Thème : Pacifique

Je reviendrai à Moorea…

Je reviendrai à Moorea…

Après la « Hawaiki », Fleur de Sel s’en est retournée dans le lagon des îles jumelles. Raiatea et Tahaa partagent en effet le même lagon, et vues du ciel on dirait un trou de serrure ! La course de pirogues ne nous aura laissé que peu de temps pour explorer Raiatea, et sachant que nous comptons y revenir d’ici quelques mois, nous nous contentons pour cette fois-ci d’une visite approvisionnement à Uturoa, petite ville par bien des aspects, mais aussi la plus importante et capitale des Iles Sous le Vent, la deuxième agglomération de Polynésie Française, et surtout la plus grande ville que nous avons vue depuis bien longtemps… C’est plutôt Tahaa, « l’île vanille », que nous explorons cette fois-ci.

Hawaiki Nui

Hawaiki Nui

Quatre jours après être partis de Rurutu, Fleur de Sel se réveille un matin en vue des Iles de la Société. Et encore, ce piètre temps de parcours pour une distance de 380 milles cache en fait deux jours quasi-entiers passés au moteur, par une mer à peine ridée. Contrairement à notre habitude, nous n’avons pas pu choisir notre météo pour cette étape. Ayant prolongé le séjour dans quelques unes des Iles Australes, il ne nous restait plus de « mou » dans notre planning, et il fallait coûte que coûte rallier Raiatea pour ne pas être en retard pour la « Hawaiki », comme on la surnomme.

Photos des Gambier !

Photos des Gambier !

Petit retour en arrière, car nous avons enfin rattrapé une bonne partie du retard en ce qui concerne les photos. Après celles des Iles Pitcairn, mises en ligne il y a quelques jours déjà, ce sont celles des Iles Gambier qui sont maintenant accessibles.

Nouvelles rencontres à Rurutu

Nouvelles rencontres à Rurutu

Une nouvelle centaine de milles sépare Tubuai de Rurutu, 117 milles exactement de Mataura à Moerai. C’est donc en toute fin de matinée que nous appareillons de Tubuai. Mais nous sommes partis un peu précipitamment, après avoir pris une nouvelle météo, qui nous annonçait l’arrivée d’une petite dépression tropicale sur zone dès le surlendemain. Pourtant, les prévisions ne sont pas idéales, et le vent est tellement mou qu’il nous aurait fallu partir dès l’aube pour avoir une chance d’arriver avant la nuit le lendemain. Fleur de Sel se traîne à moins de 3 nœuds sur cette étape où il fait chaud et moite, et nous atterrissons sur la côte est de Rurutu en fin de nuit. Quelques heures plus tard, bien sur l’alignement des deux amers, nous entrons dans le petit port de Moerai.

Retour sous les tropiques

Retour sous les tropiques

Il y a tout juste moins de 300 milles de Rapa à sa voisine australe la plus proche, Raivavae, et nous parcourons cette distance en une soixantaine d’heures, c’est plutôt pas mal. Après avoir abandonné les falaises de Rapa dans le crépuscule, la nuit est superbe, et les étoiles veillent sur nous tandis que le vent nous porte. Il est juste un peu léger et un peu trop adonnant, ce qui nous oblige à faire route un peu plus au nord qu’il ne le faut. Dans la journée du lendemain, nous faisons un bon bord de gennaker, qui nous permet de grappiller quelques dixièmes de nœuds, mais toujours pas possible d’abattre plus. De toutes les manières, à l’approche de la nuit, il est plus sage de l’affaler. Dans la nuit, le vent fait fi des prévisions et continue à tourner au sud, ce qui nous oblige à passer les voiles en ciseaux. Nous voici au vent-arrière, ça roule, mais ça ne change pas grand-chose, car on roulait aussi avant ! En plein océan, nous passons au-dessus d’un mont sous-marin, et notre sondeur capte 30m. Pas de souci, la mer n’est pas forte et le haut-fond ne nous malmène pas. En revanche, sur la ligne de pêche ça ne mord pas mieux pour autant…

Le petit paradis d’en bas

Le petit paradis d’en bas

Nous quittons les Gambier, l’archipel le plus à l’est de Polynésie Française, pour rejoindre Rapa, l’île la plus méridionale du pays. A croire qu’à tourner autour du pot, nous ne voulons pas entrer dans le vif du sujet. Et pourtant, ce que nous nous apprêtons à découvrir ne pourra pas être plus authentique, une fois de plus. Mais auparavant, près de 600 milles nous séparent de cette nouvelle destination, 600 milles de Pacifique bleu, en six jours de traversée.

Les plus précieuses perles

Les plus précieuses perles

Après plus d’un mois et demi dans l’archipel des Gambier, nous avons finalement réussi à lever l’ancre. Pas sans une impression de ne pas avoir eu assez de temps, ni sans un pincement au cœur. Mais, celui-ci n’est pas dû à une appréhension de la semaine de navigation devant nous (les choses ont bien changé depuis notre départ d’Europe, où la traversée du Portugal aux Canaries ressemblait à un grand saut), mais de devoir laisser si rapidement des gens adorables et intéressants que nous avons à peine eu le temps de connaître.

Séquence coquillages et canard

Séquence coquillages et canard

Un nouvel arrivant est mouillé à Rikitea lorsque nous y arrivons de retour d’Akamaru et des motus. Mais il nous faudra plusieurs jours pour rencontrer ses occupants tant notre emploi du temps sera chargé. A peine avons-nous mouillé qu’Hélène et Tepano passent nous proposer une virée sur les motus pour le lendemain. Tôt ce dimanche-là, nous voilà donc en route, filant 20 nœuds à travers le lagon. Et c’est sur les coups de 9 heures environ que nous arrivons sur Kouaku, une centaine de mètres de large à peine pour 1km de long. Pas question de traîner, nous avons du travail, et chacun s’y attelle sans délai.

Vacances dans le lagon pour faible tirant d’eau

Vacances dans le lagon pour faible tirant d’eau

Mangareva n’est pas la seule île aux Gambier, et de Rikitea on a d’ailleurs face à nous Aukena et Akamaru. Cette dernière sera notre première destination extra-mangarévienne, lorsqu’après presque trois semaines nous levons enfin l’ancre. Oh, il ne s’agit pas d’un long voyage : cinq milles à peine seront nécessaires pour atteindre Mekiro. C’est l’îlot voisin d’Akamaru, et il domine un superbe platier de sable que parsèment ici ou là des têtes de corail. En une heure, nous voici au sein du « lagon dans le lagon » ! Moins de deux mètres de fond, une eau qui passe du bleu profond au turquoise cristallin, et un arrière-plan luxuriant, c’est presqu’un petit paradis tropical. Evidemment, les quillards trop profonds ne peuvent pas atteindre ce mouillage époustouflant, mais Fleur de Sel n’aura pas de mal à nous emmener dans aussi peu d’eau !

Pause à Rikitea

Pause à Rikitea

Rikitea, nous vous l’avons déjà dit, est le village principal (le seul, en fait) de l’île de Mangareva. C’est là que nous sommes venus mouiller, dans cette baie exposée à l’est mais si bien protégée des alizés par un dédale de coraux affleurant. C’est aussi là que nous avons mis le pied en Polynésie Française, et que nous y avons découvert le « stress mangarévien », celui qu’on évoque le sourire en coin. C’est-à-dire que nous y succombons petit à petit à la douceur de vivre. Mais dans un premier temps, nous avons tout de même été pas mal actifs car c’était la fin d’une très longue traversée.