Réunion de superlatifs
Nous vous remercions pour votre patience, vous qui avez attendu plusieurs mois les photos et le récit de notre escale réunionnaise.
La traversée Maurice-Réunion n’a pas été des plus plaisantes. Même si le vent a tenu plus longtemps que prévu après le départ, il est toutefois tombé en soirée avec l’arrivée de la grisaille, et l’on a fait la plupart du trajet au moteur. Au matin, l’ex-île Bourbon n’était qu’un mince filet sombre coincé entre mer et nuages. La fenêtre météo était donc loin d’être idéale, mais impossible pour nous d’attendre la suivante, au moins une semaine plus tard. Une fois n’est pas coutume, nous avions rendez-vous, et nous tenions donc à être là à temps ! Finalement, Fleur de Sel a franchi les passes du Port des Galets avant 17 heures, le contraire nous aurait autrement valu de passer la nuit dehors dans une houle forcissante. Les formalités d’entrée ont été expédiées par les douaniers charmants. Certes, il a fallu faire désinfecter toutes nos chaussures et s’assurer que nous n’importions aucun produit carné ou laitier, en raison de l’épidémie de fièvre aphteuse qui sévit à Maurice, mais rien de bien méchant d’autant que nous avions été très bien informés, et donc nous étions préparés. Un vrai plaisir après les embrouillaminis mauriciens ! Après une soirée d’accueil haute en couleur (et en gastronomie créole) à bord de Ralph Rover, et en compagnie de l’équipage de Privateer, une bonne nuit de repos était nécessaire.
Nous étions ainsi prêts, le lendemain, à accueillir Aurélien, ami d’enfance que je n’avais pas revu depuis plus de 15 ans. Devenu pilote de ligne, il effectue le trajet vers la Réunion quelques fois par an, et en nous y prenant à l’avance, nous avions convenu de ce rendez-vous antipodien. Nos retrouvailles se passent à bord autour de bons verres et d’un bon repas. Comme des larrons en foire, nous convenons d’un programme d’exploration pour profiter au maximum des 48 heures que dure l’escale d’Aurélien. C’est ainsi que le lendemain, nous entrons directement dans le vif du sujet. Malgré le temps maussade, nous nous rendons à Cilaos, le plus méridional des trois cirques naturels de la Réunion, et bien nous en prend car les nuages s’y dégagent par moments, sans toutefois dévoiler les crêtes. Il n’empêche, nous découvrons avec extase les reliefs fabuleux de l’île. Des parois verticales, des gouffres, des arêtes, des pitons, des torrents et des cascades, des villages perchés, et au milieu de tout cela, la route, qui fait enchaîner des centaines de virages, et sur laquelle Aurélien nous pilote avec doigté. Nous passons le bourg de Cilaos, pour parvenir ainsi jusqu’à l’Ilet-à-Cordes, hameau situé au bout de la route, et entouré de plantations de lentilles. Après un bon repas de cuisine réunionnaise, nous prenons le chemin du retour, nous arrêtant encore ici ou là pour admirer les panoramas à couper le souffle, et nous achevons cette belle journée par une nouvelle soirée à bord.
Le lendemain, nous prenons possession de notre voiture de location et c’est à notre tour d’aller rendre visite à Aurélien, pour un dernier moment ensemble au bord de la plage de son hôtel, à La Saline. Après nos adieux, nous rentrons par la côte, jetant un petit coup d’œil au petit port de St-Gilles, et à la côte ouest de l’île. Ce soir là, nous saluons une dernière fois Kelsey et Pete avec qui nous jouons au chat et à la souris depuis les Cocos, mais que nous ne reverrons désormais plus. Et le lendemain matin nous voyons leur Privateer sortir du port alors que nous partons pour une autre expédition. Nous commençons nos randonnées réunionnaises par une petite mise en jambe de deux heures. Partant au-dessus du hameau de Dos d’Ane, nous rejoignons la Roche Verre Bouteille et ensuite le Cap Noir par un sentier en boucle qui offre de splendides panoramas sur le Cirque de Mafate – le plus inaccessible des trois cirques, puisque aucune route ne le parcourt, la desserte se faisant seulement à pied ou en hélicoptère ! Ici encore les vues sont magnifiques, et ce d’autant plus que désormais le beau temps a fait son retour. Pas un nuage ou presque, et nous découvrons ainsi les sommets qui nous entourent. Le Piton des Neiges, évidemment, le plus haut sommet de l’Océan Indien (3’070m), et son acolyte le Gros Morne (3’019m), mais aussi le Grand Bénare (2’898m) à l’ouest, ou la Roche Ecrite (2’276m) et le Cimendef (2’228m) à l’est. Il y a aussi les pitons situés dans le cirque, moins proéminents mais parfois plus raides encore, et les vallées dans lesquelles coulent les bras, ces torrents qui viennent confluer pour former la Rivière des Galets qui draine le cirque. On distingue aussi la canalisation des Orangers, un sentier horizontal, taillé à flanc de falaise, et que certains de nos amis ont emprunté.
