Pause orientale

Pause orientale

Le plus cocasse à Punta del Este, ce sont les lions de mer dans le port

Le Rio de la Plata commence à Punta del Este, capitale balnéaire de l’Amérique du Sud, et c’est après une petite navigation tranquille, où le moteur a parfois du nous épauler, que nous arrivons en vue d’une ligne d’immeubles. Tout au long du trajet, la côte était plate, basse et sablonneuse. De toutes les manières, nous avons tiré un peu au large, histoire d’essayer de profiter des derniers soubresauts de notre ami le Courant du Brésil, alors nous n’avons pas vu grand-chose. Enfin, c’est inexact, puisque nous avons tout d’abord eu la visite de dauphins, peut-être un ultime salut au Brésil une fois le chenal de Rio Grande bien dégagé. Ensuite, c’est le Soleil qui a tiré sa révérence de mille feux, et ce plusieurs fois, en alternant avec des come-backs tout aussi flamboyants. Ces couchers et levers de soleil commencent à sentir ceux des latitudes un peu plus hautes, et nous prenons plaisir à renouer avec ce spectacle. En premier lieu, il s’agit plutôt d’un long métrage, comparé aux spots publicitaires ultra-courts qu’on voit sous les tropiques. Ensuite ils ont des couleurs qu’on ne voit pas dans les eaux chaudes… Eh oui, nulle n’est parfaite, et il n’y a pas de destination idéale. Et Fleur de Sel est justement en route vers le sud, toujours le sud, histoire de changer.

Le pain perdu

Le pain perdu

Pour l'assaisonnement, vous aurez l'embarras du choix. Quand on n'a plus de sirop d'érable ni de miel ou de confiture, du sucre et/ou de la canelle sont tout aussi délicieux. Sans oublier une noix de beurre, bien-sûr !

Les anglophones l’appellent French toast, les hispanophones Pan francés. On a parfois l’impression qu’ils pensent qu’en France c’est ainsi qu’on mange le pain. C’est peut-être plutôt que ce doit être une recette bien française. En tout état de cause, voici un plat qui rend le petit-déjeuner bien festif ! Avant une journée chargée, on a de quoi être calé. En plus c’est tout simple à faire, mais la vraie difficulté n’est pas là où on l’attend…

Le couscous de légumes

Le couscous de légumes

Est-ce le goût relevé ou la farandole de couleurs qui procure cette petite touche exotique ?

Parmi tous les féculents, la semoule de couscous est celle qui est prête le plus rapidement : mieux que les pâtes, que le riz et surtout que les pommes de terres. En l’assaisonnant de quelques légumes, on obtient un bon couscous qui vous réchauffe d’autant plus que les mers sont froides et que vous assaisonnez le tout de Harissa ! En plus, les carottes, les courgettes et les pois chiches se trouvent à peu près sous toutes les latitudes.

En temps et en heure

En temps et en heure

Ils sont assez rigolos nos nouveaux voisins du Museu Oceanografico...

Le chenal qui mène à Rio Grande fait une longueur phénoménale. C’est le seul port de toute la longue côte (sablonneuse) de l’état de Rio Grande do Sul, mais également l’un des plus grands du pays. Le chenal nous fait donc passer devant les terminaux de containers, céréalier, des engrais, pétrolier, et pétrochimique avant de longer ensuite le port de pêche, pour enfin, tout au bout, atteindre le yacht-club, avant que la profondeur ne s’amenuise tant qu’il ne reste plus rien pour naviguer. C’est que le chenal en question joint aussi la Lagoa dos Patos à la mer. C’est la plus grande lagune d’Amérique du Sud, et elle fait quatre fois la superficie du Lac Léman ! Le marnage a beau être très faible, vu la surface du bassin, les courants sont très prononcés. Nous nous présentons donc au milieu de la marée montante en face des deux longues jetées qui s’étendent quelques kilomètres en mer pour constater avec surprise que le courant sort ! Nous revérifions l’horaire des marées, il est 10h30, la mer devrait être haute à 13h. Mais l’heure ici, ce n’est pas l’heure : apparemment, le courant est plutôt dicté par le vent que par la Lune.

Sur la route du sud (brésilien)

Sur la route du sud (brésilien)

Vous en connaissez des mouillages abrités où il y a assez de vagues pour surfer ? Cherchez l’erreur…

Le 3 octobre, le vent du sud s’est enfin essoufflé, après un passage de front quelque peu venteux. Nous avons attendu encore un peu dans le mouillage reculé, mais très bien abrité, d’Ilha Cotia, et c’est à l’aube du 4 octobre que nous avons levé l’ancre. Au programme : la traversée en accordéon de la poche entre Rio et Florianopolis. C’est une grande baie de plus de 400 milles de long, mais qui n’a pas vraiment de nom. Tandis que ses deux extrémités, le Cabo Frio au nord-est et le Cabo Santa Marta au sud-ouest sont connues pour leur temps capricieux (mais quel grand cap ne l’est pas ?), le golfe lui-même est plutôt connu pour ses vents mous. Nous constatons d’ailleurs depuis plusieurs semaines qu’en cette saison c’est un lieu de prédilection pour la formation des dépressions qui vont ensuite balayer l’Atlantique Sud. Elles sont encore jeunes donc peu féroces, mais il va néanmoins nous falloir jouer à saute-mouton, ce qui explique l’accordéon.

