Balades et rencontres dans l’extrême sud
En Nouvelle-Zélande, il n’y a guère plus au sud où nous puissions aller qu’à Port Pegasus, puisque c’est quasiment la baie la plus au sud de Stewart Island (à l’exception d’une ou deux criques très exposées à l’extérieur). C’est du moins ce que nous pensions jusqu’à notre arrivée. Car un coup de vent étant prévu pour le lendemain, nous visons sagement Disappointment Cove, qui en dépit de son nom est le mouillage le mieux protégé de la zone. Or, dans l’entrée, nous croisons Polaris II, un bateau de la University of Dunedin, qui se rendait aux Snares pour y faire de multiples missions de recherche, allant de l’océanographie à l’étude des lions de mer en passant par celle des oiseaux. Les Snares sont des îles situées encore 65 milles plus au sud-ouest, et il s’agit apparemment d’un repaire de vie marine incroyable. L’idée d’y faire une visite serait tentante, mais il s’agit d’un endroit très exposé, et dont on ne connait rien concernant d’éventuels mouillages.
Tout comme aux îles subantarctiques (les Iles Auckland à 200 milles dans le SSW et les Iles Campbell, 325 milles dans le SSE, ainsi que les Iles Bounty et Antipodes, respectivement à 365 et 400 milles dans l’ESE de Dunedin), elles aussi sanctuaires de vie marine, nous ne nous y rendrons pas. Ni même aux énigmatiques Iles Chatham, à 450 milles dans l’est de la Banks Peninsula. Il faudrait beaucoup plus de temps à la belle saison pour faire des expéditions dans ces coins certainement extraordinaires. Mais l’endroit que nous venons d’atteindre n’est pas commun lui non plus. Ce grand port naturel est divisé en deux bras, qui sont en fait deux baies communiquant grâce à un chenal. Quatre entrées dont trois navigables relient les bras nord et sud à la mer, mais les trois îles qui débordent Port Pegasus brisent surtout très efficacement la houle. Ainsi, dans les nombreuses criques que l’on trouve ici ou là, on peut trouver des mouillages très protégés. A condition toutefois de pouvoir s’abriter aussi du vent, ce qui est une autre affaire, nous le verrons.
A partir de Disappointment Cove, un sentier plutôt bien défini nous mène en une vingtaine de minutes au fond de Broad Bay qui est ouverte au sud. Deux belles plages séparées par un promontoire rocheux offrent un panorama superbe, surtout lorsqu’elles sont battues par les vagues. Elles rabattent les algues mortes en nombre sur la plage et c’est aussi cela qui nous intéresse, puisqu’avant notre visite de jour, nous y venons d’abord le soir de notre arrivée. Nous tentons d’observer les kiwis, qui viennent se nourrir des insectes sous les algues. Mais encore une fois, en vain. Après avoir patienté pendant tout le crépuscule, en nous protégeant des sandflies et des moustiques, et passé 23h, nous sommes rentrés. Ce n’est qu’une fois à bord que nous avons entendu, dans la forêt, le cri d’un kiwi mâle… Décidément, il était écrit que nous ne verrions pas ces oiseaux.
Sur les plages de Broad Bay, nous n’avons pas non plus vu de manchot antipode (yellow-eyed penguins), et en tout et pour tout nous n’avons réussi à en voir que deux, de loin – l’un à terre dans une petite crique, l’autre flottant sur l’eau alors que nous passions. En fait, la vie aviaire à Port Pegasus nous a un peu déçus : les oiseaux ne sont pas aussi nombreux qu’autour du Paterson Inlet, alors que nous nous attendions à en voir plus étant donné l’isolement de l’endroit. Mais le problème pour les oiseaux n’est pas la proximité des hommes : c’est celle des prédateurs introduits, les chats sauvages, les rats et autres pests. Autour de Paterson, le DOC place et relève de nombreux pièges, et on en voit les effets. C’est ainsi qu’on s’aperçoit des effets dévastateurs pour la faune de l’arrivée des Européens, venus avec leurs mammifères, tandis que la Nouvelle-Zélande ne connaissait que les oiseaux auparavant.
Les phoques aussi ont fortement décliné, en raison de la chasse. Celle-ci a d’ailleurs été la première des industries néo-zélandaises, puisqu’immédiatement après les récits de Cook, les phoquiers se sont pressés au portillon, venant massacrer ces animaux pour leur huile et pour leur fourrure. Nous n’avons pas vu de grande colonie à Pegasus, mais dans presque chaque crique, alors que nous étions au mouillage, un phoque solitaire est venu nous rendre visite, souvent plusieurs fois, aimant particulièrement venir jouer avec les bouées de corps-mort installées ici ou là par les pêcheurs.