Un peu fourbus, mais souhaitant profiter du temps exceptionnellement dégagé, nous allons poursuivre notre journée en voiture. Nous continuons donc la tournée des cirques, pour nous rendre à Salazie, le troisième larron, qui flanque le Piton des Neiges au nord-est, lui. Après être passé par la capitale de l’île, St-Denis, on embouque une nouvelle vallée pour s’y rendre. L’approche est un peu moins sinueuse que celle de Cilaos, mais les panoramas n’ont rien à envier à ceux de Cilaos ou de Mafate. Des trois cirques, c’est le plus arrosé, et la végétation y est plus verdoyante tandis que les cascades y sont encore plus nombreuses.
L’énorme Cascade Blanche, à l’ouvert du Trou de Fer, nous accueille assez tôt, et plus loin on admire le Voile de la Mariée, pour ne citer que les plus célèbres. Nous déjeunons de bons plats créoles à Hell-Bourg, coquet village touristique qui nous ferait presque penser qu’on se trouve dans une station des Alpes ou des Pyrénées s’il n’y avait cette végétation tropicale exubérante et dégoulinant de vert. Poursuivant notre route sous un soleil inébranlable, nous rejoignons le hameau de Grand-Ilet, mais à notre surprise la route continue et nous permet d’atteindre le Col des Bœufs, duquel on a une vue plongeante à la fois sur Salazie où nous sommes, mais aussi sur Mafate – et nous devinons d’ailleurs le Cap Noir où nous nous trouvions ce matin là. Quel festin pour les yeux ! Et le mieux est sans doute qu’il nous restait toute la route retour à effectuer, empruntant les mêmes virages mais en sens inverse et avec une autre lumière, ce qui n’a fait que redoubler le spectacle (et le nombre de photos !).
Le beau temps devant se maintenir un jour encore, il est impératif d’en profiter, et nous prévoyons donc pour le lendemain un nouveau programme découverte. Quittant le bateau aux premières lueurs du jour, nous faisons par la route l’ascension du Maïdo (2’205m), au sommet duquel nous nous trouvons pour le lever du soleil. La nature nous offre ici encore une mise en scène théâtrale, les hauts de la Réunion émergeant d’une mer de nuages située en contrebas, et le ciel se parant de couleurs alliant bleu, rose, et or, au fur et à mesure que le jour se lève. C’est la première fois que nous montons aussi haut à la Réunion, et au petit matin le contraste thermique est presque inimaginable. Il faisait 25° à bord, et il ne fait plus que 8 misérables degrés à la sortie de la voiture, ce qui nous saisit sur le moment : il y a bien longtemps que nous n’avons pas connu une telle fraîcheur ! Pour se réchauffer, rien de tel que de bouger, et nous nous mettons donc en route. Nous longeons les crêtes du Cirque de Mafate, dont les détails se révèlent petit à petit alors que la lumière du soleil baigne de plus en plus le relief encaissé. Vers 10h du matin, après avoir peiné sur un sentier difficile en raison des pierres incessantes, nous atteignons le sommet du Grand Bénare (2’898m), ce qui nous fait découvrir le Cirque de Cilaos, que l’on contemple d’en-haut cette fois-ci.
