“J’ai rêvé d’une rivière…”

“J’ai rêvé d’une rivière…”

C’est tout fin mai que nous sommes arrivés dans l’archipel des Iles du Cap-Vert. Nous souhaitions y passer un bon moment, histoire d’avoir le temps de nous imprégner de l’atmosphère, du mode de vie et du climat de ce “petit pays”. La citation n’est pas de nous, mais de Cesaria Evora, la plus célèbre ambassadrice de cette nation encore jeune, mais elle reflète bien nos premières impressions. Nous sommes assez tard en saison, et afin de ne pas s’attarder, il nous faudra partir autour de début juillet au plus tard. En dix jours, nous avons donc déjà fait escale dans 3 iles, ce qui est beaucoup, nous donnant à peine le temps de découvrir en survolant.

C’est sur l’île de Sal que nous avons atterri, dans le gros village de Palmeira. Bien protégés des vents de nord-est par la jetée en cours de prolongation, nous passerons 3 jours dans notre premier mouillage capverdien. Première constatation, évidente, certes, mais il fait chaud ! Malgré la mer qui tempère les ardeurs solaires, malgré le vent qui souffle parfois de manière soutenue, parfois à bout de souffle, dans l’après-midi la température monte à 30° dans le bateau. On adopte donc tout de suite la configuration tropicale, avec rideaux fermés, taud de soleil à poste, panneaux et hublots ouverts… La chaleur est d’autant plus sensible qu’il fait bien plus humide que ce à quoi nous nous attendions (70% en moyenne).

Paradoxalement, deuxième constat presque évident lui aussi, déjà avant d’avoir jeté l’ancre : il fait sec ! La végétation est inexistante, sauf en quelques endroits un peu plus favorisés, où poussent quelques arbustes, voire quelques arbres. Rien de luxuriant, non, c’est certain. Tout juste quelques végétaux bien acclimatés, qui savent drainer la moindre nappe souterraine ou capter l’humidité atmosphérique, histoire de tenir plusieurs mois (ou années !) entre deux averses.

Centre-ville d'Espargos (Ile de Sal)
Centre-ville d’Espargos (Ile de Sal)

Le village, lui, est relativement coloré, bien que désordonné. De nombreux bâtiments ne sont pas achevés, tandis que d’autres sont plus proprets. On voit de tout le long des rues pavées, mais de manière générale, et même si les déchets sont parfois laissés à l’abandon, on relève un certain souci de coquetterie. Tout comme chez les femmes, d’ailleurs. Particulièrement le dimanche, mais aussi les autres jours, elles sont nombreuses à être impeccablement coiffées, soigneusement vêtues, comme pour ne pas dénoter avec leur élégance naturelle de métisses. Celles qui vendent leurs marchandises au marché ou qui rapportent leurs provisions à la maison portent souvent le tout dans une bassine posée sur la tête dans un équilibre impeccable, devant lequel nous restons admiratifs.

Et puis il y a la musique. On était prévenus, c’est certain, mais c’est vrai qu’ils vivent avec la musique ! Le vendredi soir, tout le samedi et tout le dimanche, nous aurons droit à un mix de rythmes mondiaux et de mélodies locales, enveloppant le village jusque tard dans la nuit. Les vieux se promènent leur poste radio miniature à la main, que trahit tout juste l’antenne déployée. Les plus jeunes sont attroupés autour d’un portable, dont la fonction lecteur mp3 est de loin plus utilisée que la fonction téléphone !

A Palmeira, nous nous sommes aussi occupés de formalités et d’intendance. Passage au poste de police, pour obtenir le tampon d’entrée dans le pays. Puis au bureau du port pour les formalités d’entrée de notre bateau. Obtenir des visas à l’avance n’était pas nécessaire, nous dit-on. Ca l’est si on débarque d’un avion, mais pas d’un bateau. Mais nous préférions être certains d’être en règle, au cas où. Le charmant capitaine du port nous règle les formalités en deux temps trois mouvements, et nous voilà libres de poursuivre notre tour dans les îles, munis de notre laisser-passer jusqu’au prochain port. Il nous faudra aller à Espargos en prenant notre premier aluguer pour aller à la banque trouver des escudos capverdiens. On en profite pour faire quelques achats de produits frais.

Et puis nous profitons de la présence d’une usine à gaz juste à côté du bateau pour essayer de refaire le plein de notre première bouteille, qui est presque vide. C’est qu’il n’est pas facile de remplir une bouteille française de butane hors de France, alors nous souhaitons le faire dès que c’est possible. Déjà qu’en Europe du Nord, nous nous étions rationnés afin de pouvoir tenir jusqu’au retour en France avec notre stock de bouteilles.
Pour l’anecdote, voici les détails de la manipulation.

