La tournée des gouverneurs (et autres acolytes) [2]

La tournée des gouverneurs (et autres acolytes) [2]

Au petit jour, Fleur de Sel double le Cape Sorell, du nom du troisième lieutenant-gouverneur de Tasmanie et successeur de Davey. S’ouvrent alors devant nous les portes de l’enfer ! Hells Gates est le nom de l’étroit chenal, large de moins de 100m, qui donne accès au Macquarie Harbour. Nous avons déjà rencontrée plusieurs fois le nom de ce gouverneur de la Nouvelle-Galles-du-Sud, et si on le trouve maintenant en Tasmanie, c’est parce qu’il avait autorité sur le lieutenant-gouverneur de Tasmanie. Le plan d’eau qui porte son nom est le second plus grand d’Australie après Port Philip et il n’a rien à voir ni avec Port Macquarie ni avec Lake Macquarie, tous deux en Nouvelle-Galles-du-Sud. Le courant contraire n’était pas trop fort, nous faisons notre chemin dans le chenal d’accès, mais nous constatons que la visibilité n’est pas bonne, et nous ne voyons donc pas le Mt Sorell qui domine la côte est de cette mer intérieure. Au fur et à mesure que nous progressons vers le sud, l’odeur de fumée s’intensifie, et c’est alors que nous apprenons l’ampleur des incendies qui ont frappé la Tasmanie. Nous venons mouiller sur la côte ouest, dans la Double Cove, entourés d’une belle forêt d’eucalyptus élancés. L’heure du repos a sonné et comme nous captons du réseau mobile pour la première fois depuis 15 jours, les siestes alternent avec les emails, d’autant qu’il nous faut organiser la logistique des colis que nous n’avons pas pu recevoir à Kettering.

Le lendemain, la fumée parait plus dense par moments, mais une jolie brise du nord-ouest vient éclaircir la situation et nous allons alors mouiller devant Sarah Island, l’un des premiers sites pénaux de Tasmanie. C’est ici que les récidivistes étaient envoyés, dans l’une des plus terrible prisons qui soit, située sur une île entourée d’eau froide et noire, et ensuite d’une forêt impénétrable. Il n’en fallait pas plus pour décourager les évasions. Contrairement à ce que croient bon nombre de marins tasmaniens, ce sont en fait les bagnards qui ont baptisé l’entrée Hells Gates, et le nom n’a rien de nautique et ne fait référence ni au fort courant, ni à la houle sauvage, ni aux cailloux dissimulés qui rendaient l’entrée périlleuse, mais bien à l’enfer vers lequel les condamnés étaient envoyés. Tout un programme, et les prisons et tortures de l’époque n’avaient certainement rien à envier aux goulags soviétiques.

On ne distingue plus que Sarah Island, à quelques centaines de mètres, dans la fumée qui a envahi Macquarie Harbour.

Cependant, avant que nous n’ayons le temps de débarquer, nous étions pris dans la fumée à la faveur d’une saute de vent. Ne voyant plus qu’à quelques centaines de mètres, ayant la gorge irritée et des débuts de maux de tête, nous nous sommes demandés que faire. Plus question de visiter l’île, mais poursuivre vers le fond du Macquarie Harbour, ou faire demi-tour vers le village de Strahan tout au nord, ou même encore reprendre la mer ? Où trouver de l’air frais ? Nous avons décidé de tenter le sud, espérant sortir ainsi du gros de la fumée, et alors que nous franchissions la barre de la Gordon River, en repérant les balises au radar, nous nous demandions si nous n’allions pas bientôt devoir faire demi-tour. Pourtant, surgi du brouillard comme un vaisseau-fantôme, le gros bateau-charter Stormbreaker s’y rendait aussi, alors nous avons été rassurés. Et une fois dans la rivière elle-même la situation s’est vite améliorée et nous pouvions bientôt respirer l’oxygène frais produit par les arbres environnants que nous pouvions admirer. La Gordon River se remonte sur plus de 20 milles depuis son embouchure, elle-même à 20 milles de Hells Gates, mais nous avons fait le trajet en plusieurs fois. Le premier jour, nous avons fini par trouver une courbe assez large et peu profonde pour pouvoir mouiller un peu plus en amont que Heritage Landing, où se rendent les catamarans rapides pour touristes, ce qui nous permettait de ne pas être dérangés. Le lendemain nous avons poursuivi jusque là où le fleuve cesse d’être navigable, mouillant dans un banc peu profond juste avant Warners Landing, le troisième jour nous avons redescendu la rivière jusqu’à Heritage Landing, et le dernier nous avons fait la fin du trajet fluvial et nous avons poussé jusqu’au village de Strahan.

