Mythique Hauraki Gulf
Il a crachiné une bonne partie de l’après-midi, le vent a été bien plus mou que prévu, et c’est donc après la tombée du jour que nous atteignons notre mouillage. Dans le crépuscule finissant, nous avons à peine deviné la silhouette volcanique de Rangitoto, devant laquelle nous venons mouiller. Il s’agit du volcan le plus récent de la région d’Auckland, qui en compte bien une soixantaine. C’est il y a 600 ans seulement qu’a émergé de l’eau ce cône aplati, jouxtant l’île voisine de Motutapu, si bien que nous sommes maintenant particulièrement protégés du vent de nord qui se lève enfin. Le lendemain matin, par un temps bien bouché, ça souffle même fraîchement, mais nous nous élançons tout de même pour une courte navigation au portant. Ferrys rapides, cargos, même un voilier ou deux, il y a de la circulation dans le Waitemata Harbour – le grand bras de mer protégé qui baigne Auckland au nord-est. Il faut dire que la plus grande ville de Nouvelle-Zélande est aussi baignée au sud-ouest, du côté Mer de Tasman, par un autre grand havre, le Manukau Harbour, mais nettement moins accessible que le fond du Hauraki Gulf où nous nous trouvons actuellement. Fleur de Sel atteint un véritable paradis pour la navigation, constellé d’îles, aux brises tantôt capricieuses, tantôt musclées, et qui évoque chez chaque voileux des souvenirs de Coupe de l’America…