Revoir l’Ecosse…

Revoir l’Ecosse…

Le pont qui mène au château d'Eilean Donan

L’atterrissage eut lieu de nuit. Le Butt of Lewis sera donc resté caché dans la pénombre, ne daignant nous montrer que le faisceau de son phare, très pratique au demeurant. Ce n’est qu’un peu plus loin que le jour a pointé le bout de son nez. Mais déjà depuis la veille au soir, on se sentait en Ecosse. Il a suffit d’une voix, d’un accent, à la VHF. Le bulletin météo diffusé par Stornoway Coastguard nous fait bien sourire, et en l’entendant, on se serait presque crus à la maison. Effectivement, en approchant de Stornoway, la plus importante ville des Hébrides Extérieures, nous reconnaissions baies, pointes, phares et jetées, pour y être passés l’année dernière sur notre route vers le nord. C’est la première fois que nous croisons notre route, que nous revenons quelque part, et c’est un peu une parenthèse que nous fermons. La parenthèse du nord, de la Scandinavie, des peuples, terres et mers nordiques.

Loin de tout, le courant passe

Loin de tout, le courant passe

Le célèbre poisson féroïen…

Les Iles Féroé ne sont pas à proprement parler un archipel perdu. Elles sont tout juste un peu reculées, si l’on compare à d’autres cas plus extrêmes, comme Tristan da Cunha ou Pitcairn, dont les communautés vivent véritablement en autarcie. Cela dit, le sentiment que laisse cet archipel attachant est tout de même empreint d’un peu d’isolement, même si les Féroiens sont loins d’être seuls. Tout d’abord ils sont plus de 48’000 ! La population d’une jolie ville, tout de même. Mais en plus, ils ont de vrais voisins. Les Ecossais tout d’abord, les plus proches physiquement (à peine 200 milles les séparent, soit 350 km), même si les Hébrides, les Orkney et les Shetland, les trois archipels les plus proches, ne sont guère plus peuplés. Mais aussi les Islandais, qui sont eux aussi d’origine nordique, et dont la langue est proche du féroïen.

Retour vers l’océan

Retour vers l’océan

Le port de Tórshavn, est un abri bienvenu, et tout à fait charmant qui plus est !

A plus d’un titre, depuis que nous avons quitté les Lofoten, nous sommes revenus vers l’océan. Bien évidemment, ces îles, ainsi que la côte norvégienne dans son ensemble, sont elles aussi bordées par la Mer de Norvège. Mais à force de naviguer dans le skjærgård (chenaux protégés entre fjords et îlots), on en oublierait presque que l’océan mène sa vie juste à côté. On sent parfois la houle, lorsqu’on franchit un passage un peu plus ouvert, mais cela ne dure pas. On subit de temps en temps une petite dépression avec sa pluie et son vent, mais elles sont très atténuées. Et au final, nous avons découvert la Norvège dans une atmosphère beaucoup plus continentale qu’océanique : le vent d’est apporte la chaleur terrestre, et assure le plus souvent un temps étonnemment clément. Mis à part deux ou trois jours seulement où l’eau était animée par les vagues, nous avons surtout évolué sur de l’eau plate, ce qui assure des conditions de navigation optimales.

Faux départ

Faux départ

Aperçu reçu en mer par fax BLU du monstre avec lequel nous n'avons aucune envie de flirter, même à distance...

Nous étions lancés. Quittée la petite île de Væroy vers 22h avec un bon vent portant, destination les Iles Féroé à environ 600 milles nautiques au sud-ouest. Le soleil offrait son spectacle de feu en déclinant doucement pour se lever sur les Lofoten 3h30 après son coucher, juste alors que nous passions la drôle d’île de Røst : les lumières des habitations se distinguent au raz de l’eau, ainsi qu’une énorme antenne radar, mais plus au sud des falaises sortent de l’eau qui nous rappellent que nous sommes à la porte de sortie des Lofoten.