La végétation, elle, a bien résisté, même si des animaux comme les cerfs font petit à petit des dégâts. Le bush est d’origine, avec ses fougères, ses manukas, ses hêtres, sans parler des lianes et des flax. Et pour le randonneur, cette forêt, même de petite taille en raison du vent violent, est un sacré défi. Ainsi, après notre séjour à Disappointment Cove, nous avons traversé le bras sud pour rejoindre Evening Cove, un autre très joli coin bien protégé, où Fleur de Sel était de nouveau amarrée proche des arbres par des lignes à terre. Juste au fond de la crique, à quelques coups de rame en annexe, part un sentier, qui après un quart d’heure dans la brousse rejoint une crête dégarnie sur laquelle ne pousse que de la lande. La progression y est facile, allant de cairn en cairn, et le panorama, alors dégagé, est magnifique : il embrasse à la fois Port Pegasus au sud et les Fraser Peaks au nord. De même que les autres sommets environnants, il s’agit de dômes de granit, qui donnent au paysage une rudesse à l’attrait indéniable.
Nous visons en ce jour le dôme le plus proche, mais sans avoir de chemin à suivre, nous avançons ensuite péniblement dans les arbustes, particulièrement dans la raide montée qui nous mène au sommet. Notre effort mérite récompense, et la vue est envoûtante. Non seulement nous contemplons les alentours à plus de 20km à la ronde, jusqu’au Tin Range dans le nord-est et jusqu’aux sommets du South West Cape dans le sud-ouest, mais en plus les formations granitiques sur lesquelles nous nous trouvons sont simplement spectaculaires. Roches pelées par les éléments, parfois percées, d’autres fois empilées telles des cairns géants, faisant ailleurs encore des marmites naturelles dont la pluie s’échappe par de petits becs verseurs façonnés par le temps. En plus, en chemin, avant de nous perdre dans la brousse, nous avons même aperçu un cerf au loin, effrayé sans doute par notre odeur.
Le retour, tenté par un autre chemin à peine plus concluant car tout aussi ardu, se fit néanmoins sans trop d’histoire, et la météo promettant d’être encore correcte le lendemain, nous décidons de tenter le trek jusqu’à Magog, l’un des deux Fraser Peaks jumeaux. Equipés de nouveau de notre attirail du parfait randonneur, y compris couvertures de survie, pilules pour stériliser l’eau et autres équipements au cas où nous restons coincés quelque part pour la nuit, nous rejoignons notre chemin de crête dans la lande. C’est de nouveau le bonheur de marcher sur un terrain si facile. Malheureusement, assez vite, il faut redescendre pour passer trois petits vallons, où le chemin disparait. Par trois fois, donc, nous nous débattons dans une jungle presque inextricable, avant de regagner une crête où, miracle, réapparait le chemin. Nous le suivons avec attention, remarquant ici ou là des marqueurs, mais lorsqu’il nous faut traverser une nouvelle vallée avant d’attaquer les contreforts de Magog et de sa voisine Gog, à nouveau il s’évanouit.
Une nouvelle fois nous sommes au bord du désespoir et nous pensons vraiment abandonner. Et puis, après une traversée de ruisseau plutôt acrobatique, après avoir crapahuté accroupis sous les branches de manukas, et surtout après avoir repris courage avec un bon casse-croûte, nous nous sommes relancés à l’assaut de la montagne. Le dernier raid sera fait directement dans le sens de la pente, à moitié sur des plaques de granit, à moitié dans les buissons, et puis nous atteignons la crête. Comme pour nous narguer et pour nous priver de notre conquête, le temps, à peu près établi jusque là, décide de nous envelopper d’une averse de bruine. Mais l’éclaircie ne tarde pas trop et nous contemplons la Mer de Tasman pour la première fois. Je poursuis encore un peu en gravissant le raidillon qui mène au sommet de granit. Quelle perspective, à 360° par 47° sud ! On s’éterniserait bien là-haut, à scruter l’horizon, mais le vent pourtant clément aujourd’hui est vite assommant. Et nous savons bien maintenant quel chemin nous attend au retour…
Pourtant, ce sera bien plus facile que l’aller, non pas parce que ce fut en descente, mais parce nous avions alors déjà bien repéré où passer et surtout par où ne pas passer. Il y eut d’autres combats contre les arbustes, mais les franchissements de vallons furent finalement moins ardus, aidés il est vrai par le GPS. La route effectuée en plus de 5h à l’aller nous demanda 3h30 au retour, et c’est heureux à la fois d’avoir atteint Magog et aussi d’en être revenus que nous nous sommes effondrés à bord, au terme du plus difficile trek fait jusqu’ici.