La Gordon River est un peu atypique : elle ne porte pas le nom d’un gouverneur ! En fait elle semble avoir été baptisée du nom du propriétaire de la baleinière à bord de laquelle l’explorateur James Kelly a exploré cette région. Mais au-delà de cette anecdote, c’est surtout un véritable bijou, et nous avons ici encore pu découvrir à la fois un environnement unique et parfaire nos connaissances des événements locaux, certains ayant eu jusqu’à des répercussions mondiales. La forêt que nous découvrons ici est époustouflante, nous l’avons dit. Les arbres sont nombreux, majestueux, et la sylve regorge d’espèces inhabituelles pour nous. Il y a l’omniprésent hêtre austral, le nothofagus qui existe aussi en Nouvelle-Zélande et surtout en Patagonie, mais pas dans l’hémisphère nord. D’autres espèces sont endémiques à la Tasmanie ou au sud-est de l’Australie, comme le leatherwood, et le sassafras austral. Et puis il y a surtout le huon pine, un arbre notable non seulement parce que son bois sent bon, est imputrescible, et a une jolie teinte jaune, mais aussi parce que les branches et troncs tombés à terre parviennent à reprendre racine, si bien qu’à la promenade de Heritage Landing nous voyons un specimen ainsi recyclé après être tombé à terre et âgé de plus de 2000 ans. Plus au nord de la Tasmanie, au Mt Read, il existe même un pan de forêt entier qui n’est qu’un seul organisme vieux de plus de 10000 ans !

Magnifique cascade de Sir John Falls, à l’eau couleur thé

Au milieu de cette forêt dont on ne fait qu’évoquer les occupants les plus notables serpente donc une rivière, ou plutôt deux (on vous fait grâce de la courte Sorell River) : dans la Gordon River vient se jeter la Franklin River et ensemble elles constituent le bassin de cette forêt unique, qui fait l’objet du Franklin-Gordon Wild Rivers National Park. Nous avons remonté la Gordon River en annexe, encore deux milles plus haut que là où nous avions mouillé, franchissant un premier niveau de rapides à la limite des possibilités de notre moteur hors-bord, mais faisant demi-tour avant les deuxièmes rapides et surtout avant le point de confluence entre la Gordon et la Franklin. Nous n’avons donc pas vu la Franklin River en soi, mais je ne résiste pas à l’idée de mentionner l’anecdote qui suit, car la beauté de se plonger dans l’histoire de l’Angleterre victorienne, c’est qu’on y trouve des traits d’union a priori improbables. La rivière Franklin, tout comme le village de Franklin que nous avions passé sur la Huon River d’ailleurs, porte le nom, vous l’aurez deviné, d’un lieutenant-gouverneur de Tasmanie ! Le plus surprenant, toutefois, a été de réaliser que ce John Franklin ne fait qu’une seule et même personne avec le célèbre explorateur arctique, celui de l’expédition perdue dans le Passage du Nord-Ouest. De plus, son épouse, Lady Jane Franklin, était elle-même une exploratrice passionnée, tant et si bien que le couple fit plusieurs expéditions en Australie et en Tasmanie – elle fut la première femme européenne à traverser de Hobart à Macquarie Harbour par la terre, et de Sydney à Melbourne par la terre également. Un des catamaran pour touristes du Macquarie Harbour porte le nom de cette femme d’exception, et on comprend pourquoi.

Les Australiens lui ressemblent un peu aujourd’hui, ou tout du moins certains Australiens, de même que beaucoup de Kiwis d’ailleurs. Pour beaucoup, le temps des vacances ne se résume pas à aller à la plage, mais à aller atteindre des endroits reculés et difficilement accessibles, à y camper, randonner, kayaker, etc. Evidemment, il y a bien plus de possibilités pour jouer aux petits (ou aux grands) explorateurs dans un pays énorme, vide et souvent désert comme l’Australie que dans notre vieille Europe densément peuplée et où les véritables zones de nature sauvage sont ridiculement petites et peu nombreuses. Nos peuples ont en effet façonné le paysage depuis des millénaires, ce qui n’est pas le cas en Australie. Ainsi ne nous est-il pas étonnant de rencontrer deux kayakistes, Phil et Debrah, venus passer quelques jours aussi loin dans la Gordon River. Plantant leur tente ici ou là pour la nuit, ils viennent passer leurs vacances dans cette nature vierge, tout comme Kris et Brett à Port Davey, loin de tout réseau mobile, en totale autonomie. Un peu comme nous, certes, mais nous savons à quel point c’est plus facile pour nous, car Fleur de Sel transporte tout et nous propulse sur le fleuve au diesel à la façon d’un camping-car flottant. Eux, au contraire, pagaient à la force de leurs bras et nous sommes assez admiratifs face à ces Australiens aventureux.

