Catégorie : Polynésie Française

Fatu Hiva

Fatu Hiva

Pour les plages de sable blanc, bordées d’eaux turquoise et limpides, ce n’est pas la bonne adresse. A de très rares exceptions près, les Marquises ne sont pas l’archipel typique et mythique des mers du sud. Et pourtant, leur simple nom évoque chez le voyageur, fut-il de salon, un paradis pacifique, que l’on peine pourtant à se représenter – s’imaginant souvent la carte postale précédemment décrite avec une vahiné qui se déhanche lascivement sous un cocotier.

A contre-sens

A contre-sens

C’était un peu présomptueux de vouloir partir à peine à l’eau. Fleur de Sel a retrouvé son élément le vendredi 10 février dans la matinée. Il restait bien évidemment pas mal de choses à faire, petites et moins petites. Nous avions essayé de terminer le maximum auparavant, du moins dans le temps que nous avions entre les couches de peinture. Mais plusieurs choses n’étaient faisables qu’à flot, notamment installer la nouvelle girouette en tête de mât. C’eût été trop risqué à terre. Et puis regréer, les trois voiles, la bôme, tous les cordages qu’on avait rangés pour minimiser la prise au vent en cas de cyclone. Pourtant, Fleur de Sel était prête en soirée, et ce au prix d’un bon coup de soleil, attrapé on ne sait comment entre les averses.

Chaud dessus pour de nouveaux dessous !

Chaud dessus pour de nouveaux dessous !

Cela fait deux semaines et demies que nous avons regagné Tahiti, et toujours aucune nouvelle.

Nous pourrions parler du voyage, qui a duré une petite quarantaine d’heures, dont 11h de vol entre Paris et Los Angeles, 10h d’escale dans la cité des anges, et de nouveau 9h de vol jusqu’à Papeete. Mais nous sommes habitués à voyager longuement et lentement, et tout s’est bien passé, la longue halte intermédiaire nous permettant de nous dégourdir les jambes en allant nous ballader sur le Santa Monica Pier, de respirer un peu d’air frais face au Pacifique, et de passer plus facilement le décalage horaire de 11 heures. Tout s’est bien passé, même concernant nos 80 kilos de bagages (dont beaucoup de matériel pour le bateau), car nous avons eu l’oeil vif et le poil alerte à Los Angeles. Contrairement à ce qui s’était passé à l’aller, nos sacs, pourtant enregistrés directement jusqu’à Papeete, sont ressortis sur le tapis roulant, et il a fallu les passer à la douane américaine avant de les réenregistrer.

Les douches tahitiennes

Les douches tahitiennes

Derrière Moorea, Tahiti pointe le bout de son nez. Mais ce n’est vraiment que le bout du nez, parce qu’une première constatation s’impose d’emblée : Tahiti c’est grand ! De toutes les îles du Pacifique, c’est la première que nous abordons qu’il nous est impossible d’embrasser en entier du regard. Avec ses 32 milles de long sur 16 de large, et surtout ses 2’241 mètres d’altitude, Tahiti se coiffe de manière quasi-permanente d’une perruque de nuages. Evidemment, comparée à Chiloé, longue de 90 milles, ou à la Terre de Feu, qui dépasse les 200 milles de long, les dimensions n’ont rien de comparable. Mais nous sommes ici au milieu du Pacifique, et par rapport aux confettis volcaniques qui émergent ici ou là – parfois seulement à quelques mètres au-dessus de l’eau dans le cas des atolls – on comprend d’entrée de jeu l’importance de Tahiti en Polynésie. Cette importance, nous ne tardons pas à la voir en approchant, car elle se traduit par la taille démesurée de Papeete, la plus grande ville à presque 2’000 milles à la ronde.

Je reviendrai à Moorea…

Je reviendrai à Moorea…

Après la « Hawaiki », Fleur de Sel s’en est retournée dans le lagon des îles jumelles. Raiatea et Tahaa partagent en effet le même lagon, et vues du ciel on dirait un trou de serrure ! La course de pirogues ne nous aura laissé que peu de temps pour explorer Raiatea, et sachant que nous comptons y revenir d’ici quelques mois, nous nous contentons pour cette fois-ci d’une visite approvisionnement à Uturoa, petite ville par bien des aspects, mais aussi la plus importante et capitale des Iles Sous le Vent, la deuxième agglomération de Polynésie Française, et surtout la plus grande ville que nous avons vue depuis bien longtemps… C’est plutôt Tahaa, « l’île vanille », que nous explorons cette fois-ci.