La météo, relativement clémente jusqu’ici, nous a ensuite gratifiés de quelque démonstration de sa puissance dans ces contrées véritablement sauvages. En effet, nous nous sommes rendus dans le bras nord de Port Pegasus, non loin de là où se trouvait le settlement. Fondé à la fin du XIX° siècle lors de la ruée vers l’étain dans le Tin Range, il ne survécut que quelques années, comme la plupart des autres colonies de l’île, d’ailleurs. Il était tout simplement trop difficile de survivre dans ce climat impitoyable, sauf à y exercer une activité véritablement lucrative – ou à être Māori…
Pendant trois jours le vent de nord nous a confinés dans la Spar Cove, tapis derrière de grands arbres, avant que nous ne puissions en sortir à la faveur d’une accalmie ensoleillée. Du peu que nous entrevoyions de l’extérieur, cela semblait beaucoup moutonner dans le bras nord, et nous avons profité de ces quelques jours pour reposer deux panneaux de pont ayant fait preuve d’une étanchéité toute relative. Mais nous ne nous trouvions pas si abrités que ça dans notre crique, des rafales venant régulièrement prendre l’étrave du bateau pour cible dès lors que le vent ne soufflait pas exactement du NNW. Et comme nous n’y captions plus ni VHF ni téléphone satellite, nous avons ensuite fait un tour dans les environs, en entrant notamment dans la Smugglers Cove en annexe. Il s’agit d’une micro-crique dont l’entrée large de 2m est dissimulée par la végétation, et une fois dedans on accède à un bassin et une plage baignée de lumière verte, un peu féérique.
Ensuite, revenus dans le bras sud, nous avons gagné le Seal Creek, un étroit sillon qui promettait un mouillage abrité du temps incertain qui menaçait. Mais alors que nous préparions le dîner, les rafales sont devenues de plus en plus inconfortables, faisant planer un doute bientôt insupportable sur notre nuit à venir dans ce mouillage étroit et peu profond. Profitant qu’il restait encore une à deux heures de jour, nous avons rentré nos lignes à terre et levé l’ancre. Le vent avait alors atteint une telle furie que le goulet qui ferme Seal Creek était maintenant balayé par des williwaws qui soulevaient des tourbillons d’écume. Forçant sur le moteur pour rester manœuvrants – et priant que la panne ne survienne pas à ce moment là ! – nous nous sommes extirpés de ce piège pour nous retrouver dans le bras sud, théâtre lui aussi du déchaînement des williwaws.
Le demi-mille à découvert qui nous séparait de la Sundowner Cove fut épique, Fleur de Sel progressant à un nœud contre le vent, et voyant passer les gerbes tourbillonnantes d’écume tantôt sur bâbord, tantôt sur tribord. Et lorsqu’un williwaw nous tombait dessus, nous accusions le coup par un bon coup de gite, à sec de toile… Heureusement, l’abri de la Sundowner Cove, avec ses grands arbres, fut parfait, surtout une fois l’ancre bien accrochée et nos deux aussières bien tendues sur l’arrière. Nous avions alors tout loisir d’admirer, un peu plus détendus, le spectacle dantesque de 50 nœuds de vent s’abattant sur Port Pegasus. Le temps pouvait alors redevenir pourri, nous avons installé notre taud de pluie et récolté une centaine de litre dans les jours suivants. Finalement, durant les jours précédents, nous n’avions pas été si mal protégés !
En sillonnant ainsi Port Pegasus, nous avons tout de même croisé deux autres voiliers, ce qui en étonnera peut-être plus d’un tant le vent peut faire preuve de violence. Mais on pourrait aussi s’étonner de n’avoir rencontré que deux autres voiliers, chose étonnante dans un endroit finalement accessible en navigation côtière, aux multiples mouillages et qui a de nombreux attraits à terre. C’est un peu le secret le mieux gardé du pays parmi les yachties. En revanche, parmi les pêcheurs, les chasseurs, les randonneurs et même les kayakistes, certains se sont visiblement donné le mot. Car on se trompera en nous imaginant seuls dans ce coin perdu, et cela nous a même vivement étonnés.