Morning Mist, Rock Island Bend - © Peter Dombrovskis / Wikipedia
Morning Mist, Rock Island Bend – © Peter Dombrovskis / Wikipedia

Ils ont de qui tenir, il est vrai, car les rangs des explorateurs australiens sont nombreux (et parfois cocasses). De plus, et plus récemment, le cours de la Gordon River revêt une importance particulière dans le cœur de nombreux Tasmaniens. C’est Phil et Debrah qui nous ont révélé à quel point la foire d’empoigne qui eut lieu ici même fut importante. Pour asseoir sont indépendance énergétique, la Tasmanie construisit dans les années 1970 trois barrages qui inondèrent les actuels Lake Pedder et Lake Gordon. Les défenseurs de cette nature intacte ayant perdu le premier round, ils apprirent aussi beaucoup à cette occasion, si bien que lorsque la commission hydraulique souhaita réitérer au début des années 1980, les choses ne se passèrent plus du tout pareil. Avec une succession de personnalités comme Olegas Truchanas, Peter Dombrovskis et Bob Brown, le mouvement de sauvegarde de la nature était né, et Phil et Debrah nous ont affirmé que pour les Australiens de cette génération, les blocages de machines par des kayaks – qui eurent lieu au niveau de la petite Butler Island que nous avions passée quelques milles avant notre mouillage – furent aussi marquants que les premiers pas de l’homme sur la Lune. Aujourd’hui, chacun se rappelle où il était lorsque ces évènements eurent lieu. Et aujourd’hui encore, le débat concernant l’équilibre à trouver entre développement économique et conservation de l’environnement est le débat majeur dans la société tasmanienne, avec évidemment des partisans d’un déséquilibre total d’un côté ou de l’autre. Mais d’une façon peut-être plus marquante pour l’évolution du débat à l’échelle mondiale, ces affrontements furent en quelque sorte ceux du premier mouvement écologiste au monde, au sens noble et pragmatique du terme. Il suffit d’admirer le Morning Mist, Rock Island Bend de Dombrovskis pour se dire qu’il ne pouvait pas avoir complètement tort.

Cela dit, après cette parenthèse de nature intégrale, le retour à la civilisation est encore relativement facile pour nous, puisqu’à 20 milles de l’embouchure de la Gordon, nous voici amarrés à Strahan, avec eau et électricité à volonté, connexion Internet, boulangerie, supermarché, etc. Nous y retrouvons Thélème et s’ensuivent quelques soirées arrosées. Nous y trouvons aussi la poste et les colis que nous y attendions. On fête le retour à la “civilisation” un jour avec un fish n’chips, le lendemain avec une glace, et surtout avec pléthore de fruits et légumes frais : le dernier avitaillement date de 3 semaines auparavant. Mais on a vite fait le tour de Strahan, avec ses quelques bâtiments un peu style far-west et rénovés pour plaire à Lonely Planet et Trip Advisor. Et comme la météo coopère, nous quittons Macquarie Harbour quelques jours après pour retrouver la houle du large. Le vent est un peu plus favorable cette fois-ci, si bien que nous parvenons sans mal à faire à la voile l’essentiel du trajet. Pendant la nuit, nous apercevons encore au loin les lueurs jaunes-orangées d’incendies. Plus de huit jours après les orages, la Tasmanie brûle toujours, et si on se rappelle que cette île fait presque deux fois la taille de la Suisse, on comprend que les pompiers aient du mal à faire face sur tous les fronts.

Au petit matin nous doublons West Point, pour atteindre avant la mi-journée le Cape Grim, entouré d’une armée d’éoliennes, ce qui n’est pas étonnant vu comme le vent peut souffler dans ces parages. Kris et Brett nous avaient raconté que c’est par ici, au point le plus au nord-ouest de la grande île, que les derniers Aborigènes tasmaniens avaient été rejetés à la mer. Un carnage qui n’est ni pire ni mieux que les exterminations qui ont eu lieu sur le continent, si ce n’est que les Aborigènes tasmaniens ont ainsi été éliminés très systématiquement, ne laissant que très peu d’entre eux aujourd’hui. Leurs chances de survie dans ces eaux étaient encore plus maigres qu’ailleurs, car les courants sont féroces. Venant du sud, il est impossible de concilier le courant portant tout du long, et si nous l’avions avec nous à l’extérieur, ce qui permettait de ne pas contrarier la houle, une fois engagés dans le Hunter Passage, nous venons buter contre un mur ou presque. Grâce à la bonne brise, Fleur de Sel fait 7 nœuds sur l’eau, mais est réduite à une progression de 2 ou 3 nœuds seulement sur le fond ! Il nous faut donc une heure et demie au milieu des tourbillons, vagues et autres marmites pour réussir à nous dégager de la partie la plus étroite de ce chenal qui sépare Hunter Island de la Tasmanie. Si vous nous avez suivis jusqu’ici, vous ne serez donc plus surpris d’apprendre que John Hunter fut le second gouverneur de Nouvelle-Galles-du-Sud, qui comprenait à l’époque la Tasmanie. La Hunter Valley que nous avions visitée au nord de Sydney porte son nom, mais comme il avait encouragé les explorations de Bass et Flinders il était naturel qu’il soit également commémoré en Tasmanie. Nous avons mouillé quelques heures dans Shepherds Bay sur cette île, mais une fois la marée favorable, nous avons ensuite traversé le Hope Channel vers l’autre grande île du coin, Three Hummocks Island. Ensemble, elles forment le groupe Fleurieu, et l’on retrouve donc ici quelques noms français. Nous passons d’ailleurs la nuit dans Coulomb Bay, et non loin sur Hunter Island se trouvent aussi le Cap Keraudren et Cuvier Bay…

