« ‘spis di Penas ! »
Arrêtés devant le passage à niveau, barrières fermées, à attendre que le train (de dépressions) passe, nous avons patienté presque six jours. C’est long, et dans ce laps de temps, alors que Fleur de Sel était amarrée bien sagement dans la jolie Caleta Lamento del Indio, pas moins de quatre fronts nous sont passés dessus, tour à tour. Evidemment, nous trépignions d’impatience, le train prenait des allures de convoi de marchandises interminable, et suspendus à la réception des cartes météo et des fichiers GRIB, chaque jour nous nous faisions la même réflexion : c’est déjà l’automne, et on se dit que plus on attend, moins il y aura d’occasions de franchir ce passage difficile. Il ne faudra pas louper l’occasion lorsqu’elle se présentera, même si évidemment elle ne sera jamais idéale. Nous avions déjà connu pareils cas aux Iles Féroé ou en Ecosse, alors que nous étions tard en saison. Alors on s’occupe comme on peut : il y a toujours du bricolage à faire, et notre combiné déporté de VHF fonctionne maintenant à nouveau. On en profite pour se mitonner de bons petits plats. On se repose en bouquinant ou en regardant des films. La station du phare de San Pedro nous appelle chaque jour pour savoir quelles sont nos intentions, et pour nous donner les prévisions météo pour les heures à venir.