Grand bricolage de printemps sur la Costa Verde

Grand bricolage de printemps sur la Costa Verde

Les pêcheurs, charmants en mer - d'ailleurs les frégates aussi les adorent, n'est-ce-pas ? - sont moins courtois envers un bateau au mouillage, mais c'est toujours mieux qu'un bateau de touristes !

Alors que nous attendions du vent, c’est par une belle pétole que nous avons rallié la Costa Verde, et c’est grâce au moteur que nous avons pu mouiller avant qu’il ne fasse noir. Ilha Grande, Angra dos Reis, Paraty, chacun y va de sa préférence pour désigner la baie dans laquelle nous nous sommes rendus, à 70 milles à l’ouest de Rio. Mais nous avons noté que les brésiliens parlent aussi de cette immense zone en la regroupant sous le vocable Costa Verde, ce qui semble très approprié. En effet, pas de doute possible, le vert est ici roi. Imaginez un dédale d’îles elles-mêmes entourées d’îlots, et de baies au fond desquelles se trouvent encore ici ou là de multiples criques (les sacos, alias culs-de-sac), le tout coiffé par la Mata Atlântica. C’est ainsi que s’appelle la forêt tropicale qui couvrait jadis tout le littoral, et qui est aujourd’hui réduite à 11% à peine de sa superficie de 1500, lorsque les Portugais ont découvert le Brésil… Mais sur la Costa Verde, dans la partie occidentale de l’état de Rio de Janeiro, on peut encore bien s’imaginer la vision qu’ont du avoir les premiers explorateurs. Des collines et des montagnes, tapissées d’arbres, d’arbustes, de buissons, d’herbes, qui ont en commun leur couleur émeraude, qui semble même déteindre sur l’eau, comme si la peinture de l’artiste avait coulé vers le bas du tableau.

La brandade de morue

La brandade de morue

Miam, c'est tellement bon que la moitié s'est déjà volatilisée !

L’inconvénient de cette recette est de devoir laisser la morue dessaler 36 heures, ce qui est un peu risqué si l’on n’a pas un récipient fermé. A éviter en mer, donc, si on ne veut pas avoir un bateau qui sent la morue au cas où l’eau se renverse… En revanche, l’avantage, c’est que la morue salée se conserve bien sans réfrigérateur. De plus, la brandade est un plat bien consistant, qui passe très bien lorsqu’il fait un peu frais, même s’il est un peu long à préparer, notamment lorsqu’il faut émietter la morue en enlevant les arrêtes.

Fleur de Sel fait recette

Fleur de Sel fait recette

A bord de Fleur de Sel, la réponse à l’éternelle question « Qu’est-ce-qu’on mange aujourd’hui ? » dépend de bon nombre de choses, entre autres de si l’on est en mer ou à l’escale, de s’il fait chaud ou froid, de quels ingrédients on dispose, mais aussi de notre motivation à passer plutôt une heure ou une minute à préparer un repas. Aussi, voici une petite sélection des petits plats (plus ou moins sophistiqués, je vous l’accorde) qui font partie du livre de recettes de Fleur de Sel, afin de vous aider à imaginer notre pain quotidien, ou de vous inspirer dans vos essais de gastronomie maritime.

Pavillons nationaux et de courtoisie

Pavillons nationaux et de courtoisie

En Ecosse, Fleur de Sel arborait le pavillon de courtoisie britannique

La pavillonerie en général fait partie du folklore maritime, et de nos jours encore on arbore encore régulièrement les pavillons même si certains trouvent cela désuet. Tout d’abord, sachez qu’on parle de pavillons pour un bateau, et non pas de drapeau, lequel est hissé à terre uniquement. Idem en anglais, où un ensign flotte sur un bateau, tandis qu’à terre on parle de flag. Première subtilité, de langage celle-ci, mais voyons les astuces à connaître concernant les pavillons, et les erreurs diplomatiques à ne pas commettre.

Qu’est-ce-qu’on mange aujourd’hui ?

Qu’est-ce-qu’on mange aujourd’hui ?

Le réchaud-four à bord de Fleur de Sel, avec la cocotte-minute et la bouilloire. Voici le coeur névralgique du coin cuisine !

Difficile d’imaginer notre vie à bord ? Pas facile effectivement pour un terrien, tant les rythmes et les préoccupations sont différents. Alors histoire d’en savoir plus, voici maintenant un petit dossier sur la vie à bord. Et quoi de mieux pour commencer que le plus important de tout ? J’ai nommé au choix l’alimentation, la restauration, la gastronomie, la cuisine. La bouffe quoi !