La météo ne nous laisse malheureusement pas le loisir d’explorer ces superbes îles, réserves naturelles, bordées de plages immaculées et ponctuées de massifs de granit du plus bel effet. C’est dommage, mais tout comme six semaines auparavant, nous voici de retour dans le Détroit de Bass dont la notoriété n’est plus à faire. A moins que le temps ne soit vraiment tranquille, ce qui n’est pas le cas, il ne faut pas traîner dans les parages. Nous quittons donc la baie dès la première heure afin que le courant soit dans le même sens que le vent durant les six heures que va durer notre sprint de 45 milles jusqu’à Grassy. A midi, nous voilà donc en train d’enchaîner les alignements qui permettent d’entrer dans le seul véritable port de King Island. Cette fois-ci, pensez-vous, l’île honore le souverain et non pas un gouverneur, mais au risque de vous décevoir, et comme un refrain désormais, sachez que Philip Gidley King fut le troisième gouverneur de Nouvelle-Galles-du-Sud… Aujourd’hui, KI, comme elle est parfois surnommée, est une vaste étendue agricole connue et reconnue pour sa viande et ses produits laitiers, fromages en tête. Malheureusement, ici encore, notre escale ne durera pas suffisamment longtemps pour aller explorer cette île tout de même longue de 34 milles. Une fois à l’abri du brise-lame, un pêcheur local nous prête son corps-mort taille XXL afin que l’on puisse laisser Fleur de Sel en toute sécurité. Nous profitons de l’après-midi pour faire un petit tour dans les environs, et pour rejoindre le village de Grassy à pied. On en fait vite le tour, mais les quelques habitants que l’on rencontre sont chaleureux et nous décidons de dîner au pub, ce qui nous permet de goûter au moins un bon steak local. Au retour, de plus, les wallabies sont de sortie et ils sont des dizaines le long de la piste à nous regarder avant de fuir un peu plus loin à notre passage.

Au Cape Wickham, nous faisons nos adieux à King Island et à toute la Tasmanie.

La météo, avec un vent de sud tournant à l’est, semble parfaite pour nous permettre de sortir du détroit et pour poursuivre notre route vers l’ouest. La marée aussi est avec nous, avec un courant parfaitement synchronisé pour permettre une remontée de la côte est. La sortie du port est un peu rude, mais le reste se présente bien jusqu’à ce qu’une fois encore nous nous fassions envelopper dans la fumée. Les incendies brûlent encore à l’heure où je vous écris, dix jours après, et presque 4 semaines après les impacts de foudre initiaux, et ce sont pratiquement 100’000 hectares qui sont partis en fumée au total. Mais ce jour là, donc, alors que le vent tournait, nous nous sommes retrouvés sous le vent de la Tasmanie. La visibilité est tombé à quelques centaines de mètres tout au plus, et rapidement nos gorges ont commencé à être irritées. Pourtant, nous étions à 200km des incendies les plus proches ! Nous avons donc rallumé le radar et viré Councillor Island à moins d’un demi-mille sans jamais la voir. Ce n’est qu’à la faveur de la saute de vent suivante, alors que nous approchions du nord de l’île, que l’air s’est subitement éclairci à notre plus grand soulagement ! Nous avons ainsi pu voir la pointe nord de l’île, le Cape Wickham, pour un ultime adieu à la fois à King Island et à l’état de Tasmanie. Les Australiens affirment que le phare qui trône sur le cap est le plus haut de l’hémisphère sud, et il faut avouer qu’ils adorent dire que ceci ou cela est le “biggest, tallest or largest in the Southern hemisphere”. Rétablissons cependant la vérité, au moins un phare brésilien et deux phare argentins le dépassent largement, et même le Phare Amédée au large de Nouméa culmine à 8m de plus que lui. Néanmoins, avec ses 48m de haut, le phare du Cape Wickham reste le plus haut d’Australie, et du haut de ses collines d’herbe jaune, c’est comme un bel adieu qui nous est proposé.

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