Une véritable usine à gaz !
Une véritable usine à gaz !
  1. Sortir la bouteille du coffre, en devant bien entendu vider tout ce qui est par-dessus et qui empêche d’y accéder.
  2. Ramer jusqu’à terre avec la bouteille vide dans l’annexe, le chapeau sur la tête et les lunettes de soleil sur le nez car il est 14h30 et le soleil tape violemment.
  3. Porter la bouteille quelques centaines de mètres jusqu’à l’entrée de l’usine à gaz, après avoir tiré l’annexe au sec sur la plage de sable noir, plus haut que le niveau de la marée haute.
  4. Sonner plusieurs fois jusqu’à ce que quelqu’un finisse par arriver, et ne me laisse rentrer qu’après avoir vérifié que je n’ai pas de téléphone portable sur moi (danger d’explosion oblige !)
  5. Expliquer que j’ai une bouteille vide que je souhaiterais remplir. Regard désolé du préposé : on ne fait pas les bouteilles avec ces embouts-là.
  6. Sortir l’adaptateur haute pression (sans détendeur), acheté en France avant de partir, et expliquer que j’ai de quoi faire une connexion “universelle” (filetage européen). Plus de regard désolé, on peut y aller.
  7. Entrer dans le bureau de l’usine et réexpliquer que… . Désolé, on n’a pas cet embout là (zut !), mais Carlos a l’adaptateur qu’il vous faut (youpi !). Reste juste à trouver Carlos…
  8. Ressortir de l’usine, direction le village, derrière un “garage” (en fait une casse avec quelques tas de ferraille rouillées), et sonner chez Carlos, là où c’est écrit en allemand “Trans-Ocean Stützpunkt” (!)
  9. Expliquer à Carlos (vraisemblablement plutôt Karl) ce que je recherche en lui montrant mon adaptateur. Aucune chance me dit-il, ça ne marchera pas. J’insiste, on essaie, et ça marche. Je peux l’emprunter ? Merci !
  10. Retourner à l’usiner à gaz avec mon trophée. Je ressonne, je réexplique, on me remmène au bureau, etc.
  11. Confier ma bouteille à l’ouvrier qui l’emmène, pendant qu’un autre me prépare la facture, et régler un montant très modique. Ouf tout s’arrange.
  12. Récupérer ma bouteille. Ah non, on me fait signe d’attendre. Discussion entre l’ouvrier et son chef.
  13. Apprendre du chef que mon adaptateur a l’air de poser problème : il serait en sens unique ! Démonstration sans appel en soufflant dedans. Saleté de sécurités pour empêcher les gens de re-remplir leur bouteille…
  14. Regarder, l’air consterné, le chef m’expliquer que c’est cette valve là qui pose problème. Vous voyez, juste là. Ah, mais donc ça veut dire que si je l’enlève… Bricolage avec un stylo bille pour la sortir.
  15. Réessayer de souffler dedans dans les deux sens. Ca marche. L’ouvrier repart avec la bouteille. Je n’y croirai que lorsque je la verrai pleine et bien lourde.
  16. Récupérer la bouteille qui dégouline de condensation. Ca a l’air bon, elle pèse 6 kg de plus, c’est parfait. Ouf ! Merci merci, salutations chaleureuses.
  17. Déposer la bouteille pleine dans l’annexe qui attend toujours sur la plage, puis refaire le circuit en sens inverse, en passant chez Carlos pour lui rendre son adaptateur (c’est le seul de tout le Cap-Vert me dit-il).
  18. Ramer au retour vers le bateau, avec le vent dans le dos c’est plus facile.
  19. Reconnecter la bouteille, allumer les robinets de sécurité, et regarder l’air heureux les douces flammes bleues sortir des brûleurs de la gazinière que l’on allume.

Lorsque vous ferez cuire des pâtes ce soir, sur votre plaque de cuisson, vous penserez à nous, en vous disant qu’il vous suffit de tourner le bouton pour que ça chauffe 🙂 En voyage c’est parfois un peu plus compliqué. Et encore, là c’était la partie facile, avec remplissage direct de la bouteille à l’usine. Pas (encore) de transvasage de butane par gravité entre deux bouteilles !