Lofoten, 68° Nord

Lofoten, 68° Nord

Sur Moskenesøy, la randonnée se termine les pieds dans l'Arctique

12 jours, 10 étapes, 5 îles, 68°30’N, 10°C, 186 milles et 27km. Voilà comment on pourrait résumer crûment notre visite aux Lofoten. Nous y aurons passé près de 2 semaines (qui ne sont pas encore tout à fait terminées), depuis notre arrivée dans la nuit du 18 au 19 juillet. Pendant cette période, nous aurons fait 10 étapes, pour visiter les 5 îles principales des Lofoten : Austvågøy, Vestvågøy, Flakstadøy, Moskenesøy, et Værøy. Chacune différente des autres, mais toutes séparées du continent par le très large Vestfjord (20 à 40 milles). Notre voyage nous aura mené à 68°30’N, là où se terminent déjà les Lofoten. C’est alors qu’elles cèdent la place aux Vesterålen, leurs cousines du nord-est, qui mériteraient elles aussi une visite. Mais il faut bien faire demi-tour un jour, puisque notre objectif était d’aller aux Lofoten. Laissant de côté d’autres paysages encore certainement somptueux, Fleur de Sel a pointé son étrave vers le sud-ouest.

Nouvelles photos d’Ecosse

Nouvelles photos d’Ecosse

Nous sommes toujours aux Lofoten, et pour vous faire patienter à propos de ces superbes îles, je vous propose un retour en arrière. L’image arrive après le son, mais nous avons enfin mis en ligne nos photos d’Ecosse !

Impressions norvégiennes

Impressions norvégiennes

Nous voici arrivés aux îles Lofoten, un petit monde en soi. Situées à quelque distance de la côte norvégienne proprement dites, nous comptons explorer l’archipel deux semaines environ, avant de continuer notre périple. Mais la petite traversée du Vestfjord, qui mène aux Lofoten en nous éloignant du continent est peut-être aussi l’occasion de prendre du recul sur notre parcours norvégien. Voici, au travers de notre petite lorgnette, et de façon totalement subjective, nos impressions sur la Norvège et les Norvégiens. Bien entendu, cela n’engage que nous, et n’a aucune prétention d’exactitude ou de véracité…

Montée rapide vers le Cercle Polaire

Montée rapide vers le Cercle Polaire

Le Cercle Polaire : du vent avant, plus de vent après ! :-)

Ces derniers jours, nous n’avons pas chômé : plus de 300 milles parcourus en 10 jours, en naviguant tous les jours, et 3° gagnés, malheureusement pas en température, mais en latitude nord. En effet, notre objectif était d’allonger la foulée le long de la partie centrale de la côte norvégienne. Les fjords y sont nombreux, mais moins profonds et moins encaissés qu’au sud-ouest, et le paysage s’admire surtout comme un film qui se déroule devant nos yeux. Quelques étapes intéressantes jalonnent le parcours, mais nous ne nous sommes arrêtés que rapidement aux principales, voulant arriver aux Lofoten sans trop tarder, car la saison avance vite.

Navtex, le télex en navigation

Navtex, le télex en navigation

Bulletin météo norvégien reçu sur notre Navtex, reconnaissable aux deux lettres N et E.

Dans la série des moyens de communication, nous vous présentons aujourd’hui le deuxième de nos fidèles compagnons. Après la VHF, voici le Navtex, contraction de Navigational Telex. C’est un appareil très spécialisé (mais nous le présentons justement pour ceux qui n’y connaissent rien) et unidirectionnel (réception seulement). A bord, nous l’utilisons surtout pour obtenir les prévisions météo.

Caprices d’anticyclone sur la route du Nord

Caprices d’anticyclone sur la route du Nord

Stavkirke de Kvernes

Notre problème mécanique ne nous a pas beaucoup retardés, puisque le vent était aux abonnés absents. Insaisissable, il l’a été pendant plusieurs jours, un anticyclone ayant choisi la côte ouest scandinave pour nicher. Une fois le moteur réparé, nous avons donc remis le cap au nord-est, en zig-zagant au gré du vent. Faible souvent, contraire quasi-systématiquement, et parfois s’évanouissant… Nous avons tiré des bords, et testé notre moteur avec sa jeunesse retrouvée. Tout semble marcher correctement, mais notre anticyclone s’était mis en tête de nous montrer tout ce dont il est capable. En effet, anticyclone ne rime pas toujours avec beau temps ensoleillé et paisible…