindeau, réapprovisionnement et visites dans les terres, quelques instants volés ici ou là nous ont permis de trouver une connexion internet pour mettre en ligne quelques photos. Des clichés du Beagle essentiellement, mais aussi plusieurs panoramas.

Arrivée à Puerto Natales

Arrivée à Puerto Natales

Parcours de Fleur de Sel en Terre de Feu

Après un mois d’autonomie, nous voici arrivés à Puerto Natales, bien à l’intérieur des terres. Il faudra encore patienter pour pouvoir voir les photos de ces semaines magiques, mais en attendant, vous pouvez d’ores et déjà nous suivre sur le tracé mis à jour sur la page parcours. A bientôt pour la suite !

Adieux fuégiens et cache-cache pacifique

Adieux fuégiens et cache-cache pacifique

Le vent d’ouest, ou de nord-ouest est une constante dans l’ouest fuégien. Espérer une rotation est un signe de foi infaillible, et il vaut mieux miser plus pragmatiquement sur une variabilité de sa force, chose que nous avons faite. A la première accalmie, nous avons donc embouqué le Canal O’Brien, présenté un peu comme la porte vers un autre monde. Vous remarquerez au passage que l’on reste dans la toponymie anglo-saxonne, puisque cet étroit chenal se faufile entre l’Isla O’Brien et l’Isla Londonderry, pour mener ensuite vers l’Isla Stewart. Cela dit, il est toujours surprenant d’entendre comment les chiliens, avec leur plus bel accent castillan, prononcent ces noms bien britanniques !

Avenue des glaciers

Avenue des glaciers

La Terre de Feu est une île un peu particulière, et peut-être est-ce cela qui contribue à son côté mythique. La majeure partie de l’île s’adosse à l’Atlantique, et est constituée de plaines sablonneuses dans le nord, et couverte de steppes, tandis que le relief se lève un peu vers le sud, par exemple vers la Péninsule Mitre que nous avons passée en venant du Détroit de Le Maire. Mais à l’ouest d’Ushuaia prend racine une péninsule au littoral tarabiscoté, qui va jusqu’au Pacifique, et sur laquelle s’élève la Cordillère Darwin.

Ushuaia et Puerto Williams : derniers préparatifs

Ushuaia et Puerto Williams : derniers préparatifs

Ushuaia est une ville mythique, dont à peu près tout le monde connait le nom, non seulement car c’est la plus australe de la planète, mais encore parce que sa situation dans le Canal Beagle en fait l’escale ultime. A presque 55° sud, cela équivaudrait chez nous à Copenhague ou Glasgow. Mais le Gulf Stream n’existe pas dans l’hémisphère sud, et mis à part le « cône austral » de l’Amérique, aucun continent habité n’ose pointer son nez aussi bas. Imaginez d’ailleurs que dans le Pacifique Nord, ce sont les Aléoutiennes et le Kamchatka qui se situent à ces latitudes, et cela tempère aussitôt l’impression que nous nous situons à des latitudes tempérées ! Pourtant, il semble exister un petit microclimat dans le Beagle, qui protège à la fois des vents les plus forts et des pluies torrentielles qui existent à l’ouest de la Terre de Feu.

36 chandelles pour 36 bougies

36 chandelles pour 36 bougies

Merci Yoon pour cette photo épique de Fleur de Sel en plein détroit de Lemaire

8 jours, c’est le temps que nous avons passé à l’Ile des Etats, au bout du monde comme l’a si bien dit Jules Verne. Nous avons profité de la nature vierge qui nous entoure, alors que Fleur de Sel est sagement amarrée par son mouillage et 3 lignes à terre au fond de Puerto Hoppner. De temps en temps, le temps se gâte et le passage d’une dépression fait monter le vent. Quelques rafales font giter le bateau, mais rien de bien méchant, et le lendemain il fait de nouveau beau. Le cycle se répète quelques fois, mais la fenêtre météo n’est jamais bonne pour traverser le détroit de Le Maire, et nous attendons donc, en compagnie d’Intrepid. Oh, cela ne nous déplait pas, car nous en profitons pour travailler sur le bateau, pour aller marcher alentour, ou pour nous initier au Coréen en compagnie de Yoon.

