Catégorie : Nouvelle-Calédonie

Fleur de Sel bouge enfin (un peu)

Fleur de Sel bouge enfin (un peu)

Fleur de Sel au mouillage devant l'Ilot Moro

Cela fait plus d’un an que Fleur de Sel est basée à Nouméa. Un an au cours duquel nous n’avons pas donné beaucoup de nouvelles, occupés par le travail et la routine peut-être un peu originale pour les terriens, mais routine néanmoins. Fleur de Sel ne s’était plus vraiment éloignée de Nouméa, atteignant tout juste l’Ilot Mato ou l’Ile Ouen à l’occasion d’un week-end prolongé.

Bonne année avec June en janvier !

Bonne année avec June en janvier !

Faisons les présentations : voici June !

Bien que nous ayons déjà adressé nos meilleurs vœux aux lecteurs de nos lettres du bord, nous profitons que le mois de janvier ne soit pas encore terminé pour vous souhaiter à tous une bonne année 2014.

2013 s’est terminée pour nous sous un grand soleil, tout d’abord avec une rapide escapade de deux jours à peine à Noël. Nous avons profité du confort de l’Hôtel Tiéti à Poindimié, au bord de la plage. Et le 25 décembre, pour nous remettre du bon repas de fête, nous avons fait le tour de la superbe vallée de la Tchamba. C’est Miss Twinguette qui a vaillamment franchi une demi-douzaine de gués (heureusement le temps était sec) pour nous permettre d’admirer les paysages bucoliques de cette vallée reculée de la côte est. Un régal pour les yeux. C’était notre deuxième équipée dans le Nord, après un week-end début décembre dans la région de Koumac. Nous y avions atteint Boat Pass, le canal qui marque l’extrémité de la Grande-Terre, et qui la sépare de quelques îlots du Grand Nord.

C’est dans la boîte !

C’est dans la boîte !

Fleur de Sel sur corps-mort en baie de l'Orphelinat

Et voilà, nous sommes retournés dans la routine (ou presque) et nous avons donc moins de temps pour vous donner des nouvelles et moins de nouvelles intéressantes également. Mille excuses à tous ceux qui se désolent de ne pas en recevoir autant qu’auparavant.

Tout d’abord, ce qui devait arriver, arriva : notre petite Fleur de Sel a du quitter sa confortable place de marina le week-end passé. Eh oui, il manquerait quelques centaines de places de marina au moins autour de Nouméa. La logistique pour Nicolas en devient d’autant plus complexe, surtout quand il part au travail, mais il gère. Il a mis les habits de travail dans la voiture pour ne pas devoir les transporter en annexe tous les jours et pour être le plus présentable possible au bureau. De plus, maintenant il faut qu’il économise l’eau, car même si on peut aller au ponton de Port Moselle pour faire le plein au besoin, cela prend du temps. Du coup, avec l’annexe, il bidonne aussi quelques litres d’eau de temps en temps, histoire de tenir le plus longtemps possible. Et enfin, nous devons de nouveau être indépendants au niveau électrique, donc surveiller notre consommation et ce que produisent les panneaux solaires et l’éolienne.

La bonne chose, c’est que les voisins seront un peu moins proches. Entre autres, nous avons déjà eu droit au concert d’harmonica à quatre heures du matin, que nous n’avons pas vraiment apprécié. Il y a aussi eu la visite d’un chat du ponton, qui a débarqué dans le lit en pleine nuit. Et les réveils à six heures du matin les dimanches par le chanteur mal accordé du marché à côté de port Moselle ne nous manqueront pas non plus.

Miss Twinguette

Miss Twinguette

Miss Twinguette 2013 !

Après avoir commencé à travailler, et donc décidé de nous installer, il a fallu entamer de nouvelles recherches. Car il est difficile de vivre à Nouméa sans voiture, même si l’on est situé en centre-ville et que l’on peut aller au bureau à pied. Rien que pour les courses, trouver une voiture fait sens, car d’une part on est vite limités à ce qu’on peut porter, d’autre part, on est également borné aux supermarchés les plus proches, et enfin cela évite d’emprunter la voiture de quelqu’un d’autre lorsqu’on doit faire un plus gros plein. De plus, pour sortir de Nouméa, et même s’il existe quelques liaisons par bus, la plupart des endroits sont inaccessibles sans son propre moyen de transport. Nous avons donc commencé notre recherche…

Place, place !

Place, place !

