Chaud dessus pour de nouveaux dessous !
Cela fait deux semaines et demies que nous avons regagné Tahiti, et toujours aucune nouvelle.
Nous pourrions parler du voyage, qui a duré une petite quarantaine d’heures, dont 11h de vol entre Paris et Los Angeles, 10h d’escale dans la cité des anges, et de nouveau 9h de vol jusqu’à Papeete. Mais nous sommes habitués à voyager longuement et lentement, et tout s’est bien passé, la longue halte intermédiaire nous permettant de nous dégourdir les jambes en allant nous balader sur le Santa Monica Pier, de respirer un peu d’air frais face au Pacifique, et de passer plus facilement le décalage horaire de 11 heures. Tout s’est bien passé, même concernant nos 80 kilos de bagages (dont beaucoup de matériel pour le bateau), car nous avons eu l’oeil vif et le poil alerte à Los Angeles. Contrairement à ce qui s’était passé à l’aller, nos sacs, pourtant enregistrés directement jusqu’à Papeete, sont ressortis sur le tapis roulant, et il a fallu les passer à la douane américaine avant de les réenregistrer.
Nous pourrions parler du temps qu’il fait, entre 26° en fin de nuit et 31° l’après-midi (à l’ombre), avec beaucoup de soleil, peu d’averses, mais tout de même plusieurs journées bien pluvieuses il y a une semaine. Même les Tahitiens trouvent qu’il fait très chaud (et très lourd) ces jours-ci. En gros, il fait une quarantaine de degrés de plus qu’en Europe, et tandis que le mercure ne daigne presque plus sortir chez vous, chez nous il dégouline presque à grosses gouttes ! Evidemment ce n’est pas non plus un temps pour travailler.
Et pourtant, nous pourrions aussi parler de Fleur de Sel, que nous avons retrouvée en pleine forme. Enfin, cuite à point pourrait-on dire. Aucun cyclone n’est venu déranger son repos, heureusement, mais le jour où nous sommes arrivés, vers les 10h du matin, il faisait déjà 36° à l’intérieur ! Nous avons vite réinstallé notre bâche de campement, qui nous abrite du soleil et de la pluie. Et dès le lendemain, dimanche, nous avons réattaqué le travail. Travaillant matin (sur le flanc ouest de la coque) et soir (sur le côté est), nous avons meulé pendant 6 jours, avec un petit ralentissement sur la fin. Meulé pour continuer le décapage de la coque que nous avions commencé avant de partir. Ce fut une semaine éprouvante à plus d’un titre : que du soleil, pas une averse, chose très inhabituelle, particulièrement à Taravao, et puis physiquement nous avons accusé le coup. Mais pour quel résultat : la coque était brillante après cette mise à nu.
Ce n’était qu’une première étape, mais il a fallu attendre cinq jours pour que la pluie, qui s’est mise à tomber, nous permette de poursuivre. Temps pendant lequel nous avons pu faire mille et une autres petites choses pour soigner la petite Fleur de Sel un peu trop délaissée ces derniers temps. Lui refaire un bas-hauban babord avant, notamment, mais aussi installer des filoirs sur la bôme pour les bosses de ris, ou encore recoudre le taud de récupération d’eau de pluie et changer les filtres à eau. Le chantier a ensuite pu poser les couches de primaire d’accroche sur la coque, étape critique pour la bonne adhérence de la peinture. Et après un premier ponçage, nous avons poursuivi par les couches d’epoxy qui forment la barrière anti-électrolyse. Deuxième ponçage et trois couches d’antifouling (peinture anti-salissures), le tout en deux jours et demi de beau temps. Autant dire que nous sentons plutôt bien nos muscles, mais la satisfaction est grande ce soir, alors que Fleur de Sel a retrouvé ses dessous rouges caractéristiques, que l’hélice est remontée, et que les anodes sont à poste.
Il ne reste plus que quelques touches de finition à réaliser, à savoir la peinture là où se trouvaient les étais qui maintenaient Fleur de Sel (ils ont été remplacés aujourd’hui par d’autres supports). Et si tout va bien, la mise à l’eau pourra alors avoir lieu vendredi. Enfin ! Après trois semaines passées à Taravao, au bord de la baie plutôt calme et très bien abritée, malheureusement en compagnie de moustiques voraces qui viennent nous dévorer dès la fin d’après-midi… Le dimanche, nous avons eu la visite d’un insecte d’un autre genre : un hydravion amateur. Bref, nous serons tristes de quitter ce petit coin dont nous n’avons malheureusement pas eu le loisir de profiter. Mais nous serons heureux aussi de voir et sentir Fleur de Sel se mouvoir imperceptiblement sur l’eau. Car un bateau au sec, c’est tout de même tout sauf naturel. Alors il sera temps de reprendre la mer !
NB : Nous avons aussi eu la visite de Pascal, animateur du magazine “Tai Moana mag” sur la chaîne de radio Polynésie Première. Vous pourrez découvrir à l’adresse suivante son émission sur Fleur de Sel : http://polynesie.la1ere.fr/radio/podcasts/tai-moana-mag/emission-du-6-fev-2012_82808.html
2 Replies to “Chaud dessus pour de nouveaux dessous !”
bravo pour votre site découvert par Radio Polynésie et qui est dans mes favoris.
j’aurai aimé avoir plus de détails sur la rénovation de la coque (disques, produits satisfaisants, etc) car j’étais persuadé qu’il fallait obligatoirement un sablage.
votre expérience “longue durée” intéresse tout propriétaire d’une coque alu et il serait intéressant d’avoir une rubrique dans le style “appendice technique” des livres de Moitessier.
profitez bien des Marquises
Patrick
Nous sommes heureux de pouvoir vous suivre à nouveau. Quel travail ces semaines pour remettre Fleur de Sel en forme et quelle différence de climat, température, tout – pour vous ! Sans doute une semaine bien difficile. Bon courage !
Nous sommes heureux d’avoir reçu votre gentille et belle carte qui nous a tenu compagnie pendant toute la saison de Noel, à côté de l’Arbre ! Que d’énergie de votre part de préparer, rédiger et envoyer des cartes pendant votre court séjour en Europe et avec tant de choses à vous occuper ! Nous avons baucoup apprécié ce geste à notre égard. On continue à vous suivre et vous souhaiter de bons vents !
Passerez-vous par les Molucas (où j’ai été en semptembre dernier) et en traversant l’archipel de l’Indonésie ou passerez-vous au sud de l’Australie ?
TOute notre amitié Maria Santa et Carlos Montez