Qu’utiliser comme formulation quand on a déjà tant abusé du superlatif ? Comment exprimer notre émerveillement face à de tels reliefs, certainement uniques au monde, et qui ravissent les yeux tant ils sont improbables. Il n’y a pas de doute, ce sont là certaines des plus belles randonnées qu’il nous a été donner de faire. Et force est de constater que les touristes ne s’y trompent pas. Les randonneurs viennent de loin pour découvrir ces paysages (et sans doute aussi pour se confronter aux incroyables dénivelés que l’on peut faire si on le souhaite), et l’on entend souvent parler allemand sur les sentiers. On comprend mieux désormais l’enjeu du Grand Raid, cette course aussi surnommée la Diagonale des Fous, tant est hallucinant le tour de force de faire plus de 160km et plus de 10’000m de dénivelé positif en moins de 24h pour les meilleurs… Nous, nous ne sommes pas les meilleurs, loin de là, et d’ailleurs nous en bavons sur le chemin du retour, assommés par la chaleur et l’air sec (moins de 10% d’humidité !), les jambes en compote à force de piétiner sur la caillasse. Mais nos yeux savent bien ce qu’ils ont vu, et ils sont bien contents qu’on les ait véhiculés là-haut, même si nous mettrons des jours à nous remettre de cette “balade”. De retour au Maïdo, nous avons encore le courage de faire quelques centaines de mètres pour admirer encore et encore le paysage du Cirque de Mafate, sous un éclairage différent. Puis il y a la redescente en voiture, où l’on espère ne pas rater les virages et les rétrogradages à négocier. Assez vite, nous nous retrouvons dans la mer de nuages, un peu comme en descendant du Jura ou du Salève sur Genève en plein hiver. Sauf que là nous étions sur un volcan, en plein Océan Indien.
A ces magnifiques journées folles a succédé un temps maussade, et nous n’avons rien regretté. C’était l’occasion de souffler un peu, et une fois reposés, de s’occuper un peu du bateau. Les hublots tribord avant demandent de retravailler leur étanchéité et nous refaisons donc le nécessaire sur la quarantaine de boulons en question. Il faut refiabiliser l’alimentation électrique du téléphone satellite. Et puis faire beaucoup d’entretien de plomberie : changer des filtres à eau, nettoyer de fond en comble le réservoir d’eau, nettoyer les tuyaux et la pompe des toilettes, ou encore nettoyer les pompes de cales. Evidemment, en plus de la préparation à une nouvelle traversée majeure, il faut ajouter tous les travaux ménagers habituels, et en particulier les lessives, et l’avitaillement que l’on fait en profitant de la voiture dans les supermarchés réunionnais bien achalandés en bons produits français. Tout cela nous prend une semaine, pendant laquelle nous passons de bons moments entre amis. Marie et Laurent sont toujours là, et nous retrouvons aussi Yves et Claire, de Thala, rencontrés à Opua 4 ans auparavant !
Enfin, alors qu’une bonne fenêtre météo se présente, nous quittons Le Port, mais pas pour aller très loin ! En une journée de mer, pour beaucoup au moteur, nous rejoignons le port de St-Pierre, dans le sud de l’île. Bien moins de voiliers visiteurs s’y rendent, le port étant plus petit et géré de manière plus artisanale. De plus, l’entrée peut y être dangereuse, et il faut choisir un jour sans trop de houle pour franchir la barre d’entrée, ce que nous faisons. Mais nous constaterons dès les jours suivant combien la barre se ferme vite, le spectacle devenant alors impressionnant : là où nous sommes passés, on peut maintenant surfer ! Malgré ces inconvénients, il y a plusieurs avantages à être à St-Pierre. Tout d’abord on est juste à côté du centre-ville ce qui est plus agréable que la zone portuaire au look industriel du Port. Et par ailleurs, nous sommes plus proches des attractions du sud de l’île. Nous prévoyons donc de louer ici encore une voiture. Mais c’est sans compter la gentillesse de Suzanne et Robert, que nous rencontrons dès notre arrivée. Couple réunionnais adorable, qui connait l’Indien sud-ouest comme sa poche, ils sont en phase finale de préparation de leur beau Maloya IV pour un voyage au plus long cours, cap sur la Patagonie. Nous sommes faits pour nous entendre, et non seulement ils nous invitent à dîner (et dormir) chez eux, aux Makes, au-dessus de St-Louis, mais en plus ils nous prêtent l’une de leurs deux voitures le temps de notre séjour. Nous sommes donc mobiles, et nous allons en profiter !