Des petits bateaux à moteur sillonnent le plan d’eau, les cannes à pêche étant en bon nombre à bord, et lorsque nous sommes passés devant Observation Cove, dans le passage qui joint les deux bras, nous avons vu une véritable colonie de chasseurs-pêcheurs. On nous a indiqué par la suite qu’il s’agissait d’une douzaine de personnes de la côte ouest, venues passer une dizaine de jours sur place, avec des réserves de gazole et essence en quantité, des glacières, des ballons d’eau chaude et autres conforts pour compenser celui très spartiate de la hut qui se trouve là. Ces refuges-cabanes, au nombre de deux autour de Port Pegasus, sont parait-il réservés une année à l’avance ! Avec cette réservation vient également celle du block de chasse, c’est-à-dire celle d’un carré de territoire avec droit de chasse exclusive. Cette activité est fortement encouragée pour limiter la prolifération des animaux indésirables, les cerfs notamment.
Mais la rencontre la plus inattendue dans ce bout du monde fut la visite d’un énorme pneumatique occupé par une demi-douzaine de gaillards baraqués, vêtus de noir et portant des casques rigides. « Hello, we’re with the New Zealand Royal Navy. Would you have a few minutes for us, please ? » Le contrôle fut très cordial, il s’agissait d’une part de vérifier que nous avions bien fait les démarches d’entrée dans le pays, et que nous n’étions donc pas là comme illégaux (on nous avait raconté qu’un bateau allemand avait pris les autorités pour des benêts quelques années auparavant), mais également de vérifier que nous ne souffrions d’aucun problème technique dans ce bout du monde, et encore de noter nos intentions de route pour les semaines à suivre, au cas où nous avions un souci. Entrevue finalement emprise de bienveillance, mais néanmoins surréaliste !
Et puis, après avoir un peu vagabondé vers l’extrême ouest du bras sud, et passé encore un petit coup de vent dans Island Cove, nous avons profité d’une journée prometteuse pour nous lancer à l’assaut du Bald Cone. Nous n’étions pas les seuls à saisir cette occasion météo, puisqu’au moment de quitter le bateau après avoir mouillé dans la Billy Cove, un kayak approchait de nous ! Vanessa et Brett, mariés une semaine auparavant à la Millars Beach près d’Oban, passent à Port Pegasus leur lune de miel, en amoureux dans la hut de la Reefer Cove. Nous faisons connaissance avec ces baroudeurs amoureux de la nature tout en cheminant vers le sommet du jour, dont la forme caractéristique surplombe la baie. Le chemin est très facile à suivre, bien plus que lors de notre précédente excursion, et en une heure et demie, après une dernière ascension aidés d’une corde placée dans le goulet entre deux masses de granit, nous jouissons encore une fois d’une vue inégalable sur Port Pegasus dont nous avons maintenant bien sillonné les eaux lors des deux dernières semaines. De l’autre côté nous reconnaissons bien notre ami Magog et son compère Gog, d’autres sommets devenus familiers, tel le Scotsman avec son rocher en surplomb, ainsi que des crêtes et des vallons que nous reconnaissons maintenant.
A la fin de cette promenade, nous poursuivons la rencontre à bord autour d’un thé, et Brett et Vanessa découvrent Fleur de Sel en évoquant leur voyage d’un an en Range Rover de Londres au Cap, en passant par la Syrie, l’Egypte, le Soudan, le Kenya et le Mozambique. Un bien beau voyage qui nous semble tout aussi fou que le nôtre à leurs yeux… Nous sommes invités ce soir là à partager leur repas, et quel repas ! Des moules ramassées dans leur crique, et du blue cod pêché du kayak, le tout cuisiné et assaisonné sur leur petit réchaud. Le résultat est délicieux, ils connaissent manifestement leur affaire. Quant au dessert, il porte le nom un peu grandiloquent d’Ambrosia, mais il s’agit « simplement » de yaourt, de crème, de fruits et de chamalows.