Le désert en mer, ou presque
Le désert en mer, ou presque

Après Sal, c’est à Boa Vista que nous avons été, un jour où le vent avait malheureusement décidé de jouer les filles de l’air. Traversée un peu longuette sous un soleil de plomb, et pas un poisson qui mord. Mais la plage que nous découvrons en soirée est superbe. On mouille entre l’îlot de Sal Rei et le village du même nom, derrière un récif qui interdit le passage. En fait, avec l’annexe, on a l’impression que ça passerait avec nos 1m de tirant d’eau. Mais on n’essaiera pas : pour aller au village, c’est un peu long c’est sûr, mais nous sommes bien tranquilles, tous seuls au mouillage entourés de turquoise et d’une couronne de sable blanc au loin. Le village est moins attrayant que Palmeira, et on ne s’éternise pas. Pour la balade du lendemain, nous préférons atterrir sur la plage avec l’annexe, pour aller explorer les vastes étendues de dunes, à la végétation surprenante. Mais qu’est-ce-que ce petit oiseau rose ? Ah, c’est une sauterelle ! Dans ce cas, elle est grosse, et non pas petite ! Il y a plein dans certains arbres, et on comprend que de tels insectes puissent être véritablement catastrophiques en essaims. La dernière balade ne sera pas sur Boa Vista, mais sur l’îlot de Sal Rei. Finalement décevant, parce qu’il n’y a pas grand chose à part un petit fort en ruines, et parce que l’île semble être la poubelle du coin. Dommage qu’elle soit si sale car elle a l’air sympathique cela mis à part.

Une jolie sauterelle rose
Une jolie sauterelle rose

La couleur de l’eau au mouillage de Sal Rei est tout simplement magique, et appelle à la baignade. Mais l’eau n’est pas si transparente que ça, et nous n’apercevons qu’un poisson. Nous profitons donc de nos bains rafraîchissants pour nettoyer la coque. Eh oui, un bateau c’est de l’entretien. Et même avec un antifouling tout neuf, ça se salit vite sous ces latitudes ! En deux fois, apnée après apnée, nous frottons la coque à l’éponge, pour détacher les micro-algues qui viennent s’installer sur la coque, ainsi que les embryons de mollusques plus gros. Il en reste encore un peu à faire, mais plus le courage, ce sera pour une autre fois.

Pour l’heure, nous virons le mouillage en fin d’après-midi, cap à l’ouest, une fois n’est pas coutume. Rallier São Nicolau de jour signifierait probablement arriver à la tombée du jour, et nous préférons y voir clair pour jeter l’ancre. Et puis naviguer de nuit permet de naviguer au frais… Un long nuage bien noir suscite bien des interrogations. Va-t-on avoir droit à un grain ? Ca n’est pas la pluie qui nous dérangerait, au contraire. Ca rincerait le bateau qui est couvert d’un mélange de sel et de sable, impossible à nettoyer quand on surveille sa consommation d’eau douce. Il faut juste réduire la voile si c’est pour nous. Mais non, il n’y aura pas d’averse. Le lendemain, c’est au lever du soleil que nous commençons à longer São Nicolau. Très montagneuse, l’île propose un changement de paysage bienvenu rapport à Sal et Boa Vista qui étaient en grande partie plates et arides. Ici c’est très accidenté et … aride (invariablement). L’arrivée a lieu dans l’après-midi au mouillage de Tarrafal.

Heureux d'avoir atteint le sommet en plein soleil !
Heureux d’avoir atteint le sommet en plein soleil !

Samedi et dimanche, la petite bourgade a l’air plutôt calme, surtout lorsque le soleil l’écrase pendant les heures chaudes. Nous en profiterons alors pour prendre de l’altitude et aller nous rafraîchir, en grimpant au Monte Gordo, point culminant de l’île. Nous prenons un aluguer, le transport en commun local. C’est un mini-van ou un pickup dans lequel se serrent les passagers. Le chauffeur part quand c’est plein. Et s’il a un peu du mal à remplir son véhicule, il fait trois fois le tour du village pour trouver des candidats aux places libres. Il nous dépose à Cachaço, le village le plus “frais” de l’île, et nous attaquons l’ascension sous le cagnard. Après une montée un peu rude, nous admirons alors le splendide panorama. Au sud, un paysage qui serait lunaire s’il était en teintes de gris au lieu des teintes ocre, rouge, ou marron sans plante qui vive ou presque, et Tarrafal dans une anse à peine plus protégée que les autres. Au nord, le contraste est saisissant : de la verdure, des arbres, des plantes, des cultures même ! C’est au milieu de ces cultures puis des arbres que nous avons fait l’ascension, mais le contraste prend toute son ampleur vu du sommet. Au-delà de l’ocre, c’est le bleu de la mer. Et au-delà du vert, c’est le blanc des nuages. Car telle est la raison : sur le versant nord, exposé aux alizés, l’humidité se condense et ces vallées reçoivent un peu de pluie, tandis que le versant sud ne doit jamais en voir ou presque. Emportés par l’espoir de trouver un peu d’eau du côté nord de l’île, nous avions même pris une petite fiole de shampooing, au cas où. “J’ai rêvé d’une rivière” dit Heidi, “une vraie, avec de l’eau !” Mais s’il y a de la verdure côté nord, pas l’ombre d’une goutte, pas de quoi se rafraîchir, encore moins de quoi se laver. De ce côté de l’île aussi, les fontaines municipales portent des slogans rappelant la rareté de cette ressource : Sem agua, não ha vida. Afin de rassurer les narines sensibles, sachez cependant que nous nous lavons dans l’eau de mer et en nous rinçant avec l’eau douce de nos réservoirs !