Pour notre première virée, nous faisons le tour de la moitié sud de l’île, ce qui nous mène d’abord dans le Sud Sauvage. C’est la partie la plus reculée de la Réunion, la côte au vent, où la houle vient déchiqueter les roches volcaniques. Et justement, c’est aussi là que se trouvent la plupart des coulées de lave récentes du volcan. Entre les villages de St-Philippe et Ste-Rose, la route nous fait traverser ces fameuses coulées. Bien que les sommets soient pris dans les nuages, le paysage n’en est pas moins saisissant, puisque nous franchissons de multiples couloirs d’avalanche, à ceci près qu’il s’est agit de roche en fusion et non de neige. C’est également intéressant de voir comment la végétation reprend ses droits. Sur la coulée de 2007, il n’y a encore pas grand chose à part de la roche noire et dure. Sur les coulées plus anciennes, on voit apparaître des mousses, puis des petites pousses et enfin des arbres de plus en plus grands. La plupart de ces cataclysmes sont cantonnés à cette portion de pente et de littoral, un “rempart” naturel canalisant la lave.
Mais à Ste-Rose, en 1977, une éruption s’est produite en-dehors de cet “enclos”, et nous visitons ainsi Notre-Dame-des-Laves, petite église aux portes de laquelle la coulée de lave s’est miraculeusement arrêtée. Poursuivant notre tour, nous allons nous promener jusqu’à Grand Etang, le plus grand plan d’eau intérieur de la Réunion, perdu au fond d’une vallée pluvieuse. Et nous enchaînons ensuite avec la route qui mène aux Forêts de Bébour et de Bélouve. Nous y sommes pris dans les nuages, mais la végétation de ces forêts primaires est si magnifique que cela nous donne envie d’y revenir.
Le lendemain, nous sommes de nouveau d’attaque à l’aube, et nous empruntons la route du volcan. Peu après le lever du soleil, nous découvrons ainsi la Plaine des Sables, aux paysages lunaires, et nous rejoignons le Pas de Bellecombe, petite fenêtre dans le rempart du même nom et duquel nous découvrons le Piton de la Fournaise. Voilà notre objectif du jour : l’ascension de ce volcan, le seul actif de la Réunion, mais l’un des plus actifs au monde. En deux bonnes heures d’une marche dynamique, sur un sentier caillouteux mais bien balisé, nous atteignons le bord du Cratère Dolomieu, une gigantesque cavité aux dimensions XXL.
Nous voici encore en un endroit exceptionnel et nous profitons de la chance que nous avons, celle de pouvoir découvrir autant de sites somptueux regroupés sur une même île. A l’exception du rempart, qui est colonisé par la végétation, le reste du volcan est minéral et écrasé de soleil, et au retour nous sommes bien contents d’avoir fait l’ascension à la fraîche. Mais, chose magique, pendant cette matinée, nous flottons aussi au-dessus des nuages, qui viennent s’arrêter juste en-dessous du volcan, tandis que nous profitons d’un air sec et limpide, ce qui ne fait que magnifier la vue sur le massif du Piton des Neiges.