Deux mois déjà que nous vous avons laissés sans nouvelles ! Fleur de Sel n’a pas beaucoup bougé, puisque nous nous installons progressivement dans un mode de vie plus « commun ». Et pourtant, au milieu des obligations terriennes et des démarches multiples, nous avons cependant réussi à nous éclipser par deux fois avant le week-end passé. Un première fois à l’Ilot Maître fin juin, pour sortir de Nouméa et prendre un peu l’air juste en face. Et puis surtout fin juillet, un petit week-end à l’Ile Bailly.

Atterrissage calédonien

Atterrissage calédonien

Une traversée sans trop d’histoires, un long silence radio, un retour sur le Caillou, mais que se passe-t-il à bord de Fleur de Sel ? Nous vous l’avions laissé entendre à demi-mots, dès lors que nous avions chamboulé notre programme en Nouvelle-Zélande, nous avons quelque peu revu nos objectifs pour ces prochains mois. Plutôt que de reprendre notre voyage à grande vitesse et d’enchaîner les longues navigations, un projet tout autre est venu s’immiscer dans notre voyage…

Dix jours sur la route des moutons

Dix jours sur la route des moutons

La journée a commencé tôt : le vent a soufflé fort cette nuit et depuis qu’il a tourné vers le S, la Baie de Kanuméra où nous sommes mouillés n’est plus aussi bien protégée. Encore un coup d’œil (prolongé) aux prévisions météo et notre décision de la veille est confirmée. On se lance. Il faut se motiver pour partir alors qu’on voit la houle briser avec vigueur sur le récif et qu’on n’a pas beaucoup fermé l’œil de la nuit… Derniers rangements, nettoyage, cuisine pour préparer quelques plats d’avance. Dégonflage de l’annexe et rangement du moteur hors-bord, une petite sieste, un dernier bain et une bonne toilette. En milieu d’après-midi, juste après l’arrivée du dernier fichier GRIB, on lève l’ancre, exactement deux mois après être arrivés en Nouvelle-Calédonie.

Attente côté sud

Attente côté sud

Il y a mille et un trésors à découvrir le long de la soixantaine de milles qui séparent l’Ile des Pins de Nouméa. Et comme la météo ne semble pas nous donner de signes nous intimant de nous presser à partir pour la Nouvelle-Zélande, nous profitons des conditions idylliques pour traîner en chemin. L’ambiance est un peu à la fin des grandes vacances, et nous en profitons donc encore au maximum pendant les derniers jours de notre séjour calédonien. Notre premier arrêt sera en Baie du Prony, que nous atteignons après une quarantaine de milles de portant dans un lagon animé par un vent juste suffisant pour nous pousser, sans trop nous secouer. En fin de journée, nous franchissons donc la passe qui nous fait entrer dans cette gigantesque baie du sud de la Grande Terre. On y trouve de tout : aussi bien un grand complexe minier où viennent charger les cargos que des parcs naturels qui protègent la flore et la faune terrestres et marines.

En terre Kunié

En terre Kunié

Tant qu’à avoir gagné au vent, nous atterrissons à l’Ile des Pins directement sur la côte est – celle exposée aux alizés. Il est 6h lorsque nous approchons des récifs qui gardent l’entrée de la Baie d’Oro, mais j’attends encore un peu avant de tirer Heidi du lit, car elle m’a repassé le quart peu de temps auparavant. Ca laissera aussi le temps au soleil de monter, histoire d’avoir une lumière un peu meilleure pour entrer dans cette baie très vaguement hydrographiée. Je me fais d’ailleurs quelques frayeurs en tournant en rond pendant ce temps, puisque par endroits, les fonds remontent sans crier gare de 25m à 3m ! Ca donne toujours des hauts-le-cœur d’avoir du corail visible très distinctement juste sous la coque (mais bien-sûr invisible à distance…)

Les joyaux de la couronne

Les joyaux de la couronne

Etrangement, rapidement après être arrivés en Nouvelle-Calédonie, nous nous sommes précipités dans les îles. La Grande-Terre en est une, assurément, mais vu ses dimensions elle prendrait presque des allures de continent, surtout pour nous qui naviguons dans le Pacifique depuis plus d’un an maintenant. La Grande-Terre, plus longue que la Suisse ou la Belgique, est de très loin la plus grande île que nous avons vue depuis que nous avons quitté les côtes chiliennes… Faut-il y voir quelque besoin inconscient de renouer avec ce qui nous est devenu familier, c’est possible. Mais c’est surtout pour découvrir quelques petits bijoux que nous avons décidé de faire un tour aux Iles Loyauté et à l’Ile des Pins.