Ce pêcheur est venu nous proposer de délicieux poissons !
Ce pêcheur est venu nous proposer de délicieux poissons !

De retour à Cachaço, en attendant l’aluguer du retour, nous essayons de discuter un peu avec quelques personnes. Mais la compréhension n’est pas toujours au rendez-vous. Notre portugais est encore très limité, et qui plus est, on parle plus volontiers kriolou ici que portugais. Cette dernière est la langue officielle de l’administration, et de l’ex-puissance coloniale. Mais le kriolou, c’est la langue créole, un mélange de portugais et de langues africaines, un héritage de l’esclavagisme qui a fait l’histoire du “petit pays”. Et pour être honnête, nous n’y comprenons vraiment rien ! Dans la discussion, on parvient à saisir qu’une telle a passé un mois au Luxembourg et qu’elle a visité Paris, que tel autre est fan de Benfica et d’Arsenal.

Ca aide de connaître les noms des clubs de foot. Car si la passion première est la musique, l’autre passion c’est le foot. Dans chaque village, on entend des coups de sifflet régulièrement et tout au long de la journée. Visiblement les matchs se succèdent sur des terrains dont il est inutile de préciser qu’ils n’ont pas un brin de gazon. Les buts sont souvent bricolés avec des morceaux de bois ficelés les uns aux autres. Mais la ferveur, elle, est invraisemblable. Et avec la Coupe du Monde, on peut imaginer que ça sera encore plus intense. A ce moment-là, nous serons certainement un peu plus loin, dans les îles de Santo Antão, de São Vicente et de Brava, que nous souhaitons encore visiter avant de nous élancer pour le grand saut.

2 Replies to ““J’ai rêvé d’une rivière…””

  1. @ Philippe Lagarrigue :
    Nous avions à bord des “Cube” de Butagaz, et nous avions pris la précaution d’emporter, avant de partir de France, non seulement les détendeurs nécessaires au butane et au propane, mais aussi un “adaptateur” qui n’est donc pas un détendeur. Nous l’avions acheté sur un site de camping-car, mais je vois qu’on le trouve à peu près partout en ligne en cherchant “adaptateur cube butagaz”, et peut-être aussi directement en magasin de bricolage ? Cet adaptateur est muni d’une valve anti-retour, qui permet donc au gaz de sortir de la bouteille mais pas d’y rentrer. Un peu de bricolage (celui décrit ici au stylo-bille !) nous a permis d’enlever cette valve de sécurité. Avec cet adaptateur, le cube possède désormais le même filetage qu’une bouteille française classique.
    La difficulté est ensuite, selon le pays où l’on se trouve, de passer de ce filetage français à celui du pays – ou au filetage américain qui est très répandu dans le monde. On trouve, parfois, en ligne, des jeux d’adaptateurs pour ce faire, mais non seulement nous ne savions pas exactement à quoi nous en tenir, mais en plus nous n’avions pas réussi à trouver ce qu’il nous fallait. Nous sommes donc partis en nous disant qu’on verrait plus loin, et l’occasion s’est présentée en Uruguay : le shipchandler de Piriapolis connaissait très bien son affaire et avait déjà fait fabriquer (par un tourneur local) des jeux d’adaptateurs pour d’autres voiliers. Nous avons donc sauté sur l’occasion et nous lui avons demandé la même chose. Nous en avons eu pour environ 70 USD, mais cela nous a servi ensuite partout autour de la planète – du moins à condition qu’il soit autorisé localement de remplir les bouteilles étrangères (ce qui n’est le cas ni en NZ ni en Australie, où il faut trouver d’autres solutions… voir https://belle-isle.eu/2016/06/la-plus-inhospitaliere-des-cotes-2-ningaloo-reef-pilbara-et-broome/)

  2. Bonjour Nicolas,
    Je suis entrain de lire tous tes récits (interressants et instructifs) afin de récolter le + d’info possible pour mon TDM dans 2 ans et demi.
    Tu écris : “Sortir l’adaptateur haute pression (sans détendeur), acheté en France avant de partir, et expliquer que j’ai de quoi faire une connexion « universelle » (filetage européen). Plus de regard désolé, on peut y aller.”
    Peux-tu s’il te plaît me donner + de détails et de conseils concernant les adaptateurs à avoir, où se les procurer pour quels pays du monde ?
    Merci d’avance et à+
    Philippe de Mikeno

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