Quelques jours plus tard, alors que nous avons encore un peu de temps, nous retournons en Forêt de Bélouve. Ce n’est pas la porte à côté, mais ce jour-là, même si le temps n’est pas bien dégagé, on peu profiter un peu plus des dégagements sur la végétation primaire, c’est-à-dire inviolée par l’homme. Du Gîte de Bélouve, on surplombe le Cirque de Salazie, et l’on se rappelle ainsi de notre visite et de notre déjeuner à Hell-Bourg, quelques semaines auparavant, et désormais juste à nos pieds. En une grosse heure de randonnée, nous nous rendons au Trou de Fer, un gouffre saisissant dans lequel se jette une somptueuse cascade souvent prise dans la brume. Lorsque nous atteignons le point de vue, les nuages se déchirent un peu et le soleil brille, ce qui n’est pas pour nous déplaire ! Et à l’aller comme au retour, nous admirons les arbres, les fougères, les lianes, les fleurs et les oiseaux que nous serions bien en mal de nommer, ce qui n’empêche pas de les apprécier.
De retour à St-Pierre, nous faisons aussi connaissance avec Dominique, tout au moins pour de vrai. Avec Dominique, nous échangeons par email depuis plusieurs années, car il a lui aussi un Trisbal 36 (Misstigris), et nous partageons les solutions techniques et les réponses aux questions qui se posent inévitablement lors de l’entretien ou la remise en état d’un bateau, et ce d’autant plus lorsqu’il n’est plus tout jeune. Dominique nous invite à dîner un soir chez lui à St-Louis et nous faisons connaissance avec sa famille. Et un autre soir, nous visitons son bateau tandis que lui visite Fleur de Sel. C’est l’occasion là encore de découvrir les points communs et les différences entre ces bateaux particuliers que sont les Trisbal, construits en série en ce qui concerne la coque et le gréement, mais aménagés en amateur pour le reste. Et puis, le reste du temps, nous travaillons aussi à la préparation du bateau. C’est que nous allons nous élancer vers l’Afrique du Sud, et nous essayons donc que le bateau soit le plus en état possible pour cette traversée exigeante. Il nous faut repasser le nerf de chute du génois qui a lâché, confectionner des manilles textiles pour pouvoir frapper des écoutes en divers points du rail de fargue, recoller les butées de rail de grand-voile (un peu pénibles, elles n’arrêtent pas de lâcher), et vérifier l’accastillage et le gréement.
Enfin, nous sommes prêts à partir, et il ne nous manque plus qu’à effectuer les formalités de départ. La chose n’est pas très claire, car on ne comprend pas bien si St-Pierre est un port douanier ou pas, mais la capitainerie du port nous affirme qu’il n’y a aucun problème et se charge de prévenir les autorités – la Police aux Frontières vient d’ailleurs effectuer le contrôle des passeports à bord, mais la Douane, elle, ne se déplace pas et le document émis par la capitainerie fera office de clearance officielle. Nous avons choisi le moment de notre départ non pas en fonction du vent mais bien de la houle car nous franchissons les passes pendant les seules heures de la semaine où la houle nous le permettait. Pour le reste on verra bien, ça n’a pas l’air trop mal, du moins jusqu’à Madagascar. Ensuite on verra.
Et alors que nous nous éloignons de St-Pierre, la Réunion nous fait ses adieux au petit matin sous un ciel serein, nous dévoilant le Piton des Neiges et le Cirque de Cilaos. Les images de tant d’autres magnifiques paysages entre-aperçus durant ces trois semaines passées à la Réunion viennent s’entrechoquer dans nos esprits. Mais peut-être la meilleure surprise n’a-t-elle pas été d’admirer les panoramas grandioses que tant d’autres visiteurs nous avaient vantés. Oh, ils ont été à la hauteur de leur réputation, et c’est dire combien c’était exceptionnel. Mais ce à quoi nous ne nous attendions pas à la Réunion, c’est l’excellente atmosphère qui y règne en plus de cela. Une population aux origines si diverses, et de toutes les couleurs, et pourtant on ne ressent pas de racisme latent comme aux Antilles. Pas de malaise indépendantiste qui vient polariser toute initiative ou toute discussion comme en Calédonie. Et les sourires, omniprésents sur les visages de tous les Réunionnais. Oui, ce fut un véritable plaisir de faire escale à l’Ile Bourbon. Comme rien n’est parfait, il manque à l’île un beau lagon pour l’entourer, et il nous faudra donc revenir d’ici quelques millions d’années, mais alors ce sera le volcan qui aura disparu, ou qui du moins se sera érodé…