Au final, une soirée très sympathique dont nous garderons un très bon souvenir. Leur lune de miel se terminant le lendemain, nous assistons à leur départ, lorsqu’un pêcheur vient les récupérer à l’heure dite. Brett et Vanessa nous confient leurs restes de nourriture, dont de nombreux fruits et légumes, ce qui n’est pas pour nous déplaire, car la supérette d’Oban remonte à deux semaines déjà, et que la prochaine se trouvera 650 milles plus loin. Ces victuailles vitaminées sont donc un véritable trésor pour nous, et nous les remercions avec une bouteille de cidre.
Quelques heures après leur départ, c’est à notre tour de lever l’ancre. Le front est passé, et le vent persistant de nord-ouest bascule alors au sud-ouest. Comme cette rotation ne durera que 36 heures, il ne faut pas tarder. Une fois dehors, les conditions sont musclées mais maniables : le vent est tombé à une vingtaine de nœuds (les relevés au South West Cape donnaient plutôt 30 ou 40 nœuds ces derniers temps), mais la houle reste haute. Le vent de sud-ouest nous propulsera vers le Fiordland après le fameux cap, mais il nous faut d’abord parcourir la douzaine de milles qui nous en sépare. Nous avons donc opté pour le début de jusant, qui devrait nous aider à progresser vers l’ouest.
Ah oui, mais évidemment, la mer en devient quelque peu hargneuse, avec un tel vent contre courant. Nous nous faisons projeter dans tous les sens, mais Fleur de Sel répond présente comme à son habitude, et nous l’aidons au moteur pour hâter sa progression. Par moments, nous avançons à 7 nœuds au près, aidés par 3 ou 4 nœuds de courant portant. Evidemment, chaque vague devient un tremplin, et nous nous rappellerons du passage de ce South West Cape, que nous avons de plus viré sans même le voir, car la nuit était alors tombée… Peut-être était-ce même mieux comme ça : ça évitait d’être trop impressionnés par les vagues, que l’on ne devinait que grâce à leur phosphorescence dans le noir. C’était notre premier grand cap austral : si vous vous souvenez bien il y a deux ans, nous avions fait l’impasse sur le Cap Horn, mais ici, en dépit des apparences, le South West Cape était moins difficile à passer que le Détroit de Foveaux, balayé par les puissants courants de marée qui s’engouffrent entre Stewart Island et l’Ile du Sud.
Toutes les photos : http://photos.belle-isle.eu/2012-11-new-zealand/2013-02-01-stewart-pegasus
2 Replies to “Balades et rencontres dans l’extrême sud”
Bonjour Heidi et Nicolas,
Nous sommes les heureux tout nouveaux propriétaires d’un trisbal 36 depuis le 4 janvier 2013. Nous l’avons convoyé il y a 15 jours de son port d’attache – La Rochelle – à la Trinité sur Mer où il doit se refaire une beauté au chantier jusqu’à mi-mai. Alors que nous étions amarrés au ponton à la Trinité, des gens sont venus nous demander s’il s’agissait de “Fleur de Sel”. Nous n’étions pas peu fiers que notre voilier soit confondu avec son illustre cousine dont nous suivons les aventures dans les mers du Grand Sud sur Internet. Ce serait amusant de se croiser en Bretagne Sud quand vous reviendrez de votre périple en septembre 2014, si nous avons bien suivi. Pour notre part, nous comptons partir en décembre 2014 pour la traversée de l’Atlantique jusqu’aux Antilles, puis la Polynésie via le canal de Panama. La classique, quoi ! Mais votre parcours de la Norvège aux canaux de Patagonie nous fait bien rêver… Merci pour votre blog. Amicalement. Morgane et Aurélien (et Gwenn ha Ruz – c’est le nom de notre trisbal).
Très belle description des paysages et de vos impressions. On se demande un moment avec inquiétude si vous allez vous en sortir de ce trek dans les broussailles…
On croit aussi que les six hommes baraqués du pneumatique sont vos premiers pirates. Mais Ouf! fausse alerte!
Je ne suis pas sûre d’avoir envie d’aller à la rencontre de ces coups de vents qui se succèdent impitoyablement. Les quelques tempêtes bretonnes annuelles me suffisent et m’épuisent déjà lorsque nous y assistons.
En tous cas, Bravo Fleur de Sel qui transporte tes passagers en affrontant sans défaillir les éléments. Il faut dire qu’on voit qu’ils te bichonnent et t’entretiennent soigneusement.
Nous nous réjouissons de voir désormais Fleur de Sel remonter son équipage vers le nord et se rapprocher le jour où nous pourrons “Skyper”.
Affectueusement à tous les deux.
Maman