« Doing porridge »

« Doing porridge »

Que ce soit avec une bonne noix de beurre et du sucre brun, ou avec une bonne cuillerée de miel, essayez le porridge ! Et si vous ne l'appréciez que moyennement au petit-déjeuner, essayez le comme goûter-dîner lors d'une soirée d'hiver.

Quel meilleur moment pour vous parler du porridge que maintenant ? Alors que nous sommes en Patagonie, qu’il fait frais et souvent humide, et que les navigations exigent une alimentation qui tient bien au corps, le porridge convient parfaitement. En effet, ce plat d’origine nord-européenne fait partie des petits-déjeuners favoris de l’équipage de Fleur de Sel. Imaginez la scène : il est 5h30, il fait tout juste jour, mais la grisaille ambiante et les 12° dans le bateau n’incitent que modérément à sortir du lit. Encore moins à enfiler son ciré et à attaquer une journée de navigation sous la pluie, particulièrement si la météo annonce 25 nœuds de face… Cuisiner ne sera pas évident avant que l’on ait atteint le mouillage suivant. Autant commencer la journée, donc, avec un bon repas chaud, qui sera prêt en moins de 10 minutes, et qui nous procurera sucres rapides et lents pour tenir le coup !

700 milles en 7 jours

700 milles en 7 jours

Il y a un peu de nervosité dans l’air en quittant la Caleta Horno. Un peu de nervosité et d’excitation. En effet, nous entamons sans doute l’un des tronçons les plus risqués de notre tour d’Amérique du Sud. Le climat y est rude et musclé, les vents d’ouest soufflant souvent avec violence. Il faut ajouter à cela la marée et le courant, phénomènes bien connus, mais qui compliquent un peu la navigation, le marnage atteignant plus de 12 mètres du côté de Santa Cruz et Rio Gallegos, et le courant plus de 8 nœuds à l’entrée du Détroit de Magellan. Mais tout cela n’en serait pas si stressant s’il n’y avait autre chose : l’absence quasi-totale de bon abri tout au long de cette côte déjà inhospitalière. Sur les 700 milles qui séparent la Caleta Horno du Détroit de Le Maire, il n’y a que très peu d’abris, et ce sont de mauvais abris. Dans l’entrée de Puerto Deseado, le moins pire d’entre eux, il y a jusqu’à 6 nœuds de courant. Le mouillage côté ville est exposé aux tempêtes d’ouest et sud-ouest, et le débarquement impose de faire confiance au moteur hors-bord, sans lequel l’annexe et ses infortunés occupants se retrouveraient incapables de rejoindre le rivage ou le bateau. En cas de tempête, donc, nous aurions le choix entre ce type de réjouissance ou un coup de tabac en mer, et c’est pourquoi nous redoutons ce tronçon avec tout le respect qui se doit. Nervosité, donc…

Noël à la Caleta Horno

Noël à la Caleta Horno

Au matin du 18 décembre, Fleur de Sel franchit la grande passe de la Caleta Valdés sous un soleil toujours radieux, mais surtout avec un vent beaucoup plus tranquille, et de secteur nord, comme annoncé, ce qui devrait nous garantir une bonne navigation au portant. Nous saluons encore une fois les manchots de Magellan, les lions de mer, les otaries et les guanacos. Mais voilà, après à peine 5 milles, voici le vent qui tombe et qui nous revient du sud… La météo est au mieux imprécise et souvent incertaine dans ces parages, et il va falloir s’y habituer. Puis, voilà le vent qui revient du nord-ouest en arrivant à l’ouvert du Golfo Nuevo, tant mieux.

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