Hawaiki Nui

Hawaiki Nui

Quatre jours après être partis de Rurutu, Fleur de Sel se réveille un matin en vue des Iles de la Société. Et encore, ce piètre temps de parcours pour une distance de 380 milles cache en fait deux jours quasi-entiers passés au moteur, par une mer à peine ridée. Contrairement à notre habitude, nous n’avons pas pu choisir notre météo pour cette étape. Ayant prolongé le séjour dans quelques unes des Iles Australes, il ne nous restait plus de « mou » dans notre planning, et il fallait coûte que coûte rallier Raiatea pour ne pas être en retard pour la « Hawaiki », comme on la surnomme.

Photos des Gambier !

Photos des Gambier !

Petit retour en arrière, car nous avons enfin rattrapé une bonne partie du retard en ce qui concerne les photos. Après celles des Iles Pitcairn, mises en ligne il y a quelques jours déjà, ce sont celles des Iles Gambier qui sont maintenant accessibles.

Nouvelles rencontres à Rurutu

Nouvelles rencontres à Rurutu

Une nouvelle centaine de milles sépare Tubuai de Rurutu, 117 milles exactement de Mataura à Moerai. C’est donc en toute fin de matinée que nous appareillons de Tubuai. Mais nous sommes partis un peu précipitamment, après avoir pris une nouvelle météo, qui nous annonçait l’arrivée d’une petite dépression tropicale sur zone dès le surlendemain. Pourtant, les prévisions ne sont pas idéales, et le vent est tellement mou qu’il nous aurait fallu partir dès l’aube pour avoir une chance d’arriver avant la nuit le lendemain. Fleur de Sel se traîne à moins de 3 nœuds sur cette étape où il fait chaud et moite, et nous atterrissons sur la côte est de Rurutu en fin de nuit. Quelques heures plus tard, bien sur l’alignement des deux amers, nous entrons dans le petit port de Moerai.

Retour sous les tropiques

Retour sous les tropiques

Il y a tout juste moins de 300 milles de Rapa à sa voisine australe la plus proche, Raivavae, et nous parcourons cette distance en une soixantaine d’heures, c’est plutôt pas mal. Après avoir abandonné les falaises de Rapa dans le crépuscule, la nuit est superbe, et les étoiles veillent sur nous tandis que le vent nous porte. Il est juste un peu léger et un peu trop adonnant, ce qui nous oblige à faire route un peu plus au nord qu’il ne le faut. Dans la journée du lendemain, nous faisons un bon bord de gennaker, qui nous permet de grappiller quelques dixièmes de nœuds, mais toujours pas possible d’abattre plus. De toutes les manières, à l’approche de la nuit, il est plus sage de l’affaler. Dans la nuit, le vent fait fi des prévisions et continue à tourner au sud, ce qui nous oblige à passer les voiles en ciseaux. Nous voici au vent-arrière, ça roule, mais ça ne change pas grand-chose, car on roulait aussi avant ! En plein océan, nous passons au-dessus d’un mont sous-marin, et notre sondeur capte 30m. Pas de souci, la mer n’est pas forte et le haut-fond ne nous malmène pas. En revanche, sur la ligne de pêche ça ne mord pas mieux pour autant…

Le petit paradis d’en bas

Le petit paradis d’en bas

Nous quittons les Gambier, l’archipel le plus à l’est de Polynésie Française, pour rejoindre Rapa, l’île la plus méridionale du pays. A croire qu’à tourner autour du pot, nous ne voulons pas entrer dans le vif du sujet. Et pourtant, ce que nous nous apprêtons à découvrir ne pourra pas être plus authentique, une fois de plus. Mais auparavant, près de 600 milles nous séparent de cette nouvelle destination, 600 milles de Pacifique bleu, en six jours de traversée.

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